Chapelle Sainte Colombe

Sanctuaire néogothique consacrée à Sainte Colombe

Fête le 31 Décembre

Colombe Étymologie latine : columba , colombe

Née en Espagne de famille royale et de parents païens, Colombe consacre sa vie à Jésus Christ. Avec quelques fidèles, elle prend le chemin de la Gaule. Après avoir reçu le baptême à Vienne (en Dauphiné), elle se rend au pays de Sens où la religion est très florissante. Modèle de pureté et de courage, elle subit le martyre le 31 décembre 274, pour affirmer sa foi et conserver sa virginité. On situe le lieu de son martyre à la Fontaine d’Azon, où l’on peut encore voir aujourd’hui un lieu de culte. Dès le VIIe siècle, un monastère est fondé sur son tombeau. L’actuelle chapelle néo-gothique édifiée de 1853 à 1874, par la volonté des Sœurs de la Sainte Enfance de Jésus et de Marie, abrite dans sa crypte la chasse contenant les reliques de la Sainte, patronne seconde de la ville de Sens.

Entrons par la grande porte…

Dans le bas de la nef :

… vous êtes dans un sanctuaire néogothique consacré à Sainte Colombe, en 1874 (16ème centenaire de son martyre). En effet, selon la tradition et sa légende, Colombe, jeune fille de 16 ans, espagnole d’origine aurait été décapitée le 31 Décembre 274 à la Fontaine d’Azon par les soldats romains. On était alors à l’époque de l’empereur Aurélien. Colombe aurait refusé de se soumettre aux dieux des Romains et affirmé son attachement à l’amour du Christ. On raconte qu’avant sa décapitation, Colombe aurait été jetée en prison à Sens. Après avoir essayé de l’amadouer avec le martyre de ses compagnons, puis l’avoir livrée aux mains d’un débauché… on aurait mis le feu à sa prison pour la faire périr, mais un violent orage serait survenu, qui aurait éteint le feu. On l’aurait alors conduite hors de la ville, comme c’était de coutume. Arrivée là, elle aurait offert à ses bourreaux son manteau pour qu’ils lui accordent le temps d’une dernière prière. Une voix divine se serait fait entendre : « Viens, Colombe, les Cieux te sont ouverts ».

Après sa mise à mort, son corps aurait été abandonné dans les broussailles, au bord de la fontaine d’Azon, pour y être la proie des bêtes sauvages. Mais celles-ci furent les premières à vénérer ce corps sacré. Un gardien de troupeau aurait vu un de ses bœufs fléchir devant lui les genoux et de chacune de ses cornes s’élever une lumière. Il en aurait averti son maître, Aubertus, général romain de la région sénonaise et propriétaire d’une villa située dans les environs. Aveugle, il retrouve la vue en se lavant les yeux, avec le sang de la martyre !

Montons dans la nef, vers le chœur…

Au pied des marches du chœur : le vitrail central présente Sainte Colombe avec ses pieds l’ourse qui l’aurait protégée d’un débauché, lors de son emprisonnement. A gauche, c’est Saint Loup, Archevêque de Sens. Dans le panneau du bas, Clotaire II reçoit le pardon de St Loup et fonde l’abbaye royale de Ste Colombe en 620. A droite, c’est Saint Eloi, que le roi Dagobert a placé à la tête de l’Abbaye. Saint Eloi, patron des orfèvres et des serruriers, présente une châsse qu’il a fait faire pour les reliques de Ste Colombe.En vous retournant, vous jetez un coup d’œil à la rosace au dessus du porche d’entrée et de la tribune. Au cœur de la rose : des enfants accueillis et éduqués par les Sœurs de Ste Colombe.

Nous descendons à la crypte par la droite…

Dans la crypte :

… au centre du carré constitué d’un soubassement sur lequel reposent quatre colonnes, vous observez la châsse des reliques de Ste Colombe. Une église byzantine miniature en bois doré abrite un coffret du 8ème siècle ou du 12ème siècle, fermé par d’antiques ferrures en forme d’« Y ». Ce coffret était recouvert d’un parchemin rouge et blanc.La châsse de Ste Colombe appartient au Trésor de la cathédrale de Sens. Au mur sont inscrits les noms des bienfaiteurs des églises de Ste Colombe. Saint Louis est passé par ici, la veille de son mariage de la cathédrale de Sens, le 17 Mai 1234. Thomas Beckett a bénéficié de l’asile dans l’abbaye de Ste Colombe de 1166 à 1170.

On contourne le carré où se trouve la châsse…

Jetez un coup d’œil au vitrail situé au-dessus de l’autel de cette crypte. On y voit un général romain nommé Aubertus, aveugle, qui se mouille des yeux avec le sang de Ste Colombe et qui retrouve la vue. Le lieu où est implanté l’hypermarché Leclerc s’appelle le « Pré Aubert », en référence sans doute à Aubertus. A l’opposé du vitrail, à l’autre extrémité de la crypte, nous voyons une châsse éclairée présentant Sainte Colombe en cire et en habits de princesse espagnole et de vierge et martyre.

Remontons de la crypte dans la nef en empruntant l’escalier par lequel nous ne sommes pas descendus…Nous sommes dans la partie basse de la nef. Les piliers doubles, en granit, proviennent du Morvan et ont été offerts par l’Abbaye de la Pierre-Qui-Vire. Jetez un coup d’œil aux vitraux qui représentent des scènes de la vie du Christ et de la Vierge : La Cène et l’Ascension ; Le jardin de Gethsémani et Jésus au Temple ; La nativité et le chemin de croix ; Le couronnement de la Vierge et son assomption.

Entre les deux escaliers, remarquez une représentation moderne de Sainte Colombe avec l’ours.

Daniel Dufour