De la proximité à la communion — Diocèse de Sens & Auxerre

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De la proximité à la communion

Édytorial de la revue diocésaine de juin 2020, par Mgr Hervé Giraud

Évoquer de manière générale la proximité, c’est provoquer notre foi de chrétien à se référer à la notion de communion et certainement plus encore en la mettant au pluriel. Car c’est bien l’une ou l’autre des formes de cette communion qui nous a manquée ou qui s’est renforcée pendant ces semaines de confinement. L’Écriture nous permet d’en distinguer toutes les réalités.

La manière première d’être en communion, c’est chercher la communion fraternelle, qui se vit par l’exercice de la charité au quotidien. Elle nous prépare à la communion des saints, déjà commencée ici-bas. “Le moindre de nos actes fait dans la charité retentit au profit de tous, dans cette solidarité avec tous les hommes, vivants ou morts, qui se fonde sur la communion des saints” (CEC n° 953). Ainsi, nous
approchons le mystère de ce lien qui nous met en proximité avec la communauté de tous ceux qui vivent la communion de vie et d’amour avec la Sainte Trinité, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux. Cette communion, fin ultime et réalisation des aspirations les plus profondes de l’Homme, dépasse toute compréhension et toute représentation. Et elle implique aussi la communion
avec les défunts. Nous la vivons de façon ecclésiale car Dieu a créé le monde en vue de la communion à sa vie divine, communion qui se réalise par la convocation de toute l’humanité dans le Christ. Or, cette convocation, c’est l’Église. Parce que la communion entre les hommes s’enracine dans l’union avec Dieu, l’Église est en quelque sorte le signe de l’unité du genre humain. En elle, cette unité est déjà commencée puisqu’elle rassemble des hommes et des femmes de toutes nations. L’Église, dans ce monde, œuvre à la communion de Dieu et des hommes.

La communion peut se réaliser spirituellement car communier, c’est se laisser guider par l’Esprit. L’Esprit Saint est le maître de la communion : il met en communion avec le Christ pour former son Corps, l’Église. C’est l’Esprit qui suscite cette communion fraternelle pour nous mettre en communion avec la Trinité Sainte. Dans la communion spirituelle, nous trouvons aussi une forme d’union au Christ qui se réalise par le désir de recevoir la communion eucharistique. Dans cette réception de l’Eucharistie dont l’absence pendant plusieurs mois aura été une invitation à mieux réfléchir au sens et à l’importance dans nos vies,  nous pouvons vivre dans le Christ en recevant le Christ Lui-Même, pleinement présent sous les espèces eucharistiques. La célébration de l’Eucharistie est orientée vers l’union des fidèles au Christ par la communion. Il se donne à nous personnellement, comme nourriture de la vie nouvelle, et renouvelle notre vie de baptisés.

Et dans chacun de ces modes de communion, nous tendons vers la communion trinitaire. Dieu est un en trois Personnes ; Dieu est unique mais pas solitaire. Et chacun de nous, en se mettant au service de l’humanité, est appelé à vivre en communion intime avec Dieu en qui il trouve son bonheur. Nous sommes tous créés pour vivre unis au Christ et l’Esprit nous fait anticiper la communion plénière de la Trinité Sainte. Seul le péché détruit la communion des hommes avec Dieu et celle des hommes entre eux. Pensons donc moins à exercer enfin un droit à la communion sacramentelle, qu’aux exigences nouvelles de communion qui nous sont faites après ces mois de bouleversement. Le numéro de juin d’ÉDY nous propose de beaux exemples de proximité qui doivent nous provoquer à de véritables communions.

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