Saint Ebbon — 7. Paroisse Saint-Ebbon

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Saint Ebbon

De naissance noble, Ebbon est le fils d’un riche seigneur de Tonnerre, où il naît dans la seconde moitié du 7ème siècle.

Son oncle, Géric, est alors archevêque de Sens. Sa pieuse mère avait eu révélation, par un ange du Seigneur, que son fils serait un saint et qu’il rendrait à l’Eglise de grands services. Aussi veilla-t-elle avec soin sur ses premières années, et dès qu’il fut en âge de s’adonner à l’étude, ses parents le confièrent à des maîtres éminents. En peu de temps, Ebbon dépassa tous ses condisciples dans la connaissance des lettres et des sciences.

Mais à peine avait-il terminé ses études que ses parents moururent, et Ebbon se retrouva à la tête du pagus de Tonnerre, et maître d’un riche patrimoine. L’arrivée du jeune comte avait mis la joie dans les cœurs et de beaux lendemains s’annonçaient pour tout le pays.

Mais, craignant que tous ces honneurs ne compromettent son salut, il s’arrache très vite à l’amour de son peuple, s’enfuit secrètement et vient se réfugier au monastère de Saint Pierre le Vif, à Sens. Là, son oncle archevêque l’accueille avec ses 2 sœurs, Ingoare et Léothérie, qui l’avaient suivi. Elles souhaitaient y mener une vie toute en Dieu.

Ebbon prit l’habit religieux, et dans cette solitude, sa vie fut toute de prière et de mortifications. L’éclat de ses vertus et de sa science lui attirèrent l’estime de tous ses frères. Aussi, à la mort du père abbé, Ebbon fut-il contraint de le remplacer. C’était en 703. Le monastère est en pleine prospérité, la ferveur est grande, et tous, sous la direction de ce jeune maître, font de rapides progrès dans la science et la vertu.

Voici que l’oncle Géric vient à mourir. Le peuple demande qu’Ebbon lui succède. Son nom est porté jusqu’au roi Childebert 2 qui l’accueille favorablement. Mais Ebbon refuse cet honneur. Ce n’est que devant les larmes de tout un peuple qu’il se laisse arracher à sa solitude. Quelques jours après, il reçoit l’onction sainte au milieu des acclamations et des cris de joie. C’était en 710. Sa vie fut dès lors toute à son peuple.

En ce siècle de guerres continuelles, si l’évêque n’avait pas aussi une âme de guerrier, les biens de son Eglise devenaient tôt ou tard la proie d’un conquérant ou des barbares. Déjà les Sarrasins avaient conquis toute l’Espagne et franchissaient les Pyrénées. Leur victoire sur le duc d’Aquitaine les rendait maîtres de tout le midi de la France. Leurs bandes armées déferlent alors sur la Bourgogne ; villes et villages sont abandonnés, il ne reste à leur merci que les églises et les monastères qu’ils dépouillent et livrent aux flammes.

L’Auxerrois ravagé, ils s’avancent jusqu’aux portes de Sens. Mais là, Ebbon les attendait. Fort de sa confiance en Dieu, il se met à la tête de son peuple, et par l’une des portes de la ville, à travers la fumée et les flammes qui déjà attaquaient les remparts, il se précipite avec ses guerriers sur les barbares. Surpris, les Sarrasins s’enfuient dans le désordre. Secondé par les troupes de l’évêque de Nantes, Saint Emilien, venu lui aussi les combattre, notre pontife les poursuit jusqu’à l’extrémité de son diocèse.

Son peuple délivré, Ebbon rentre dans sa ville épiscopale puis met toute sa charité à réparer le mal, à consoler les souffrances et les misères que les barbares avaient laissées sur leur passage.

Maintenant, Ebbon peut bien penser à lui. Toujours autant désireux de solitude, il se retire en un lieu alors désert et inculte de la forêt d’Othe, à Arces. Il se bâtit là un humble ermitage, y passant ses jours et ses nuits en prière, loin de toute conversation humaine. Cependant, chaque dimanche, il revient célébrer l’office divin dans sa Cathédrale, à Sens, puis retourne à sa solitude.

Et c’est en sa pauvre cellule d’ermite qu’il meurt, un certain jour, on ne sait plus de quelle année. Mais si, c’est en 750 ! D’Arces, son corps fut transporté à l’abbaye de Saint Pierre le Vif, et déposé selon son désir dans la chapelle Notre Dame. Ses sœurs moururent peu après et furent inhumées à ses côtés.

La fête du pieux pontife est célébrée le 15 février en mémoire de la translation de ses reliques. Celles-ci sont conservées au Trésor de la Cathédrale. Sur la plus haute tour de la Cathédrale, se trouve une statue de cet illustre personnage qui nous apparaît dans notre histoire locale, le front ceint de plusieurs couronnes : comte, moine, abbé, archevêque, solitaire, saint !