Se porter ensemble

Se porter ensemble, c’est sans doute un défi qui va à l’encontre de la pression individualiste qui marque profondément notre vie quotidienne.

Cependant c’est sans doute une condition indispensable pour qu’une vie commune dans un couple soit possible, pour qu’elle traverse le temps. En tenant compte des fragilités de chacun, ils construisent une vie où ils vont se porter ensemble sans que ce soit “insupportable”. Sans doute il sera parfois nécessaire de faire preuve de créativité et d’ingéniosité, d’astuces, pour que ce défi se vive avec enthousiasme et joie. Lors du mariage civil l’article 212 est rappelé : “les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance”. Mais cette réalité que l’on a appelée parfois solidarité, les chrétiens peuvent avoir l’ambition de la vivre aussi bien dans les relations interprofessionnelles, au sein d’une entreprise, ou de la vie associative, mais aussi au sein de la vie communautaire paroissiale.

Suivant les recommandations de saint Paul notamment, on ne peut pas approcher la table eucharistique sans avoir le souci de se porter mutuellement entre disciples du Christ (cf. Co 11, 33). Un soutien qui peut être matériel, affectif, spirituel, mais qui doit être un réel soutien.

L’objection qui est souvent présentée pour renoncer paisiblement à ce soutien mutuel, c’est le respect de la vie privée et de la liberté individuelle. Pour une part cette objection est légitime. La liberté intérieure des personnes ne peut pas être détruite ou au moins abîmée. Si comme le dit le chant : “tout homme est une histoire sacrée, l’homme est à l’image de Dieu”, chaque cheminement doit être respecté, chacun à son heure où il peut rencontrer le Seigneur, vivre une réconciliation, entendre un appel, mais de quel droit autrui déciderait de cette heure ?

Mais si chacun chemine à son rythme dans une progression qui n’est pas nécessairement linéaire, cela ne justifie pas une fraternité nébuleuse qui n’aurait élu domicile que dans la rhétorique. La vie fraternelle suppose que, d’une façon familiale, on se porte ensemble avec respect, délicatesse et espérance.

Comment y parvenir ? Depuis les premières heures de l’Église, nous nous y essayons. Pour cela nous sommes nourris des écritures et donc des multiples enseignements que nous trouvons dans l’Évangile de Matthieu. Nous sommes transformés lors de chaque eucharistie à laquelle nous participons : “humblement, nous te demandons qu’un ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps” (Prière eucharistique n° 2).

La prière eucharistique n° 4 redit également : “regarde, Seigneur, celui qui s’offre dans le sacrifice que toi-même as préparé pour ton Église, et dans ta bonté, accorde à tous ceux qui vont partager ce pain, et boire à cette coupe d’être rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps pour qu’ils deviennent eux-mêmes dans le christ une vivante offrande à la louange de ta gloire”.

Cette transformation par la grâce de Dieu doit pouvoir modifier au cours d’une vie chrétienne nos comportements, notre capacité de nous porter mutuellement. Ce soutien mutuel peut se vivre dans la discrétion et l’efficacité, nous savons faire si le cœur y est disposé. Il en va certainement de la solidité de notre vie de foi. Un peu comme d’un bâtiment qui a besoin pour tenir solidement de bonnes fondations. Du sérieux avec lequel les fondations ont été construites dépend la solidité du bâtiment. Par la suite, les fondations deviendront invisibles à l’œil nu ; il en est sans doute de même des soutiens que nous pouvons nous apporter mutuellement, que ce soit dans la prière où nous aimons à présenter au Seigneur les personnes et les situations ou que ce soit très concrètement, nous savons être délicats, discrets et efficaces.

Bien sûr, nous n’oublions pas que les sportifs français riches d’un anglicisme “to support” comprennent le mot supporter comme ceux qui encouragent, portent autant qu’ils le peuvent l’équipe qu’ils affectionnent. Les joueurs de foot ont besoin des supporters et les supporters ont évidemment besoin des joueurs.

Est-ce que notre Église avec ces différents ministères et charismes n’a pas aussi besoin actuellement de cette culture de l’encouragement ?

Sommaire

Édy-torial

• Se porter ensemble, par le père Joël Rignault, vicaire général, p. 1

En bref

• Sur l’agenda de Mgr Hervé Giraud, p. 2
• Intention de prière du Pape pour mai 2023, p. 2
• Assemblées générales de l’Association diocésaine de Sens, p. 3 (en savoir plus)
• Erratum, p. 3
• Dans notre prière, p. 3

En bref - les JMJ

• Journal de bord des JMJ #2 : objectif “repas portugais” pour le mois d’avril, p. 4 (en savoir plus)

Initiatives

• Conseil presbytéral, p. 5
• Page d’archive : passion et susception, pp.  6-7
• L’Appel décisif, p. 8
• “Synodalité et mission”, p. 9
• L’église de Villecien à nouveau ouverte, p. 10 (en savoir plus)
• Journée fraternelle du Secours catholique de l’Yonne, p. 11
• Une paroissienne sur le chemin de Compostelle, p. 12 (en savoir plus)
• Fraternité diaconale, p. 13

“Jeunes, vous êtes le présent”

• Journée de Solidarité à Sens, p. 16 (en savoir plus)

Dossier

• Supportez-vous…, p. 17
• Comment fait-on pour pardonner ?, p. 18
• Du bon zèle que doivent avoir les moines, p. 19
• Les messes du marché traversent le diocèse, pp. 20-21
• Accompagner la vie, pp. 22-23
• Supportez-vous ! Facile ?, p. 24

Repères pour une vie de foi

• Idée de lecture : “Quelques mots avant l’apocalypse”, p. 25
• Lexique chrétien : les symboles du baptême, p. 26

Actualités

• Un moment opportun, au cœur de l’Évangélisation, p. 27

À vos agendas, pp. 28-29

Prier

• 1^er mai, saint Joseph, travailleur, p. 32