"Du neuf et de l’ancien…" (Mt 13, 52) — Diocèse de Sens & Auxerre

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"Du neuf et de l’ancien…" (Mt 13, 52)

Édytorial de la revue diocésaine de juillet/août 2021, par Mgr Hervé Giraud.

Préparer la rentrée, juste avant la période estivale, n’est-ce pas paradoxal ? Et pourtant cela peut être la meilleure manière de commencer des vacances avec moins d’inquiétudes et peut-être même avec de belles motivations en vue.

Alors que la pandémie semble s’éloigner, au moins pour un temps, nous pouvons sûrement tirer “du neuf et de l’ancien”de cette période difficile. L’ouverture par le pape François d’un synode romain d’un genre nouveau dans l’Église universelle (octobre 2021-octobre 2023), est de nature à créer un nouvel élan, à travers une démarche où tous les fidèles sont à même de se sentir concernés par le renouveau, toujours nécessaire, de l’Église. Notre diocèse n’aura pas de mal à s’insérer dans ce processus participatif en préparant lui-même l’anniversaire de son bicentenaire qui commencera le 1er octobre 2022 à Sens pour s’achever le 29 mai 2023 à Auxerre. Nous aurons largement le temps d’y revenir. Depuis saint Savinien et saint Pèlerin, que d’histoires et surtout que d’Histoire ! En rétablissant l’archidiocèse de Sens pour le département de l’Yonne, puis en autorisant les archevêques de Sens à joindre à leur titre celui d’évêque d’Auxerre, le pape Pie VII a tiré “du neuf de l’ancien” et nous a invités à écrire ensemble notre propre histoire.

D’une manière plus immédiate, notre diocèse sera marqué, dès la rentrée, par de nombreuses installations et nominations. Et cela concerne des laïcs, des diacres et des prêtres. En effet, notre Église locale se retrouve dans une particulière situation de précarité causée tant par les décès de sept prêtres ces derniers mois que les départs de neuf curés (retraite, appel à une mission extra-diocésaine, retour dans l’Église d’origine…). Chaque fidèle devra prendre en compte cette situation nouvelle qui nous invite à habiter de nouvelles manières d’être chrétiens, avec les charismes de chacun. Ainsi que le remarque le pape François, ce n’est donc “pas une époque de changements mais un changement d’époque”. Un des signes sera la prise en charge directe, par l’archevêque, de la paroisse Saint-Vincent. Et c’est probablement l’occasion pour tous de “repartir du bas”, pour employer à nouveau une expression du Saint-Père, de marcher ensemble vers cette conversion missionnaire à laquelle il nous appelle. Il nous faut tout penser et remettre en perspective missionnaire : c’est le sens de l’appel à une “conversion pastorale de la communauté paroissiale au service de la mission évangélisatrice de l’Église”.

L’annonce de l’Évangile nous presse, l’Esprit nous devance et nous attend partout. La préparation d’un texte sur le baptême des petits-enfants et la relecture actuelle de la mise en place des nouvelles paroisses donneront l’occasion de mieux découvrir ce qu’est l’Église, peuple de baptisés mais, plus encore, signe d’une fraternité universelle dans le Christ et d’une union intime avec Dieu. La fraternité ne consiste pas seulement à chercher la communion entre catholiques, ce qui est déjà nécessaire et essentiel, mais elle consiste à prendre conscience que nous sommes déjà tous frères en Christ. L’exemple du Bienheureux Charles de Foucauld, prochainement canonisé, nous met dans cette attitude de rechercher à être des frères et d’espérer être reconnus comme des frères. Nous pouvons faire nôtre sa demande : “Priez Dieu pour que je sois vraiment le frère de toutes les âmes”. Plus encore, prenons conscience, comme le propose le pape François, qu’il “voulait en définitive être ‘le frère universel’” mais que “c’est seulement en s’identifiant avec les derniers qu’il est parvenu à devenir le frère de tous.” (Fratelli Tutti 287, 288). Ainsi, nous disposerons d’une belle feuille de route pour tirer du neuf de l’ancien.

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