Cerisiers — 7. Paroisse Saint-Ebbon

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Cerisiers

L’église de Cerisiers est dédiée au martyre de saint Jean Baptiste. Vous pouvez admirer le vitrail représentatif derrière l’autel.

Chapelle Romane à 2 nefs, de la Commanderie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Commencée au XIIème siècle par le bas-côté sud (petite nef) et terminée un siècle plus tard par la grande nef. En témoigne l’asymétrie de la voûte de la petite nef et le fonds en absyde.

Tombeau du commandeur Guy DE BOISSARZ dans la grande nef, mort en 1226.

6 cloches en bronze. 2 cloches d’horloge, datant de 1536, avec leur mécanisme d’horloge. Chaque cloche porte le prénom de sa marraine : Jéhanne, fondue en 1543, dont le diamètre fait 96 cm ; Jeanne-Elisabeth, fondue en 1707, dont le diamètre fait 120 cm ; et enfin Renée-Marie et Suzanne, fondues toutes deux en 1994.

Inscription latine figurant sur la dalle taillée : « L’an de l’incarnation du Seigneur 1226, Gui Broissanz quitta la course de la présente vie. Gui, homme du Christ, est placé sous cette pierre. Combien de pauvres mêlés aux veufs pour ces tristes funérailles, après … dise pour me voir à ma place dans les cieux. Si tu recherches ce que je serai, je suis ce que tu seras. »

Les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem établissent leur Commanderie à Cerisiers au XIIème siècle ; c’est l’une des plus anciennes de l’Ordre dans le Grand Prieuré de France. En 1469, la Commanderie de Cerisiers fut réunie à celle de Launay (Saint Martin sur Oreuse) « à cause de la modicité des son revenu arrivée à l’occasion des guerres. »

Deux chapelles participaient à la ferveur religieuse des villageois, qui s’y rendaient en procession. La chapelle Notre-Dame de Pitié ou chapelle de la Mère Dieu : Située au nord du village (emplacement du calvaire à la croix en fer), elle était très petite et ressemblait à une chapelle funéraire. On venait autrefois y apporter les enfants morts sans avoir été baptisés. On les posait sur l’autel à côté d’un cierge allumé, on récitait quelques prières, puis on allait les enterrer dans un petit cimetière triangulaire dépendant de la chapelle. Tombée en ruine, cette chapelle fut démolie en 1931.

La chapelle des Trois Maries : Des historiens rapportent qu’elle fut érigée en exécution d’un vœu fait par un malade s’il revenait à la santé de construire une chapelle semblable à celle des Trois Marie qu’il avait vue à Evreux.

Maison de l’Hôpital de Cerisiers

Avant de devenir un membre de la commanderie de Launay, Cerisiers, comme nous l’avons dit, avait été lui-même un chef-lieu de commanderie, comprenant la terre et seigneurie du lieu, le patronage et la collation de la cure.

Le manoir seigneurial touchait à l’église. A peu de distance de là, se trouvait une chapelle appartenant à l’Hôpital ; elle était dédiée à Sainte Anne. Un peu plus loin, on voyait une espèce d’hôpital, qu’on nommait au XVe siècle Maison Soudet, où se retiraient les frères de l’Ordre atteints de la lèpre. Tout le revenu de la commanderie était consacré à cet hospice, c’est-à-dire « à la sustentation de la vie et entretiennement des frères du Grand-Prieuré de France, tombés en maladie de lèpre. » (Visite de 1495.)

On ne trouve plus les titres primordiaux concernant l’origine on la fondation de la commanderie de Cerisiers, qui est une des plus anciennes de l’Hôpital dans le Grand-Prieuré de France. On sait seulement que la plus grande partie des biens qui la composaient provenait de la libéralité de nos rois au XIIe siècle. Louis-le-Gros, par une charte de l’année 1133, donna aux frères de l’Hôpital de Jérusalem l’église de Saint-Martin de Theil, avec quatre arpents de terre y tenant ; le domaine du Fay, en la forêt d’Othe, avec douze pièces de terre, ensemble les pâturages et bois, pour servir aux hommes qui demeureraient au Fay. La donation royale comprenait, en outre, le moulin de Theil, au territoire de Fossemore, avec le meunier, ses enfants, et le fonds nécessaire pour y bâtir des maisons. Les frères de l’Hôpital devaient jouir de ces biens en toute franchise de droits, comme le roi en jouissait lui-même.

En 1147, Louis VII, dit le Jeune, ajouta à cette donation un privilège, portant que tous ceux qui voudraient moudre au moulin de Fossemore, pourraient le faire en toute sécurité, sans crainte de réclamations ni de dommages et intérêts. Le Roi défendit de bâtir aucun autre moulin, depuis Nouez jusqu’à Pont, et voulut que les Hospitaliers et leurs hommes de Cerisiers, « de Cesariis », fussent exempts du droit de gruerie, ainsi que de toutes coutumes à la porte de Sens, comme l’étaient ses hommes de Vaulmore.

Louis VII donna encore en 1152, aux frères de l’Hôpital, les terres et les bois qu’il avait dans la forêt d’Othe, et qui se trouvaient compris entre le chemin de l’Abbé, le bois de Saint-Rémi, le Vaulmorte (Vaumort), le lieu-dit Soil de Conin, et la terre de Forget. Il leur abandonna aussi son moulin de Noé, avec le droit de mouture et de chasse dont il jouissait.

Un procès s’éleva à la fin du XIIe siècle, entre les Hospitaliers et les chanoines de Dillo, « Dei loci », au sujet d’un droit d’usage que ces derniers prétendaient avoir dans le bois du Fay, appartenant à l’Hôpital.

Guy, archevêque de Sens, intervint pour mettre les parties d’accord ; et, par ses lettres des années 1183 et 1188, l’archevêque déclara que les chanoines de Dillo, moyennant une rente annuelle de 40 sols, avaient renoncé à toutes leurs prétentions, en se réservant toutefois la faculté de mener paître leurs porcs au bois pendant la saison des glands.

Les frères de l’Hôpital de Cerisiers avaient pour eux et pour leurs hommes le droit d’usage dans tous les bois du Roi, qui s’étendaient depuis Arces jusqu’à Cerisiers. Philippe-Auguste voulut racheter cette servitude, et céda aux Hospitaliers, en échange de ce droit, 100 arpents de terre à prendre du côté du Fay, « versus Faiatum », ainsi qu’il résulte des lettres royales de l’année 1211, confirmées en 1324, par Charles-le-Bel.

Les habitants de Cerisiers jouissaient de plusieurs privilèges, comme n’étant pas de condition servile ni gens taillables. C’est en cette qualité qu’ils prétendaient, en 1241, ne devoir aucun tonlieu pour tout ce qu’ils pouvaient acheter ou vendre dans la terre de Cerisiers. Ils réclamaient également alors contre la taxe trop élevée des amendes. Le Grand-Prieur de France, qui était alors André Pollin, les dispensa de tous droits de tonlieu, et réduisit les amendes des trois quarts.

Il était d’usage au XVIe siècle de payer au Commandeur, par chaque feu ou maison existant à Cerisiers, une contribution annuelle de six deniers, qui devait servir « à l’entretiennement de deux pointes ou nappes sur le grant autel de l’église de Cériziers, lequel droit pouvoit rapporter cent sols tournois par an. » (Compte de 1525).

C’est à la demande de frère Etienne Robert, administrateur de la commanderie de Cerisiers, que le Roi accorda, en 1508, à la ville de Cerisiers, un marché le jeudi de chaque semaine et quatre foires par an, lesquelles furent fixées aux 24 février, 20 mai, 28 août et 15 octobre de chaque année.

Le domaine de l’Hôpital de Cerisiers comprenait plus de mille arpents, dont un tiers en bois ; mais on en aliéna une grande partie, en accordant à cens ou rente perpétuelle un certain nombre de pièces de terre qui étaient situées sur Cerisiers, aux lieux dits Vaurignard, Heaulot, Marchais-Raoul, au Buisson, à la Folie-Huet, au Marchais-Palus, à la Haute-Borne, à Chaumont, au Pommerat, à la Grange-Rouge, à l’Epinière. puis à la Borde, au Fay, à la Longue-Roie, à Noë, etc.

Le revenu de la terre et seigneurie de Cerisiers était, on 1495, de 111 livres 10 sols, un muid de froment et un muid d’avoine ; il était de 600 livres en 1542, de 2,000 livres en 1624, et de 3,000 livres en 1664.

Les membres de la commanderie de Cerisiers étaient, au XIVe siècle, d’après le Livre-Vert, le moulin et la forge de Fossemore, la ferme de la Grange-Rouge, la maison du Pommerat, la maison de l’Hôpital à Sens, et celle de Saint-Thomas à Joigny.

Anciens Commandeurs de Cerisiers :

  • 1354. Frère Jehan de Calais.
  • 1370. Fr. Jehan Le Roy.
  • 1381. Fr. Guillaume d’Achères.
  • 1391. Fr. Jehan de la Viscongne.
  • 1416. Fr. Gilles Blondel.
  • 1419. Fr. Gilles Potier.
  • 1420. Fr. Jacques Revelart.
  • 1423. Fr. Pierre Lamant.
  • 1457. Fr. Thomas Dengloz.

Sources : les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)