L’édito avec Didier Sécula (diacre permanent) juin-juillet 2023 — 27. Paroisse Notre-Dame de Montréal

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L’édito avec Didier Sécula (diacre permanent) juin-juillet 2023

éditorial

Osez franchir le seuil !

Les week-ends de printemps et d’été constituent à n’en pas douter des moments privilégiés pour célébrer de grandes fêtes dans la joie de journées longues et ensoleillées : premières communions, professions de foi, mais aussi baptêmes et mariages se pressent ainsi dans l’agenda paroissial et personnel, autant d’occasions d’ouvrir largement les portes de nos églises et d’accueillir au sein de nos communautés des personnes peu habituées – parfois « déshabituées » – voire totalement étrangères à nos liturgies et aux espaces que nous avons, au contraire, l’habitude de pratiquer.

Heureusement, la plupart du temps, tout est fait pour que ces visiteurs d’un jour se sentent les bienvenus, quel que soit leur parcours, et, bien souvent, ils seront portés et guidés par une communauté bienveillante.

Que vivent-ils au juste durant ces célébrations ? Nul ne peut en préjuger, évidemment : ils consentiront peut- être à se mettre à l’écoute de la Parole, puis de l’homélie du prêtre ou du diacre ; ils feront peut-être l’expérience d’un vrai temps de silence, goûteront la beauté d’un refrain ou seront surpris de voir leur voisin se tourner vers eux en leur disant : « la paix du Christ ! ». A la sortie, il arrive que certains expriment un « merci » pour le mot d’accueil, auquel ils ont été particulièrement sensibles, ou pour les chants, ou pour une phrase de l’homélie qui les aura rejoints, contre toute attente. Mais beaucoup ne diront rien.

Qu’auront-ils donc vécu en pénétrant dans nos églises ? Qu’y auront-ils vu ? Un monument historique, écrin parfait pour l’union de leurs chers amis ? Un musée où s’alignent autels, statues d’un autre âge et des pierres tombales, aux épitaphes polies par le temps ?

Pourtant, leur présence parmi nous, sur notre route, n’a rien d’anecdotique. En franchissant les portes de nos églises, ces personnes arrivent au seuil de notre Église ; c’est le lieu de la première annonce, c’est le lieu idéal de la rencontre, car – comme l’explique le père Etienne Grieu (jésuite) – « dans la rencontre avec ceux- là, il y a l’événement possible d’une rencontre avec le Christ :

" Seigneur, quand t’avons-nous vu ? [...], tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? [...] Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? " (Mt 25, 37-39) ».

A nous de nous en saisir, prêtres, diacres et tous les membres de la communauté paroissiale, à l’occasion des fêtes que nous allons célébrer dans les mois à venir.

Mais d’autres occasions nous sont données d’aller à la rencontre de celles et ceux qui restent sur le seuil. C’est justement en continuant à habiter nos églises, à venir y prier, à les embellir, les fleurir... ou les redécouvrir. C’est notamment le pari qu’a fait l’Eglise de France en instaurant en 2011 la Nuit des églises, à laquelle plus de 7000 chapelles, églises et cathédrales ont participé au moins une fois. Cette année, sur notre paroisse, ceux qui le souhaitent pourront rejoindre Les Parvis de Bourgogne, qui organisent leur 12ème Nuit des églises à Pisy, le samedi 8 juillet ; occasion de rencontres autour d’un patrimoine dont nous avons hérité et auquel nous sommes attachés, que l’on soit chrétien ou non d’ailleurs ; occasion de dialogue autour d’une église dont les murs et les œuvres sont imprégnés des joies, des peines et des prières de tant de fidèles qui ont cru en Christ ressuscité ; occasion de franchir le seuil pour entrer dans l’église, mais aussi pour en ressortir, autrement, différent, nourris de la beauté et de la paix que nous aurons reçues et peut-être rendre grâce en ces termes :

 

Seigneur Jésus, toi qui es lumière du monde,

Nous te rendons grâce pour nos églises de pierre,

Lumineuses sentinelles de l’invisible au cœur de nos

villes et de nos villages. Nous te rendons grâce pour la

beauté et la paix qu’elles offrent, gracieusement.

Nous te rendons grâce pour les communautés qui les

ont bâties et qui les animent.

Donne-nous de scintiller, au cœur des multiples nuits de

l’existence, des mille lueurs de ta douce présence.

Amen !

 

(prière écrite par le père G. Drouin pour la Nuit des églises).

Didier Sécula (diacre permanent)

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