L'édito d'Olivier Truillet, diacre (juin-juillet 2018) — 27. Paroisse Notre-Dame de Montréal

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L'édito d'Olivier Truillet, diacre (juin-juillet 2018)

Le dimanche 03 juin prochain ouvre en quelque sorte, la porte de l’été, même si la date du calendrier est légèrement décalée. Ce dimanche, nous célébrons en même temps ou plutôt particulièrement le Saint Sacrement, qu’autrefois on appelait « Fête Dieu » (à l’époque soixante jours après Pâques).

Aussi lors de cette célébration, il peut être omis et c’est souvent le cas, la séquence qui n’est rien d’autre qu’une poésie de Thomas d’Aquin, insérée juste après la 2ème lecture et qui exalte le pain et vin devenant corps et sang du Christ.

Là nous retrouvons entre autres des affirmations qui peuvent nous accompagner dans ces temps estivaux où nous pouvons aussi nous laisser aller (à juste titre aussi), à la douceur de la saison, aux retrouvailles familiales, aux vacances, que sais-je encore… Certes l’été nous réveille autrement : plus ensoleillé, le plaisir du temps agréable à partager ensemble, les bontés de la nature…

Mais ces passages peuvent tout autant nous interpeller, pour nous approprier justement ces temps de renaissance des promesses des dons de la nature. (À la Fête Dieu on processionnait en jetant des pétales devant le Saint Sacrement, pour honorer le Christ mais peut être aussi cette nature quelque part...) « Fais-nous voir les biens éternels, dans la terre des vivants. » rappelle ainsi ce texte.

A chaque fois que nous célébrons et recevons cette nourriture (le Christ lui-même) qui dit déjà les bienfaits des fruits de la terre, il nous donne bien sûr l’avant-goût de ces biens de l’éternité auprès de Dieu. Mais la séquence nous rappelle à notre ordre terrestre, « dans la terre des vivants ».

L’été au moins pour certains (beaucoup sans doute) devient propice pour apprécier la manne de la terre des vivants dont est issu le fruit que souligne la prière eucharistique.

Aussi en ce temps où le soleil nous livre fleurs, fruits, verdure et tout ce qui éclot sur notre terre, impossible d’éviter la nature. Saurons-nous tout particulièrement être attentifs à ce que veut nous suggérer l’eucharistie par le fruit du travail des hommes : la générosité de la création.

« Qu’un seul ou mille communient, il se donne à l’un comme aux autres, Le signe seul est partagé, le Christ n’est en rien divisé, ni sa taille ni son état n’ont en rien diminué. »

J’ajouterais en rien diminué, mais augmenté en chacun lorsque nous recevons ce pain qui n’est plus que promesse mais réalité. Mais également, mesure sans mesure de la multitude, offerte à tous.

Autant les bienfaits de la grâce et du mystère de l’Eucharistie nous rappellent à tous ceux qui nous sont proches et moins proches dont sommes communément responsables, autant ne nous laisserons nous pas trop distraits, troublés par les douceurs ou même les ardeurs du soleil à oublier que le Christ nous envoie pareillement vers celles et ceux dont le soleil ne dira rien, dans leur isolement, leur souffrance, par nos absences ! ?

Que, de ces jours plus étirés de la lumière en ces mois d’été, nous sachions rendre grâce et puissions ouvrir un coin de notre coeur aux autres, nourris des bienfaits des faveurs de Dieu par le Christ, pain partagé. Bel été ! Belles fleurs, beaux fruits en tous…pour tous…par la grâce du Seigneur !

Le Christ nous rappelle aussi « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

et mon clin d’oeil :
Même l’été !

Olivier Truillet
Diacre