L'édito d'octobre 2017

Soeur Amanda est venue de Colombie ; elle nous dit comment elle est missionnaire aujourd'hui en France.

Avant, le terme de « mission » renvoyait aux religieux qui partaient à l'étranger annoncer la Bonne Nouvelle. Aujourd'hui... être en mission, c'est donner du sens à ce que l'on fait, et, par là même, susciter un questionnement chez d'autres. Car la foi commence toujours par une question.

Nous avons la chance en France d'être confrontés à des personnes qui pensent et croient d'une manière différente. Moi qui suis née dans la foi et qui ne me suis jamais posée la question de croire ou de ne pas croire, je suis émerveillée devant les recommençants ou les jeunes catéchumènes. Ils me renouvellent dans ma foi et me font sortir de mon confort spirituel. Je suis émerveillée aussi par la générosité des Français et par leur manière de vivre leur foi : plus réfléchie que chez nous, elle n'en est que plus engagée.

Lorsque j'entends qu'en France, il n'y a plus de catholiques, que les églises se vident, je me dis qu'au début, ce n'était pas le nombre qui faisait l’Église, mais des petites communautés qui partageaient. C'est peut-être çà qui nous est demandé aujourd'hui. Je ne pense pas que le Seigneur nous enjoigne de remplir les églises pour se rassurer sur la survie du catholicisme. Il nous appelle à être attentifs à l'autre et à faire chemin avec Lui. C'est ainsi que naissent de petites communautés. La déchristianisation en Europe me stimule pour, plus que jamais, amener l'autre à découvrir le Christ, non pas en lui imposant ma vision des choses, mais comme le dit saint Paul, à le conduire, par l'amour, à une doctrine qui est plus miséricorde qu'imposition. Ce n'est pas moi qui vais sauver l'autre, mais c'est ensemble que l'on peut se sauver. Avec la grâce de Dieu. »

Frère Paul