Dimanche de l'Avent 2 B — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche de l'Avent 2 B

Après le thème de la vigilance du premier dimanche, celui du second est celui de plus d’engagement en se préparant à accueillir le Sauveur. «Préparez le chemin du Seigneur.» Son arrivée est notre affaire, nous ne devons pas être passifs ni faire un semblant de préparation, mais viser la perfection. Celui qui vient est notre Sauveur, en lui tout est nouveau et nous serons comblés. Que personne ne reste sans rien faire ou indifférent, tout le monde et chacun, nous sommes concernés.

L’exil à Babylone durait, d’une façon dure et inespérée pour les israélites. Ces derniers ne voyaient aucune issue, ils commençaient à s’accoutumer à cette situation misérable sur tous les points de vue. Les uns d’entre eux oubliaient leur identité de peuple choisi par Dieu en adoptant un mode de vie des babyloniens. Un dicton rwandais dit que «urugiye kera ruhinyuza intwari», ce qui signifie qu’un mal qui dure longtemps, fait tomber même les vaillants. Ils mettaient de côté leur tradition et leur pratique de toujours. Une prophétie attribuée à Isaïe annonçait la fin de leur chagrin et de leur misère. Cette annonce est donc une consolation «Consolez, consolez mon peuple, - dit votre Dieu.» (Is40, 1) Il se n’agit pas ici d’une simple morale mais d’une volonté divine. Le Seigneur à l’image du berger va intervenir pour son peuple. «Comme un berger, il fait paître son troupeau: son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.» (Is40, 11) Les israélites ne doutent pas de leur Dieu, de sa puissance qui soumet tout, mais une chose leur est proposée pour préparer son intervention ou ce temps de Dieu. «Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées! que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée!» (Is40, 4)

                Cette préparation dont parle le prophète est celle du cœur, c’est donc le changement d’attitude et de mentalité. Les paroles du prophète ramènent l’espérance aux israélites qui se sentent abandonnés alors qu’ils sont les préférés de Dieu malgré leurs fautes. C’était leur infidélité à l’alliance qui était à l’origine de leur malheur, mais la fidélité de leur Dieu les sauvait. Le Seigneur demandait de se préparer à cet événement qui ne tarda pas à se manifester. Ils ont trouvé le retour d’exil comme la volonté de Dieu mais la fin de leur exil préfigure le salut définitif de l’humanité. Nous rencontrons des difficultés dans notre existence, nous sommes comme perdus et souvent nous ne sommes pas étrangers à ce qui nous arrive. Dans tout cela Dieu ne nous abandonne pas. Nous ne devons pas désespérer, tout n’est pas terminé, même avec la mort, le fil n’est pas coupé car avec Dieu la vie surgit de la mort. Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens nous rappelle tout ce qu’il a enduré à cause d’un gain unique, «L’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts.» (Phi3, 11)  Sortir des difficultés et de la souffrance est toujours possible, il faut y croire et contribuer à cette possibilité.

               Dans l’Évangile, Marc annonce la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Cette Bonne Nouvelle n’est pas celle des hommes mais de Dieu car celui qui la porte est son Fils qui vient vers nous. Ce dernier annonce la victoire de la vie sur la mort et le pardon des péchés. Mais avant sa venue, il y a celle du précurseur comme l’avait annoncé le prophète Isaïe. «Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour frayer ton chemin.» (Mc1, 2) Les prophètes sont considérés comme des messagers de Dieu. Les premiers chrétiens ont trouvé en Jean Baptiste ce dernier prophète qui précède l’arrivée du Fils de Dieu. Jésus dira de lui qu’il est plus qu’un prophète car tous les prophètes l’ont annoncé mais Jean Baptiste est le seul qui l’a montré en personne. «Voici l’agneau de Dieu.» (Jn1, 36) Le message de ce messager est l’actualisation de celui d’Isaïe de plus de six siècles d’antiquité: «Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.» (Mc1, 3) Mais sa nouveauté est très claire «Un baptême de conversion pour le pardon des péchés.» (Mc1, 5)

                Il est impossible de rencontrer Dieu sans une préparation intérieure. Il est impossible de devenir les disciples de Jésus sans un changement des cœurs, de mentalité, d’habitude et d’action. Jean Baptiste fut le premier qui adopte cette nouveauté qu’il annonçait. «Jean était vêtu de poil de chameau (…) il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage» (Mc1, 6) Il vivait au désert, c’est-à-dire quitter un ancien monde pour un autre différent, un autre plein d’aventures et de confiance en soi-même et en celui qu’il annonce. Le désert est un endroit de l’absence de commodité, de réconfort mais il offre un moment d’attente dans le silence et dans la purification. Il est aussi un lieu où on peut forger sa propre route pour une destination à l’horizon. Au désert, il est impossible de se distraire mais de se consacrer à ce qui est essentiel et fondamental pour survivre. Là on est dépouillé et nu et un nouveau vêtement est nécessaire pour une nouvelle existence.

                Comme Jean Baptiste, pendant cet Avent, allons-nous au désert pour faire tomber les masques qui cachent nos péchés et nos faiblesses. Une fois dégagés de toutes souillures, nous pouvons reconnaître Jésus Christ et entendre sa voix qui nous appelle à le suivre de plus près. Jean Baptiste a pu reconnaître le temps de Dieu et la venue de son Fils ainsi que son indignité à l’approcher. «Je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales.» (Mc1, 7) Ce n’est pas l’homme qui s’approche de Dieu à cause de son indignité, c’est Dieu qui approche ce dernier à cause de l’amour. C’est Dieu qui prend l’initiative de nous sauver. Accueillons avec joie la visite de Dieu en Jésus Christ, notre sauveur. Amen.