Géraldine — 9. Paroisse Sainte-Alpais

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Géraldine

Je l’ai connue enfant, je retrouve une adulte, posée (fausse calme me dit-elle !), maman d’Émy que les paroissiens connaissent bien pour la voir régulièrement au service de l’autel et désormais à l’ambon où elle lit la Parole avec un sérieux étonnant du haut de ses douze ans.

Dès le début de notre entretien, Géraldine m’explique que sa pratique religieuse la pousse à réfléchir, tout comme les enfants, dont sa fille, qui dimanche après dimanche sont nourris de ce qui se vit et s’entend lors de la messe et dont elle dit que ça les fait mûrir, en les aidant à se construire.

De son parcours qui n’a pas été exempt de difficultés, et même d’évènement dramatiques, elle dit que l’on peut se laisser aveugler par la situation, mais aussi se surprendre à prier si fort qu’on en est vraiment sidérée alors qu’on s’était éloignée de toute pratique religieuse.

Dans ces moments d’obscurité j'ai pris conscience que je priais intensément. Cela m’a apporté de la tempérance, moi qui suis une fausse calme. Cette relation nouvelle m’a posée et m’a aidée à prendre plus de recul par rapport à certains évènements. Je crois avoir acquis un œil différent et avoir sur la vie une analyse plus « pure », moins polluée.

Géraldine, qu’est-ce qui t’a poussée à demander la confirmation ?

Tout est venu par Émy. Lorsqu’elle était élève à l’École Saint-Louis-Notre-Dame, elle a été invitée à devenir servante d’autel. Elle avait été baptisée et elle était attirée par ce qui avait trait aux sacrements.

En 2019 arrive le moment de sa confirmation et nous avions conçu un projet qui nous tenait à coeur : faire notre confirmation ensemble car je m’étais arrêtée à la profession de foi.

En ce qui me concernait il me fallait faire un parcours de catéchuménat. L’organisation n’en étant encore pas vraiment définie, cela m’a freinée dans ma démarche.

Plus tard, lors d’une messe du dimanche soir à laquelle Émy avait voulu participer en tant que servante d’autel, tous les catéchumènes étaient présents et ils connaissaient mon projet d‘être confirmée. Ils m’ont entraînée dans leur élan et me voici. Au début il y a eu une déception de ne pas pouvoir être confirmée avec ma fille mais ensuite je me suis dit que Dieu avait un autre projet pour moi.

Les enfants nous entraînent, ils sont comme nos messagers... Les choses n’arrivent pas par hasard, et on se surprend à sortir de nos zones de confort avec une force nouvelle.

Géraldine, qui est Dieu pour toi ?

C’est un pilier, et je prends conscience de la place qu’il a pris dans ma vie.

Je me revois prier si fort... Au moment où je me demandais comment j’allais me sortir d’une situation difficile, presque désespérée, à laquelle je ne voyais pas d’issue, une force m’a été donnée. Sur le moment ce n’était pas une évidence mais lorsque je suis sortie de la tourmente, j’ai pris du recul. Et ceci est valable dans tous les contextes. Pourquoi à un moment on prend une route et pas l’autre, ce sont des moments extraordinaires...

Les réponses se construisent comme un puzzle où tout se met en place.

Après une eucharistie, je me sens vidée de ce qui était lourd et j’éprouve un bien-être étonnant.

Que t’a apporté le groupe des catéchumènes ?

Nous avons vécu de très bons moments bien que venant d’horizons très différents. Des moments de partage, de convivialité, où les jugements de valeur n’ont pas cours : chacun est pris tel qu’il est. Le Père Romain est pour moi comme le berger qui réunit ses brebis. Je me sens vraiment intégrée à la communauté et j’aimerais m’engager davantage mais le métier qui me tient éloignée de Villeneuve ne le permet pas pour l’instant.

Comme avec les autre catéchumènes que j’ai rencontrés, Géraldine et moi aurions pu continuer encore longtemps ce moment de partage... Une fois de plus, tout semble si neuf dans leur relation nouvelle avec Dieu, si simple, que passée l’appréhension de se livrer, le fil d’or de chaque histoire se déroule en toute confiance, comme une évidence…

Françoise