Dimanche 2 B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 2 B 2024

Le temps de Noël qui va de sa veillée au baptême du Seigneur vient de terminer et nous commençons le temps ordinaire qui sera interrompu par le Carême et le temps pascal. Jésus inaugure sa mission en choisissant ses premiers disciples pour demeurer avec lui. Au fond c’est à chacun de nous qu’il adresse son invitation de le suivre pour vivre sous sa protection afin d’échapper à ce qui peut enlever en nous la véritable joie.

       Depuis toujours Dieu appelle les hommes et les femmes. D’abord il a appelé l’homme à la vie. Aucun vient à la vie sans sa volonté. Nous ne sommes pas les fruits d’un hasard ou d’un accident. Nous sommes les éclats de son amour et nous sommes appelés à briller de cet amour et non de l’indifférence, la jalousie, la haine ou autre chose qui empêche la manifestation de sa présence. Le livre de Samuel nous rapporte l’appel de ce dernier, non à la vie mais au service de Dieu et de son peuple. Il faut savoir déceler l’appel de Dieu des autres appels qui peuvent être adressés à chacun d’entre nous. Samuel qui a été appelé n’était pas loin du Seigneur «Samuel était couché dans le temple du Seigneur, où se trouvait l’arche de Dieu.» (1s3, 3) Il était donc dans le sillage de Dieu d’ailleurs le plus près car il dormait tout près de l’arche d’alliance. Ce dernier était un coffre en bois qui contenait les tables de la loi. Il était donc le signe visible de sa présence parmi son peuple. L’arche d’alliance peut être comparée aujourd’hui aux tabernacles dans nos églises où se trouve reposer le pain eucharistique.

       Samuel dormait sans se soucier de rien car il était protégé par le Seigneur et le prêtre Éli qui l’éduquait. Il comprenait que c’était Éli qui l’appelait. «Il courut vers le prêtre Éli, et il dit: «Tu m’as appelé, me voici.» Éli répondit: «Je ne t’ai pas appelé. Retourne te coucher.» L’enfant alla se coucher.» (1S3, 5) Chacun était dans l’embarras et l’appel se répéta plusieurs fois. Dieu nous appelle jusqu’à ce que nous comprenons que c’est lui qui appelle. Mais si nous ne faisons pas attention, son appel peut ne pas nous atteindre. Samuel a continué à écouter l’appel de Dieu et le prêtre Éli finalement a compris que c’était Dieu qui appelait le jeune Samuel.  Éli  a guidé Samuel à répondre à l’appel de Dieu. «Le prêtre Éli lui dit: «Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras: “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.» (1S3, 9)

       Éli était non loin de l’arche d’alliance mais il n’a pas compris directement que c’était le Seigneur qui l’appelait. Il a fallu un ancien dans le service de Dieu pour l’aider à comprendre celui qui l’appelait. Cela montre par exemple le rôle des parrains et des marraines auprès de leurs filleuls ou des responsables dans l’Église mais ils doivent être d’abord au service du Seigneur. Celui qui a fait l’expérience de la vie avec Dieu peut aider les autres à écouter sa voix. La mission principale d’une communauté chrétienne est d’abord celle de découvrir le Seigneur afin de pouvoir orienter les autres vers lui. Samuel avait confiance à son maître Éli qui ne faisait qu’orienter ce jeune vers Dieu. L’activité du croyant et de sa communauté est de conduire les autres à Dieu. Nos rassemblements sont un moment de voir ensemble le chemin qui conduit à Jésus qui nous appelle à sa suite comme nous le rappelle l’Évangile de cette liturgie dominicale.

       Dans le récit de l’Évangile, Jésus vient d’être baptisé par Jean Baptiste qui le présente à ses disciples. «Voici l’agneau de Dieu.» (Jn1, 36) En disant ces paroles, Jean vient de définir Jésus et sa mission. Il sera le sacrifice pour le salut du monde. Mais cet agneau sacrifié deviendra l’agneau glorieux, vainqueur de la mort. Jean se sépare de ces disciples en leur présentant celui dont il n’est pas digne de toucher. Imaginons cette scène où les disciples s’étonnent de cette personne qu’ils ne font que contempler et écouter. Sans lui adresser une parole, ils décidèrent de le suivre. Jésus est tellement bienveillant de manière que ceux qui le contemplent prennent la décision de rester avec lui. C’est donc autour de cet agneau de poser une question aux baptistes qui courent derrière lui «Que cherchez-vous?» (Jn1, 38) On dira que Jésus, lui aussi, est séduit par eux, il les regarde avec un regard plein de tendresse et d’amour. Ces disciples ne veulent qu’une chose, «Rabbi, où demeures-tu?» (Jn1, 38) Leur unique souhait est de demeurer avec Jésus.   

       Venez et voyez comme est bon le Seigneur, chantons-nous souvent. Jésus dit à ses disciples «Venez, et vous verrez.» (Jn1, 39) Jésus ne fait pas la publicité de sa doctrine, chez lui c’est la liberté totale, tout simplement il propose sa bonne nouvelle à ceux qui le souhaitent. Ces disciples n’ont pas peur de cette aventure avec Jésus qu’ils connaissent à peine mais que Jean Baptiste leur a montré sans se tromper, c’est lui le Sauveur. «Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.» (Jn1, 39) Dès ce jour-là, ils ne l’abandonneront jamais jusqu’au jour fatidique du Vendredi Saint. Mais après sa résurrection, ils vont demeurer avec lui à jamais. Nous aussi cherchons, suivons et demeurons avec lui, il ne nous manquera de rien.

       André fut l’un de ses disciples qui ont suivi Jésus et il va raconter son aventure à son frère, Simon qui recevra de son Maître le nom de Pierre ou Kèphas. L’annonce de Jésus va de frère à frère, d’ami à ami, de voisin à voisin, de collègue à collègue, de parent à parent. Il faut respecter des relations humaines et les mettre au profit de notre foi en Jésus. Nous sommes envoyés auprès des autres, mais c’est Jésus qui les transforme en ses membres comme le dit saint Paul à la communauté de Corinthe (1Co6, 15).