L’édito par Olivier Truillet (avril-mai 2023) — 27. Paroisse Notre-Dame de Montréal

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L’édito par Olivier Truillet (avril-mai 2023)

Le printemps est arrivé...

Le printemps est arrivé ! Même s’il a encore un peu d’hiver en lui, il augure malgré tout les promesses de l’été de ses éclaircies de quelques rayons de soleil que cachent régulièrement d’épais nuages qui déversent leurs giboulées : il glace encore. Néanmoins, ses jours s’allongent peu à peu et laissent présager un peu plus de douceur. Il projette (normalement) naturellement les sourires de l’espérance. Mais ce tout début de printemps gronde. Il s’accompagne d’humeurs rageuses, de colères : les débats de société à l’épreuve de controverses. De ces premiers jours de printemps les polémiques débordent dans les rues, sur les écrans. Beaucoup malgré tout espèrent que la confusion qu’animent ces rancœurs, resteront passagères. Mais si les conversations habituelles traitent sur le temps qu’il fait et qu’il va faire, aujourd’hui quel temps, quelle époque vivons-nous ?!

L’effervescence de ce printemps inquiète. Autant les couleurs printanières offrent souvent aussi les premières teintes, plus chatoyantes, des fleurs éclatantes, tels les magnolias, les genets, les pensées dans le gris des ondées, autant les couleurs de la rue sont bien plus ardentes, agressives. Elles reflètent un mécontentement, des incompréhensions ou même des appréhensions :  l ’avenir en jeu.

A cela s’ajoute les risques climatiques : l’eau ! Malgré ces averses printanières, l’eau se raréfie en bien des lieux et alarme notre avenir. Les remèdes sont multiples et aiguisent les désaccords, jusqu’à là aussi à manifester des colères rouges de feux, en conflits brutaux ! Les visions très divergentes et même trop, dégénèrent. Les tensions sont vives ! Y-a-t-il de quoi nous inquiéter ? On aimerait tant pouvoir se rassurer et que se posent les débats des pensées contraires en apaisement.

Que le printemps amène la sérénité d’un ciel dépouillé des grisailles en tous genres ! Ces vœux si nous restons pressurés par toutes ces frayeurs, resteront enfouis dans nos angoisses. Aussi ce printemps malgré tout est accompagné de ce temps qui peut sublimer ou éclairer nos traces d’humeurs sombres : ce carême qui va maintenant ouvrir les portes de nos incertitudes vers une lumière stimulant nos aspirations de paix, de fraternité ! Si en son temps le peuple qui suivait celui en qui ils avaient mis leur confiance a pu être lui aussi vif, il acclamait aussi l’espérance. Certes ce peuple était resté aux portes des douleurs mais son attente fut surprise de l’inattendu qui a révélé qu’en Christ, Dieu a levé toute ambiguïté sur notre devenir : Jésus ressuscité ouvrant les portes de l’avenir à l’humanité ! Est-ce que cela suffit à lever nos doutes sur notre présent ? Il vient lever le voile de l’incertitude et ouvrir la voie autre de la confiance dans notre humanité à se trouver quelque part : notre capacité à dépasser nos divisions (parfois et trop souvent inévitables de nos diversités d’êtres, de pensées, de convictions).

Toutefois par lui ne serions-nous pas capables d’ouvrir nos visions autres, autrement qu’en conflits, eux justement évitables !? On peut reprendre cette confiance ainsi exprimée du Pape François: « Il y a des moments où la vie ressemble à un tombeau fermé : tout est sombre, on ne voit que tristesse et désespoir autour de soi. Mais Jésus nous dit que dans ces moments nous ne sommes pas seuls ! C’est précisément là qu’il s’approche plus que jamais de nous pour nous redonner vie ! »

Olivier Truillet, diacre