Lauren — 9. Paroisse Sainte-Alpais

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Lauren

Dans ce salon clair, par un après-midi venteux, je fais face au visage lisse et lumineux de Lauren. Autour d’elle Jeanne, une petite boule blonde pleine de vie de presque deux ans, s’affaire avec sa poussette et sa poupée tandis que Marius, le poisson, tourne tranquillement dans son aquarium. Louise, seconde des trois filles de Lauren, me l’a présenté.

Lauren a suivi la formation au catéchuménat mais a été baptisée en novembre 2020, en même temps que sa fille Louise.

Lauren, qu’est-ce qui a motivé votre demande de baptême ?

Je suis issue d’une famille pratiquante. Jeune, ma mère a été rebutée par une mauvaise expérience dans un établissement tenu par des religieuses et elle a abandonné la religion et sa pratique. Nous étions trois filles et n’avons pas été baptisées. Les seules fois où j’allais à la messe, c’est lorsque j’étais chez ma grand-mère.

Ma fille Charlotte, 14 ans, a été baptisée par tradition et a été scolarisée dans des écoles privées. Les années sont passées, je me posais des questions mais pas plus que ça... Charlotte, ma fille aînée, a été élève au collège Saint Jacques, elle est guide d’Europe et je l’ai accompagnée dans ses différents choix et à la messe. C’est alors que toutes mes interrogations se sont réveillées.

Charlotte a fait sa communion, sa profession de foi et plus récemment sa confirmation. En octobre 2019 nous avons eu la joie de baptiser notre petite Jeanne lors âgée de 6 mois. Plus je fréquentais l’Église, plus mes interrogations se faisaient pressantes.

A un moment j’ai voulu « officialiser ». Un jour où j’accompagnais Charlotte à la messe j’ai osé demander au père Romain la démarche à suivre pour demander le baptême et il m’a dirigée vers Thérèse que j’avais déjà rencontrée lors de la préparation au baptême de Charlotte, 13 ans auparavant. Thérèse m’a expliqué qu’il fallait que j’attende quelques mois pour intégrer le prochain groupe de catéchumènes et faire un an de cheminement. J’ai donc attendu car j’étais vraiment décidée mais à l’époque je n’osais pas encore en parler, je me demandais ce que le gens penseraient de ma demande de baptême, à mon âge. J’avais les « bases », j’avais été baignée dans la religion au travers de fêtes, Noël, Pâques etc. mais je redécouvrais tout.

Je devais être baptisée en 2020 durant la veillée Pascale avec les autres Catéchumènes mais cela a été annulé à cause du confinement. Ainsi lorsque la date du 1er novembre nous a été proposée, j’ai demandé la possibilité de le faire avec Louise qui était également en plein cheminement.

Tout est vraiment passé à travers mes enfants et mon mari m’a toujours soutenue dans mes choix.

En septembre 2020 j’ai commencé à faire le caté à Véron en tant que remplaçante car je souhaitais m’impliquer et intégrer pleinement la vie de la paroisse. C’est intéressant d’avoir le regard des enfants ; j’attends chaque jeudi soir les réactions de Louise sur ce qu’elle a appris au catéchisme à l’école.

Lauren, qui est Dieu pour vous ?

Dieu est un pilier, il a toujours existé sans que je me pose de questions. Il est un pilier et un guide. La religion est comme une fondation, on grandit en s’appuyant dessus : quand on se pose des questions, on a des réponses qui sont les nôtres. Le fait d’accompagner mes filles et de les guider leur fait aborder la relation à Dieu et comprendre qui Il est. Avoir pu faire ce chemin avec Louise, ça a été d’une telle force ! Elle a fait sa communion en même temps tandis que j’étais baptisée, que je recevais la communion et la confirmation. Nous avons reçu ces sacrements ensemble, mère et fille, c’était magique, c’était l’apothéose. J’en ai été bouleversée...

Comment avez-vous vécu votre présence dans le groupe de catéchumènes ?

On prenait plaisir à se retrouver même s’il était difficile de trouver des créneaux communs . Il y avait une dynamique de groupe : un jour nous nous sommes retrouvés pour un goûter autour de notre évêque. Puis cet élan a été stoppé par l’apparition du Covid. J’ai fini les séances de formation avec Flore, ma marraine. J’ai d’ailleurs deux marraines : Flore et ma fille Charlotte. Elle a été d’abord surprise par ma décision puis enthousiasmée. Elle voulait accompagner sa maman : dans cette période de l’adolescence pas toujours simple, elle a senti qu’elle avait eu un rôle important dans ma décision. Quand on a passé la première étape, on a envie de partager ce socle commun, d’évoquer ce pilier qu’est Dieu.

Connivence avec ses filles, appui sur LE pilier, et non des moindres, sûr qu’il y a de la joie au Ciel pour la famille de Lauren ! Et pour nous, communauté, la joie de les entourer.

Françoise