Dimanche 17 septembre Homélie du Père François Tricard — 3. Paroisse Sainte-Colombe du Sénonais

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Dimanche 17 septembre Homélie du Père François Tricard

Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »


« Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois » (Matthieu 18, 21-35)

Dimanche 17 septembre – 24ème semaine du temps ordinaire
« Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois » (Matthieu 18, 21-35)
Homélie

La question de Pierre est peut-être la nôtre : « Combien de fois dois-je pardonner ? » Pierre pense faire une offre généreuse : « 7 fois ». Jésus va plus loin encore et prend une comparaison, une parabole qui manifeste qu’il n’y a de limite au pardon. Vous avez peut-être compté : 70 multiplié par 7, cela fait 490 fois.
Dans un couple cela fait plus d’une fois par jour. Jésus nous demande de faire comme lui, de pardonner sans cesse. Même si nous avons commis des péchés innombrables, des millions, c’est la somme incroyable de la dette remise au débiteur, Jésus nous remet notre dette. Nous sommes inconscients de la générosité, du pardon inépuisable de Dieu à notre égard mais aussi à l’égard de l’humanité. Jésus veut nous faire prendre conscience de l’immensité de son amour. Il ne garde pas de rancune, il croit tout, il espère tout, il nous fait confiance en tout. « On t’a donné une chance à toi, il faut que tu donnes une chance aux autres ».
Si nous réalisions tout l’amour que la Trinité miséricordieuse, notre Dieu Amour a pour nous, nous n’hésiterions pas à pardonner. Demandons à Jésus de nous guérir de ces ressentiments, de ces rancoeurs qui nous viennent souvent de notre susceptibilité, de notre orgueil, de notre sensibilité qui prend des taupinières pour des montagnes, qui déforme les intentions, qui interprète de travers. Imaginons une personne qui vient de se confesser, à qui notre bon sauveur Jésus a pardonné. Elle rentre à la maison, rencontre une personne qui lui dit un petit mot désagréable blessant sa sensibilité. Elle exige alors des excuses. L’autre s’excuse mais malgré tout, elle refuse ses excuses et ne lui parle plus. Ce petit fait de vie illustrerait bien la parabole. Demandons aujourd’hui à Jésus de nous donner une immense capacité de pardon vis-à-vis de tous : ma femme, mon mari, mes enfants, mes équipiers, les membres de mon association, de ma communauté, mes collaborateurs. Souvent nous exigeons des excuses comme le débiteur impitoyable. Je vois dans les successions, les pardons refusés pour de l’argent, les querelles interminables. Une cousine me racontait comment la succession de leur maman n’était pas réglée depuis 8 ans pour un bout de terrain, un droit de passage.
Méditons devant nos monuments aux morts. Nous avons réussi à renouer des relations avec les Allemands après trois guerres horribles et des dizaines de millions de morts. J’admire les Rwandais, Tutsis et Hutus, qui arrivent à revivre ensemble alors que les uns ont assassinés les autres. En Colombie, le pape était venu pour aider les forces armées révolutionnaires à faire la paix. Le pardon sera-t-il possible entre Ukrainiens et Russes ?
Prions Jésus en cette eucharistie de rendre possible par sa grâce ce qui nous semble impossible du fait de notre nature. Jésus nous dit : « Tu vois la paille dans l’oeil de ton frère, de ton voisin et tu ne vois pas ta poutre ». Sur la Croix, il trouvait des excuses à ses bourreaux : « Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Demandons les uns pour les autres cette compréhension miséricordieuse qui cherche le pourquoi de la querelle, du conflit et qui, avec patience, trouve les chemins de la réconciliation.
Père François Tricard