Tenir la route

Nous apprécions qu’un projet “tienne la route”, qu’un collaborateur dans la vie professionnelle “tienne la route”… que l’on puisse compter de façon pérenne sur sa solidité, sa compétence. Autrement dit, ce qui est de l’ordre de la fiabilité dans la durée nous semble important pour emprunter le chemin de la vie quotidienne. Et nous pensons aussi expérimenter que ce que propose la vie chrétienne à la suite du Christ “tient la route”. En effet, il s’agit bien de prendre le chemin qui se présente à nous avec une certaine solidité durable.

Nous entrons dans une nouvelle année pastorale où de nouveaux projets nous permettront de nous fortifier dans notre foi et notre espérance. Pendant de nombreux mois, bien des initiatives ont été reportées. Une rupture s’est vécue dans bien des habitudes qui rythmaient la vie de nos communautés paroissiales.

Avec prudence, et parfois crainte, nous allons pouvoir à nouveau nous retrouver pour vivre la Parole de Dieu, nous fortifier dans notre espérance. Sans doute, nous entrons dans une période de convalescence sociale qui pourrait durer quelque temps avant que la confiance totale se rétablisse. Il est donc d’autant plus important de cultiver tout ce qui solidifie notre foi dans la durée.

En prenant le temps et en se donnant les moyens de mieux appréhender ce qu’est l’anthropologie chrétienne, l’espérance chrétienne, nous nous fortifions face aux différents défis qui se présentent à nous au fil des jours. Les petites fraternités qui se sont mises en place au sein de nos paroisses avant que nous traversions cette pandémie doivent à cet égard être d’une grande aide. Nous avons peut-être été fragilisés ces derniers mois par un certain nombre d’événements. Les idées les plus surprenantes ont circulé et, dans ce contexte, redécouvrir en quoi notre foi est source de solidité ne semble pas superflu.

Lorsque nous célébrons la mémoire d’un martyr dans la liturgie, il nous est proposé la formulation suivante lorsque nous prions la préface : “Nous reconnaissons un signe éclatant de ta grâce dans le martyre de saint N. ; en donnant sa vie comme le Christ, il a glorifié ton nom : c’est ta puissance qui se déploie dans la faiblesse quand tu donnes à des êtres fragiles de te rendre témoignage par le Christ notre Seigneur.” Ils sont nombreux, au cours de l’histoire de l’Église, ces jeunes garçons et filles, ces anciens qui ont été animés par cette puissance pour témoigner de leur foi en Christ. C’est cette même puissance qui nous fait déployer des élans de fraternité avec l’Évangile dans le cœur. Au fil des mois, il s’agit bien, à leur exemple, de “tenir la route”, d’être solide, mais cela n’a évidemment rien à voir avec ce qui pourrait s’apparenter à du volontarisme.

Bonne rentrée !