L’édito du père François Campagnac (décembre 2017) — 27. Paroisse Notre-Dame de Montréal

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

L’édito du père François Campagnac (décembre 2017)

« Notre Père qui es aux cieux… » Tous les chrétiens, pratiquants ou non, connaissent cette prière qui débute par ces mots.

C’est la prière de Jésus, devenue celles de ses disciples, celles de tous les baptisés. Cette prière vient de l’Évangile de Matthieu (Mt 6, 9-13), et il en existe une autre version plus brève dans l’Évangile de Luc (Lc 11, 2-4). C’est à partir de ces deux textes qu’a été composée la prière du Notre Père que nous connaissons bien aujourd’hui. Deux mille ans plus tard, quelle que soit la langue ou la culture, une seule prière unit, rassemble et tourne vers Dieu toutes nos prières, mêmes les plus secrètes au fond du cœur. Elle est la prière de tous les enfants de Dieu !

Depuis ce mois de décembre, en France, la nouvelle traduction du Notre Père remplace de manière officielle l’ancienne formulation. Alors qu’est-ce qui change ? Pas grand-chose me direz-vous… Mais c’est une manière plus juste et plus fidèle aux mots de Jésus, de s’adresser à Dieu comme à un Père aimant et bienveillant dont le soutien et la fidélité n’ont pas de limites ! Ainsi «  Ne nous soumets pas à la tentation » devient « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Si cette phrase est complexe à traduire, il faut reconnaitre que la formule en usage en français depuis 1966 (« ne nous soumets pas à la tentation ») est bien souvent mal comprise aujourd’hui. Beaucoup comprennent que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal, en nous envoyant lui-même les épreuves, les obstacles de nos vies…

Mais ça ne peut pas être le sens de cette demande à Dieu, ni dans la bouche de Jésus, ni dans celle des premiers chrétiens. Ainsi St Jacques dit dans sa lettre, «  Dans l’épreuve de la tentation que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu ». Dieu en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jc 1, 13) La nouvelle traduction « Ne nous laisse pas entrer en tentation » écarte donc l’idée que Dieu lui-même pourrait nous tenter, nous soumettre à la tentation.

Le Notre Père est une belle école de prière quotidienne, simple et accessible. Elle peut l’être pour chacun, car elle permet de mettre nos vies chaque jour entre les mains du Père. Que ce soit dans les lumières ou dans les ombres de nos vies, la tentation la plus grande ne serait pas celle qui fait tomber, de succomber, (car Dieu nous relèverait), mais la tentation d’oublier Dieu, à force de le penser ou de le placer loin de nous, ne s’intéressant pas à nous… d’oublier Dieu, à force de nous penser trop indignes de lui… « Ne nous laisse pas entrer en tentation », Ne nous laisse pas t’oublier… jamais !...

Heureusement pour nous et notre humanité, voici le temps de Noël ! Dieu s’est incarné, a pris visage humain pour tout partager de notre vie. Devant la crèche, nous pouvons contempler Jésus, Lui Dieu-avec-nous, Lui le Sauveur qui nous donne encore sa prière : « Notre Père qui es aux cieux… » Alors devant la crèche, devant l’enfant Jésus, si simple, si doux,  osons la redire, simplement, doucement…

Père François Campagnac
Curé de Notre-Dame de Montréal
Doyen de l’Avallonnais-Tonnerrois