Dimanche de l'Avent 4 B — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de l'Avent 4 B

Le temps est accompli, le Messie est à notre porte, nous connaissons sa mère, la Vierge Marie et son Père ainsi que son propre nom, celui de Jésus. Il est exceptionnel, en lui Dieu se fait homme, non parce qu’en homme, Dieu se glorifie, mais pour glorifier l’homme esclave du péché. Le quatrième dimanche de l’Avent dit dimanche de Rorate, parce que dans la tradition pendant l’Avent se célébrait les messes très tôt le matin à la lueur des bougies en chantant en latin «Rorate Caeli». Sans la Vierge Marie, nous ne savons pas comment allait être notre salut. Engendrons à notre humanité Celui qui porte la paix et la justice ainsi que l’amour.

                Le roi David a eu une idée qu’il partagea au prophète Nathan, son conseiller. «Regarde! J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile!» (2S7, 2) On dirait qu’il a eu pitié de Dieu qui n’avait pas de demeure digne. Il demanda un conseil à Nathan qui lui prêta l’oreille. L’intention du roi était bonne, il pensait à Dieu mais il prenait Dieu pour un homme. Vouloir construire une maison pour le Seigneur fut son initiative. Nathan n’était pas loin de raisonner comme le roi David. «Nathan répondit au roi: «Tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le.» (2S7, 3) Ils pensaient pour Dieu, lui faire du bien. Mais le Seigneur agit directement, sans attendre la réalisation du projet de David et de Nathan. «Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite?» (2S7, 5) Ce noble sentiment du roi David de construire une maison au Seigneur fut désapprouvé. Dieu n’envie pas une vie bien et confortable de l’homme.

                Il ne faut pas traiter Dieu comme on traite notre autrui. C’est lui le maître de l’homme et non l’inverse. «Depuis le jour où j’ai fait monter d’Égypte les fils d’Israël et jusqu’à ce jour, je n’ai jamais habité dans une maison; j’ai été comme un voyageur, sous la tente qui était ma demeure.» (2S7, 6) Si Dieu préférait devenir voyageur, sans lieu fixe où il reposait sa tête, ce n’était pas parce qu’il lui manquait quelque chose c’était par amour à son peuple. C’est Dieu qui veille sur son peuple, c’est lui qui a un projet de protéger. C’était donc Dieu qui veillait sur son serviteur David. «Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison.» (2S7, 11) Ainsi le prophète communique à David ses bénédictions personnelles mais sans oublier celles d’Israël: «Les méchants ne viendront plus l’humilier, comme ils l’ont fait autrefois.» (2S7, 10) Ces bénédictions de chacun et de tous nous sont venues de Jésus Christ que saint Paul présente aux Romains comme «Un mystère gardé depuis toujours dans le silence.» (Rm16, 25) Jésus est donc la promesse de Dieu à toute l’humanité.

            Ce mystère caché depuis longtemps est prêt à se manifester. Dans l’Évangile, l’ange Gabriel -ce nom signifie «l’homme de Dieu»- annonce à Marie l’arrivée du Sauveur par son intermédiaire «Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils; tu lui donneras le nom de Jésus.» (Lc1, 31) Ce nom signifie «Dieu sauve.» À Marie comme à chacun d’entre nous, le message de Dieu doit être expliqué pour être compréhensible et accepté.  L’Ange révèle Jésus qui va naître, il le décrit en terme de grandeur. «Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin.» (Lc1, 32-33) Cette nouvelle ne peut pas, ne pas être terrifiante surtout à une jeune fille comme Marie. C’est une nouvelle qui soulève toujours beaucoup d’interrogations et d’étonnements: pourquoi cette humilité de Dieu qui se manifeste en corps humain et pourquoi ce besoin de l’homme pour l’agir de Dieu? Qu’aurait-il pu se passer si Marie refusait cette offre de Dieu? Quelle était la garantie de Dieu ou pourquoi ce risque de la part de Dieu?

                La réponse à toutes ces interrogations est l’amour incompréhensible de Dieu. Celui qui ne connaît pas vraiment l’amour peut se poser de telles questions. Revenons à la Vierge Marie; elle a eu un doute et des incompréhensions, sa foi avait besoin d’être éclairée. L’ange lui révèle presque tout avant qu’elle exprime sa réponse que le quatrième dimanche de l’Avent ne veut pas nous exprimer. «Il sera appelé le Fils du Très-Haut.» L’Ange affirme le lien de filiation qui unit Jésus à Dieu son Père. Ce dimanche annonce donc l’Incarnation de Jésus dans notre nature. Mais ce projet demande la participation humaine par Marie qui a dit oui à cette invitation divine. À part la création qui est un acte propre à Dieu, ce dernier dans notre histoire n’agit pas sans notre participation. Jésus va naître donc dans notre condition par la conjonction de la décision de Dieu et de l’adhésion de Marie. "Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils Fils de Dieu "(Lc1, 35)

                L’Esprit Saint et Marie rendent possible l’incarnation de Jésus. En ce dernier, l’humain et le divin se rencontrent et forment son être «Car rien n’est impossible à Dieu.» (Lc1, 37) Si Dieu est capable de tout, l’homme, lui aussi, peut tout faire grâce à Dieu. si Marie a permis la naissance de Dieu en humanité, chacun de nous par sa foi peut faire naître Jésus en lui et dans le monde. Jésus entre dans notre histoire et l’homme entre dans l’intimité de Dieu. Par Jésus le monde d’en haut et celui d’en bas s’embrassent, la vie de Dieu entre dans notre vie pour nous sanctifier. En Marie, un grand miracle se réalise, celui d’un Dieu qui se fait homme ainsi l’homme devient une créature nouvelle, toute l’humanité est sauvée. Ouvrons nos cœurs à Jésus, en y entrant, il nous apporte toutes les bénédictions du Ciel.