Pâques 1B2024 Messe du jour

                Jésus parlait à ses disciples de sa résurrection mais ils ne comprenaient pas ce que cela pouvait signifier. Il en a conduit trois parmi eux, supposés être ses plus intimes pour leur montrer son corps glorieux mais rien ne pénétra dans leur pensée. Voilà que le lendemain de Pâques, Pierre et Jean arrivent à comprendre ce mystère de la résurrection qui leur échappait à plusieurs reprises. Tout commence par les paroles de Marie Madeleine à ses deux Apôtres: «On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé.» (Jn20, 2) Madeleine est bouleversée par l’absence du corps de Jésus au tombeau. Elle ne comprend rien, elle pense à un enlèvement. Elle ne peut pas taire ce qu’elle vient de voir de ses propres yeux. Ce témoignage est très important. Elle rapporte un fait. Si chacun parlait de ce qu’il a vu le monde serait meilleur. Elle ne cache pas la vérité. Combien la vérité nous est cachée!  Cette annonce fait bouger Pierre et un autre disciple qui est sans doute Jean. Ils vont vérifier les propos de Madeleine. Le premier qui arrive au tombeau est Jean car il est jeune, il court donc plus vite que Pierre. Mais c’est Pierre qui entre le premier dans le tombeau.

                Pourquoi ce changement de rôle, Jean arrive le premier mais c’est Pierre qui entre le premier dans  le tombeau. Jean hésite à entrer, Pierre, quant à lui, il court moins vite mais il est brave, il entre, il inspecte l’intérieur. Ou bien Jean reconnaît la suprématie de Pierre, il le respecte, il veut que Pierre observe d’abord ce qui s’est passé. Qu’est-ce-que Pierre a vu? Le Tombeau vide? Oh non! Le Tombeau fascinant! Il n’était pas vide le Tombeau! Il contenait des objets fascinants qui racontaient des événements fascinants. «Il entre dans le tombeau; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.» (Jn20, 6-7) Pierre voit les bandelettes ici, il voit le linge, là, séparément, à leurs places respectives. Il ne comprend pas ce que cela veut dire réellement. Jean qui est dehors entre à son tour et il voit tout ce que Pierre vient de voir. Mais il ne s’arrête pas seulement au niveau de l’observation, il va très loin, il se souvient de Jésus et de ce qu’il a dit. «Il vit, et il crut.» (Jn20, 8) Autrement dit Jean voit et comprend, à l’instant même il croit à la résurrection. Il devient le premier apôtre à croire à la résurrection du Seigneur. 

               Qu’est-ce qui conduit Jean à cette foi à la résurrection? «Selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.» (Jn20, 9) La résurrection n’est pas un mythe inventé par les disciples de Jésus ni des mensonges, ni une création rationnelle. On n’a pas volé son corps comme le prétendent les adversaires de ce fait de la résurrection. Les témoins oculaires, Pierre et Jean, donnent la version des faits. Jean n’a pas cru la version de Marie Madeleine qui dit qu’on a enlevé le Seigneur de son tombeau. Il a cru que Jésus est ressuscité. Comment? Ce détail n’a pas d’importance car nous savons que Jésus est le Fils de Dieu. Il est ressuscité des morts. Si son corps était enlevé par des voleurs, il y aurait une autre version des faits, différente de celle-ci racontée par Jean et Pierre qui sont arrivés au tombeau et qui l’ont observé.

                Les apôtres, à l’instar de Pierre, commencent à annoncer cette Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus. Partout, dans les synagogues, lors de rencontres privées et publiques, la résurrection de Jésus est leur annonce principale. «Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour.» (Ac10, 39-40) Pierre annonce la résurrection du Christ après avoir raconté toute l’histoire qui le concerne. La résurrection n’est pas un fait du hasard chez la personne de Jésus. Il est ressuscité car Celui qui a été investi de l’Esprit Saint, Celui qui a passé en faisant du bien, Celui qui était toujours avec Dieu ne pouvait pas être retenu par la mort. Le baptême en Esprit Saint, la charité et la présence permanente de Jésus chez ses disciples, offrent à ces derniers la vie qui ne finit pas. La résurrection de Jésus est la nôtre si nous sommes intimement liés par la filiation divine qu’il nous a accordés. «Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés.» (Ac10, 43) Ceux qui possèdent la vie nouvelle appartiennent donc à Dieu, en mourant, ils ressuscitent pour devenir immortels comme notre Seigneur Jésus Christ «Qui est assis à la droite de Dieu» (Col3, 1) comme le dit saint Paul aux Colossiens.

                La résurrection du Christ est un événement qui change intrinsèquement l’homme et sa relation avec Dieu et avec son prochain. La mort est vaincue, la souffrance n’est pas la fin, au-delà de la tombe une nouvelle vie attend les croyants. Mais cette nouvelle vie est la conséquence de notre existence. Celui qui mène une vie offert aux autres et à Dieu, qui pense toujours «Aux réalités d’en haut», qui n’est pas tourné aux pseudo-joies de la terre, c’est lui qui vit éternellement avec Jésus mort et ressuscité. Que la célébration de la Pâques transforme notre existence pour faire d’elle notre histoire avec Dieu. Joyeuse Pâques à tous et à chacun.