Mese du jour de Noël B 2023 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Mese du jour de Noël B 2023

Un Noël de joie et de paix souhaitons-nous les uns aux autres. La joie et la paix se préparent. Aucun n’est exclu à cette préparation mais ceux qui se sentent plus concernés s’engagent plus que les autres. La joie vient souvent après un long temps d’effort et d’abnégation. La joie célébrée sans un engagement au préalable n’est pas porteuse de grand-chose, c’est un événement qui dure le temps de sa célébration. Mais Noël que nous célébrons, transforme notre vie. Jésus qui s’est fait homme dans le sein de la Vierge Marie bouleverse nos mentalités et nos habitudes afin de nous faire de nouvelles créatures capables de communier avec son Père qui nous fait ses fils et ses filles. Fini l’ancienne alliance, c’est la nouvelle qui est celle de Dieu avec toute l’humanité. Jésus dans notre vie inaugure ce nouveau temps.

               La manifestation de Dieu se prépare et la préparation peut être longue «Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé jadis à nos pères par les prophètes, Dieu, en cette fin des jours, nous a parlé par le Fils.» (He1, 1-2) La venue de Jésus est la culmination de l’intervention de Dieu dans l’histoire de l’humanité. Voilà pourquoi, la spiritualité chrétienne affirme que nous sommes dans les temps derniers et que le retour du Christ est éminent. Mais attention mille ans en Dieu est comme hier. Jésus a été annoncé bien longtemps par les prophètes à l’instar d’Isaïe, c’était au VIII° siècle avant la naissance du Christ. «Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire à Sion: il règne, ton Dieu.» (Is52, 7) À la lueur de cette prophétie, se lit l’identité de Jésus Christ ainsi que sa mission. Non seulement Jésus annonce la paix, mais aussi il est cette paix, il est la paix incarnée, en lui aucun grain de violence ou de rejet de l’autre. Hier dans la veillée, nous avons entendu de la bouche des anges que sa naissance est une Bonne Nouvelle. C’est lui le salut des peuples qui l’accueillent dans la joie et l’humilité.

            Le message de Dieu doit arriver à tous les peuples mais il est d’abord adressé à nous et à notre tour, nous devons le faire entendre aux autres. Actuellement combien les mauvaises nouvelles font bruit et atteignent le monde entier tandis que la Bonne Nouvelle va lentement. Mais c’est dans sa lenteur qu’elles pénètrent et transforment les cœurs de ceux qui la savourent. C’est encore dans l’avenir prochain ou lointain qu’on  se réalisera encore cette prophétie que «Tous les confins de la terre ont vu le salut de notre Dieu.» (Is52,10) En tout cas le salut de Jésus Christ, qu’on le veuille ou pas aura à dire sur nous au soir de notre vie. Nous qui célébrons sa naissance, réjouissons-nous et restons à son école de l’amour à Dieu et à notre prochain. C’est cela le vrai règne de Dieu dans le monde. Nous avons donc le Sauveur parmi nous, il est notre refuge et n’hésitons pas à lui offrir notre vie, c’est-à-dire ce que nous sommes et ce que nous avons, les peines et joies. Jésus arrive dans notre pauvreté et dans notre limite pour nous dire qu’avec Dieu tout est possible, le salut est à notre porte. 

            Dieu fait homme en Jésus Christ est une énigme pour beaucoup de personnes si ce n’est pas pour nous tous. Et pourtant depuis le début, l’Église n’a pas cessé d’affirmer dans sa foi en Jésus Christ «Vrai Dieu et vrai Homme.» Celui que Marie a engendré est Dieu. Affirmons avec enthousiasme et sans peur que Marie est la Mère de Dieu. Dans une semaine, jour après jour, nous célébrerons ce mystère que Marie a rendu possible dans notre histoire. Jean l’annonce tout au début de son Évangile «Il était au commencement avec Dieu.» (Jn1, 2) Cet enfant qui pleure dans les mains de la Vierge Marie et dans une mangeoire à Bethléem est Dieu fait homme. L’auteur de la vie vient dans notre vie, et la nature humaine en est glorifiée. «Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pourvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.» (Jn1, 12) Il s’est fait homme pour son amour. Ce dernier a un grand pouvoir de transformer l’ordinaire en extraordinaire et vice versa.

                En dehors de l’amour, l’incarnation de Jésus reste incompréhensible. Il faut bien vivre un amour désintéressé pour aller au mystère de Dieu fait homme. Beaucoup de croyances rejettent l’incarnation mais notre mission ne consiste pas à condamner ceux qui ne croient pas comme nous. Ils sont encore à la recherche de la vérité et l’Esprit Saint ne cesse d’engendrer de nouveaux fidèles au Christ. Le départ de tout est la foi en Dieu, le Créateur de l’Univers visible et invisible. «Dieu personne ne l’a jamais vu; le Fils unique (…) c’est lui qui l’a fait connaître.» (Jn1, 18) C’est dans l’homme concret Jésus de Nazareth que Dieu s’est révélé définitivement et cela n’est possible que cet homme là est vrai Dieu.

                Comme le dit l’auteur de l’Épître aux Hébreux, dans toutes les révélations antérieures Dieu passait par les hommes qu’il a créés mais fin des fins c’est son Fils -de la même nature que lui- qui se manifeste pour nous l’annoncer. Quelle joie pour les contemporains de Jésus, quelle joie pour nous actuellement! «Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez (…) beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu.» (Mt13, 16) Nous chrétiens, nous devons rendre grâce à Dieu pour son amour pour nous. En accueillant le Fils de Dieu, notre nature est bénie, ne la méprisons jamais et ne l’engageons jamais à ce qui ne peut pas exprimer l’amour car l’amour avec amour se paye. En Jésus, Dieu nous a élevés à son rang, alléluia.