Carême 4B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Carême 4B 2024

Ce quatrième dimanche du Carême est dit «Dominica Laetare» ou dimanche de la joie car nous sommes à mi-chemin pour arriver à Pâques, la fête de la résurrection du Seigneur. La joie des croyants vient de la fidélité du Seigneur qui cherche toujours le salut de ses fils et de ses filles. Ce salut de Dieu nous le trouvons toujours en Jésus Christ, mort en sacrifice pour nos péchés. Il a payé notre dette, réjouissons-nous en lui rendant grâce.

            La foi des croyants s’est agrandie petit à petit pour atteindre une certaine maturité. Dans l’AT, aucun péché ne restait impuni que ce soit le péché individuel, communautaire ou social. Souvent les péchés du peuple de Dieu étaient d’une extrême gravité «Tous les chefs des prêtres et du peuple multipliaient les infidélités, en imitant toutes les abominations des nations païennes, et ils profanaient la Maison que le Seigneur avait consacrée à Jérusalem.» (2Ch36, 14) Tout un peuple pèche sans que personne ne se rende compte de la gravité de la situation! La déviation des responsables entraîne un grand nombre à la chute, car un responsable est un guide et une lumière, quand il ne sert pas d’exemple tous ceux qui sont à sa suite n’avancent pas. C’est pourquoi un responsable sera traité sévèrement à cause des scandales qu’il provoque. Le peuple de Dieu a connu beaucoup de déportations, de guerres à cause de l’entêtement de leurs chefs. Pensons aussi aux égyptiens sombraient dans la mer à cause de Pharaon qui ne voulait pas écouter la volonté de Dieu en faveur de son peuple. Quand une lumière ne brille pas, les ténèbres se répandent partout.   

            Le Seigneur est patient, il donne toujours un temps de se repentir ou de renouvellement mais quand on résiste au mal, ne dites jamais que c’est Dieu qui le permet. C’est celui qui reste dans le mal qui s’attire les conséquences. «Finalement, il n’y eut plus de remède à la fureur grandissante du Seigneur contre son peuple.» (2Ch36,16) C’est pourquoi nous disons que Dieu est juste. Dans sa justice il donne à chacun ce qu’il mérite. Un criminel qui ne se repent pas s’attire la fureur de la justice qui punit et qui justifie. Israël a connu donc des désastres sans précédents. «Les Babyloniens brûlèrent la Maison de Dieu, détruisirent le rempart de Jérusalem, incendièrent tous ses palais, et réduisirent à rien tous leurs objets précieux.» (2Ch36, 19) Ce qui a suivi, c’était la déportation des survivants et c’était surtout les chefs qui en ont payé le prix de la honte.

            La punition est souvent pédagogique, l’exil fut pour le peuple de Dieu un temps de renouvellement et de purification. Le Seigneur se souvient de la promesse faite à Abraham, il rétablit son peuple dans leur pays. Jérusalem fut construite par une autre puissance étrangère comme elle avait été détruite par une autre. «Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Le Seigneur, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre; et il m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, en Juda.» (2Ch36, 23) Dieu utilisait même les étrangers pour sauver son peuple et construire leur pays. Avec Dieu, des ennemis deviennent des sauveurs, comme le dit saint Paul «Dieu est riche en miséricorde.» (Ep2, 4)

            Finalement la miséricorde de Dieu s’est réalisée en Jésus Christ son Fils Unique. Car c’est le Saint qui sanctifie, l’Innocent qui pardonne. C’est lui l’offrande parfaite pour le salut de l’humanité. Sa passion et sa mort sur la croix est le signe suprême de l’amour de Dieu aux hommes. C’est ce que Jésus révèle à Nicodème, un homme honnête et intelligent, qui trouve en lui la réponse à ses questions fondamentales. «De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé.» (Jn3, 14) Comme par le passé, Dieu a sauvé son peuple de beaucoup de dangers, c’est en Jésus que se réalise le salut définitif de Dieu à l’humanité. C’est lui le chemin de la plénitude de la vie et de la joie parfaite. Non seulement Jésus sauve les hommes de leurs infirmités mais aussi il leur donne le bonheur sans fin ou la vie éternelle. Dieu a donné son Fils à tout le monde mais chacun est invité à recevoir dans sa singularité ce salut qui est à notre disposition. «Quiconque croit ait par lui la vie éternelle.» (Jn3, 15)

            Dans cet Évangile, Jean montre comment en Jésus le salut est donné. Ici alors se pose la question de savoir le salut de ceux qui ne sont pas chrétiens ou de ceux qui ne croient pas du tout en Dieu. Il y a ceux qui croient explicitement en Jésus, ce sont ceux qui sont baptisés en lui et qui se nourrissent de la parole de Dieu ainsi que de l’Eucharistie. Ils font aussi le choix de la charité, de la justice et de la paix en mettant la fraternité au-dessus de tout. Ceux-là sont vraiment les fidèles de Jésus Christ. Mais à côté de ceux-là, il y a des gens innombrables qui suivent implicitement Jésus Christ, ce sont ceux qui font le bien et évitent le mal. Selon saint Jean devant Jésus le monde se divise en deux: «Celui qui fait le mal» (Jn3, 20) et «Celui qui fait la vérité.» (Jn3, 21) Le premier déteste Dieu et le second appartient à Dieu. Saint Jean dira aussi que celui qui aime connaît Dieu. Celui qui aime a franchi déjà la mort. Celui qui aime est avec Jésus.

            Sur la Croix, le sang de Jésus qui a coulé a sauvé tout le genre humain mais chaque individu est appelé à rendre sien ce salut donné à tous en suivant la vraie lumière des hommes. Selon saint Jean, vivons en union avec Dieu à travers nos œuvres. Ainsi nous devenons une lumière pour les autres. Des hommes et des femmes de tout temps ont cru à Jésus par ce qu’il a offert sa vie par amour. C’est dans l’amour que le message de la foi devient plus compréhensible. Que notre vie témoigne celle de Jésus, lumière sur nos routes.