Marie, apprends-nous la proximité

DDans notre diocèse comme dans beaucoup de diocèses, nous avons éprouvé au cours du temps le besoin de mettre en place des petits pèlerinages pour apprendre auprès de la Vierge Marie à vivre en chrétiens.

Cela a eu, entre autres, la vertu de nous faire comprendre que Marie pouvait partager notre vie quotidienne dans la proximité. Et effectivement, tout naturellement, les fidèles ont aimé traditionnellement confier à Marie, dans leur prière, les préoccupations de la vie quotidienne, que ce soit par l’intermédiaire de la récitation du chapelet ou par d’autres prières qui ont marqué des générations de croyants.

Je pense en particulier à cette prière que l’on attribue à saint Bernard et qui exprime ceci : “Souvenez-vous, ô Très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance ou réclamé vos suffrages, ait été abandonné.”

Alors que le flot d’informations qui nous parvient par bien des moyens pourrait nous faire sombrer dans un anonymat où ne sont remarqués que ceux qui percent l’écran, de gré ou de force, il est bon de réentendre que la prière mariale ne fait pas de nous des grands oubliés.

Il n’y a pas de “petites gens” dans le cœur de Dieu. Il n’y a pas de “petit personnel” qui ne serait pas écouté et estimé. Cette prière laisse entendre que pour la Vierge Marie, il n’y a pas ceux qui portent de grandes causes ou qui brillent par l’envergure de leur intelligence d'une part et ceux qui souffrent dans des préoccupations modestes et humiliantes de l'autre et que ceux-ci ne seraient pas considérés. Non, seulement, la personnalité de la Vierge Marie nous rappelle que le Seigneur élève les humbles, mais elle nous introduit dans ce style de Vie dont le Saint Père aime tant que le peuple de Dieu s’imprègne.

Plus que jamais, nos communautés ont besoin de réapprendre cette proximité fraternelle, qui nous permet de nous porter mutuellement alors que nous nous savons fragiles.

L’actualité de la vie de l’Église nous a malheureusement montré que les “superbes” qui aimaient hypnotiser leur entourage étaient souvent dangereux pour leurs frères et sœurs.

Finalement, depuis longtemps, y compris dans notre diocèse, le sensus fidei, cet instinct de la foi que l'Esprit de Vérité entretient dans le peuple de Dieu, nous a fidèlement témoigné que le chemin de vérité dans la foi était indiqué par la Vierge Marie. “Animé de cette confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je viens vers Vous.” C’est ainsi que se poursuit cette prière proposée par saint Bernard.

Nous nous sommes permis dans le dossier de la revue diocésaine du mois d'avril de suggérer la pertinence qu’il y a à fréquenter la Vierge Marie pour relever tous les défis qui attendent nos communautés et notre diocèse. ■