Dimanche 4B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 4B 2024

Jésus a passé la plupart de son temps à enseigner à ses disciples et aux foules. La mission principale du chrétien et de l’Église est celle d’enseigner. Enseigner, c’est ouvrir l’autre à une nouvelle connaissance, l’enseignement est donc un noble service de faire grandir l’autre humainement, socialement et spirituellement. L’enseignement de Jésus prépare ses auditeurs à la connaissance de Dieu. Celui qui vient vers Dieu, sans la soif de le connaître se trompe de chemin. Jésus libère l’homme intérieurement afin de l’aider à rencontrer Dieu, notre unique Absolu.

            Israël a connu beaucoup de libérateurs mais des libérateurs politiques à l’instar de Moïse. La  libération politique d’Israël préfigurait la libération définitive, ainsi le peuple de Dieu sera entièrement consacré à Dieu. Cette libération sera l’œuvre d’un nouveau leader. «Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il dira tout ce que je lui prescrirai.» (Dt18, 18) Personne ne s’improvise pour parler au nom de Dieu, il faut être investi par lui et agir en son nom. On reçoit la mission, on ne se donne pas la mission. L’initiative de se donner la mission de Dieu n’a pas de sens. Parler au nom de Dieu sans être envoyé ne donne aucune autorité. Dieu promet donc un nouveau Moïse. «Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte.» (Dt18, 19) Tous nous devons écouter ce nouveau Moïse, sa mission concerne tout le peuple sans exception.

            Qui est ce nouveau Moïse? Il faut bien déceler ce nouveau prophète. C’est un prophète qui parle au nom de Dieu. «Un prophète qui aurait la présomption de dire en mon nom une parole que je ne lui aurais pas prescrite … ce prophète-là mourra.» (Dt18, 20) Il ne s’agit pas de parler de paroles profondes, mais de parler de la parole de Dieu. La parole de Dieu libère, sauve et guérit. Celui qui parle au nom de Dieu n’exclut pas, il n’annonce pas la haine, la violence, la vengeance mais la paix, la justice, le pardon, la charité et la vie. Il parle des paroles qui soulagent et qui apaisent. Un bon arbre est connu à partir de ses fruits. Examinons ceux qui ont parlé soi-disant au nom de Dieu et découvrons ce prophète par excellence. Beaucoup de croyances ont des prophètes qui mènent une vie qui plaît à leurs dieux. Saint Paul exhorte aux Corinthiens de devenir des consacrés qui cherchent «Comment plaire au Seigneur.» (1Co7, 32) Celui qui plaît à Dieu est attaché fermement à lui, il est consacré à lui pour toujours. Bien que saint Paul ne parle pas explicitement  de ce nouveau Moïse, c’est donc Jésus qui remplit toutes les conditions de ce nouveau Moïse. Il est plus qu’un prophète car il est le Fils de Dieu. Tous les prophètes qui l’ont précédé annonçaient sa venue. Marc met à notre attention comment les contemporains de Jésus le voyaient.

           Jésus prend au sérieux sa mission d’enseigner. «Le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.» (Mc1, 21) C’est en enseignant que Jésus se révèle. Il n’improvise pas son enseignement, c’est le jour du sabbat, il est à la synagogue pour prier et écouter les écrits des prophètes sans oublier de chanter des hymnes et des Psaumes, c’est un bon pratiquant. Le lieu de son enseignement n’est pas la synagogue de campagne mais de Capharnaüm, un port très important où passent les gens de toutes les catégories. Son enseignement est ouvert à tout le monde. Ceux qui l’écoutaient s’étonnaient de la singularité de son enseignement. «Il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes.» (Mc1, 22) On note la différence entre lui et les autres prédicateurs. Il dépasse les scribes dans son enseignement. Ces derniers n’étaient pas des moindres, ils étaient des personnes intellectuellement éduquées ayant de multiples activités y compris celle d’enseignants, ils étaient l’intelligentsia du peuple. Si nous avons l’AT, c’est grâce aux scribes juifs qui ont préservé ces écrits de grande importance littéraire, culturelle et spirituelle. Jésus aussi reconnaît leur autorité «Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le.» (Mt23, 2-3) Selon le témoignage de la foule, Jésus est plus que les scribes.

            En quoi Jésus dépasse les scribes? Sa pensée, son enseignement, et son action sont identiques. Il est cette parole de Dieu car c’est lui le Verbe qui s’est fait chair. Pour Jésus, Dieu est toute sa vie. Quand il parle ce n’est pas du charabia mais du vrai. Il est rempli de l’Esprit qui l’accompagne et qui domine les esprits impurs qui tremblent devant lui. «Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Es-tu venu pour nous perdre? Je sais qui tu es: le Saint de Dieu.» (Mc1, 24) Son enseignement terrorise le mal et met le diable en déroute. Pour les scribes, les gens tourmentés étaient mis à l’écart; avec Jésus, ces gens sont délivrés et intégrés dans la société. «Jésus l’interpella vivement: «Tais-toi! Sors de cet homme.» L’esprit impur...sortit de lui.» (Mc1, 25-26) Devant Jésus, le mal fuit et on se réjouit de la vie. L’enseignement de Jésus est donc accompagné des actes. 

            Dans la mission de l’Église deux choses sont importantes: la parole et les sacrements. Ces derniers sont des signes de l’amour de Dieu. Par le Baptême nous avons été délivrés du mal et dans chaque Eucharistie Jésus nous parle et nous sauve du mal. Dans la confirmation l’Esprit de Dieu nous a été donné solennellement ainsi nous pouvons porter la Bonne Nouvelle sous son impulsion. Que le salut du Seigneur soit effectif dans notre quotidien et que nos frères et sœurs malades soient soulagés de leur souffrance par la force de notre prière et de nos actes de charité.