L’église de Thury — 22. Paroisse St-Pierre - St-Paul de Puisaye-Forterre

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L’église de Thury

Église Saint-Julien

Présentation

L’édification de l’église de Thury (gothique flamboyant avec quelques éléments Renaissance en façade) s’est déroulée depuis le dernier quart du XVe siècle jusqu’avant 1503. C’est une construction homogène en pierre calcaire. La façade, harmonieusement proportionnée est marquée de reliefs où se joue la lumière.

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Histoire de l’église

L’édification de l’église de Thury (style gothique flamboyant avec quelques éléments Renaissance en façade) s’est déroulée depuis le dernier quart du XVe siècle jusqu’avant 1503. C’est une construction homogène en pierre calcaire du tithonien (intervalle géologique du jurassique supérieur, il y a environ 148 millions d’années appelé anciennement portlandien). La façade, harmonieusement proportionnée est marquée de reliefs accusés où se joue la lumière. Juste au-dessus du trumeau se trouve un personnage couché sculpté dans la pierre : il s’agit de Noé endormi. Au sud une belle tour carrée haute de 25 m se termine en terrasse. Le clocheton qui termine la tourelle d’escalier est agrémenté de deux belles gargouilles. Le décor flamboyant discret est réservé aux contreforts et à la corniche et laisse à la muraille son aspect robuste. Les niches vides des contreforts sont veuves de leurs statues. Elle offre à notre admiration un portail qui témoigne de l’habileté des imagiers d’autrefois. À gauche de l’entrée principale, au-dessus de l’arc en accolade orné de crochets de feuillages d’une petite porte obturée, ont été sculptés deux écus dont le temps a effacé les armes.

Sculpté en 1521, quelque vingt ans après l’achèvement de la construction de l’église, ce portail est l’un des plus remarquables que l’on puisse voir en Puisaye, en dépit des mutilations que lui ont infligées, au siècle dernier, des jeunes vandales. L’annuaire de l’Yonne de 1861 soulignait « l’élégance et la délicatesse de ses sculptures, l’imitation parfaite des plantes, l’agencement des statuettes formant douze groupes sur deux rangs dans les profondes voussures de l’arcade ogivale ou de la courbe intérieure d’une belle et curieuse rose centrale ouverte sur le tympan [...], la ténuité et la fragilité des feuillages comme ciselés par d’habiles orfèvres ». Dans la partie droite de l’ébrasement du portail, sur la base en forme de vasque d’une niche aujourd’hui vide, on peut voir un écu sculpté que portent deux chimères ailées, malheureusement très mutilées.

La nef du XVe siècle comporte cinq travées associées à des voûtes d’ogives typiques de la fin du XVe siècle. Le chœur et le chevet sont de la même période. Petit détail architectural inhabituel : c’est la voûte du bas-côté nord qui sert de contrefort à la nef.

L’église possède de très beaux vitraux représentant les évangélistes et quelques grands saints de l’Église catholique. Les baies du chœur ont été réalisées en 1870 par le peintre verrier toulousain Auguste Charlemagne. L’autel abritant le Saint Sacrement est orné d’un splendide vitrail de l’Annonciation réalisé par le maître verrier rémois Albert Louis Vermonet Pommery. La scène est particulièrement soignée, belle et spirituelle ; la dévotion de la Vierge Marie est remarquable et la présence de l’Esprit Saint est subtilement représenté par le vent soulevant le rideau situé en arrière-plan. L’archange Gabriel est lui aussi d’une beauté divine exemplaire.

Histoire des reliques de saint Caradeu

Caradeu était un prêtre et ermite originaire du pays de Galles en Angleterre né au XIe siècle. Il adhéra à la foi chrétienne. L’évêque de Llandaff lui conféra la tonsure et l’employa dans l’église de Saint-Théliau (diocèse du pays de Galles). Plus tard, Caradeu se retira au pays de Ross dans le monastère Saint-Ismaël. Caradeu meurt en 1124, il est enterré à l’église Saint-David ; son tombeau va être le théâtre de miracles.

Le monastère Saint-Ismaël est menacé par les incursions normandes et flamandes. Les disciples de Caradeu décident alors de se réfugier en France, plus particulièrement à la paroisse de Bagnaux près de Donzy dans la Nièvre. C’est ainsi que le corps de saint Caradeu est accueilli en 1180 par les chanoines augustiniens de l’église de Donzy. Lors des guerres de religion du XVIe siècle entre catholiques et huguenots, les reliques de saint Caradeu sont abritées à l’église de Thury par les prieurs augustiniens. Malheureusement en 1587 une cavalerie germanique (les reîtres) rejoignent vers la Loire l’armée de Henri de Bourbon (futur roi Henri IV). La paroisse de Thury est pillée, la chasse de saint Caradeu est détruite. Les habitants ont le réflexe de récupérer les ossements dispersés pour les restituer au prieur. Les précieuses reliques sont officiellement déposées dans un nouveau reliquaire à Thury le 21 mars 1612 en présence du chanoine de l’abbaye Saint-Martin de Nevers.

Enfin Mgr. André COLBERT (1647-1704, épiscopat de 1676 à 1704), évêque d’Auxerre fait remplacer la chasse de saint Caradeu, la cérémonie eu lieu le 21 août 1689 en l’église de Thury. Le procès-verbal est conservé aux archives départementales de l’Yonne.

Description réalisée à partir de recherches documentaires effectuées par David-Marie GESTALDER, membre du conseil d’administration des Parvis de Bourgogne.

Bibliographie :

Prière au saint patron

Julien de Brioude, en Auvergne, ta tombe aurait été retrouvée par saint Germain d’Auxerre. Tu fais partie de ce grand nombre de chrétiens martyrisés au IIIe siècle. Beaucoup étaient des militaires, officiers ou soldats, servant loyalement l’autorité de César, dans le souci du bien commun de toutes les populations. L’empereur prit peur des chrétiens qui ne l’adoraient pas comme un dieu. Il les fit poursuivre et persécuter. Ta légende nous dit qu’après avoir fui, tu t’es dévoilé toi-même à l’autorité qui te fit trancher la tête.

Saint Julien prie pour nous le Seigneur. Demande-lui : le courage quand il faut s’affirmer chrétien. Le discemement pour rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu, selon la parole de Jésus (Lc 20, 25). La droiture de la conscience afin d’agir selon la volonté de Dieu, telle qu’on la comprend loyalement. Amen !

Prière composée par l’abbé Pierre-Marie LHOSTE.