Dimanche de la Sainte Famille B 2023 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de la Sainte Famille B 2023

Nous célébrons la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, la famille dite de Nazareth. C’est une famille bien connue et particulière, une famille ayant Dieu au centre de leur vie. Mais elle reste quand même une famille humaine qui ne revendique aucun privilège. Elle a connu des contraintes et les difficultés de la vie, elle s’est exilée parce que leur unique enfant chéri risquait sa vie à cause de la persécution d’Hérode. Elle a accompli les lois comme les autres familles de son temps. Cela est un grand enseignement pour nous qui avons la foi. Ce qui ne nous empêche pas de rencontrer des difficultés mais en elles notre espérance reste vive. La vie de cette famille nous aide à vivre notre foi en Jésus Christ.

              L’enfant est une bonne nouvelle dans une famille. On le comprend bien lorsqu’on est en face des couples qui souffrent de l’infertilité. Abraham et Sara ne manquaient de rien, ils avaient toute la richesse que quelqu’un de leur temps pouvait désirer. Abraham avait Ismaël, un enfant issu d’une de ses servantes Agar; un pis -aller pour Abraham, car cet enfant n’était pas un héritier digne de lui et il atteignait la vieillesse. Ils vivaient avec ce sentiment d’insatisfaction, lui et sa femme Sara. Il exprime sa tristesse au Seigneur «Je m’en vais sans enfant.» (Gn15, 2) Le Seigneur lui avait tout donné mais une chose lui manquait, la continuité de sa vie car dans une société traditionnelle, une famille survivait dans ses descendants. Le Seigneur le calme avec tendresse «Ta récompense sera grande.» (Gn15, 4) La raison de sa récompense était sa fidélité et sa droiture irréprochable devant le Seigneur.

              Abraham n’oubliait pas la promesse de Dieu mais c’en était trop, l’âge le rongeait, il était presque au bout de sa vie. Le Seigneur est ferme dans sa promesse avec Abraham «Ton héritier sera quelqu’un de ton sang.» Abraham  n’y comprenait rien, il ne voyait que sa vieillesse ainsi que celle de sa femme. Mais Dieu répond quand il veut et il intervient quand nous ne nous y attendons pas. «Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux … Telle sera ta descendance!» (Gn15, 5) Dans cette incompréhension, «Abram crut en Yahvé, qui le lui compta comme justice.» (Gn15, 6) La foi est vraiment un don. D’où venait cette croyance d’Abraham? Tout était triste et  ténébreux mais il tenait encore à ce que le Seigneur lui disait. Est-ce qu’il a cru parce qu’il ne pouvait pas faire autrement? La foi n’est pas une réponse à nos limites car nous voyons ceux qui arrivent au bout de leur capacité sans trouver ce qu’ils cherchent mais qui ne croient pas. La foi est une certitude pour quelqu’un qui a rencontré le Seigneur et qui ne doute pas de son amour et de sa présence bien que les incompréhensions ne manquent pas dans cette relation. «Sara devint enceinte, et elle enfanta un fils pour Abraham dans sa vieillesse.» (Gn21, 2) Son nom Isaac signifie «Dieu a souri». Que Dieu sourit aux familles en difficulté pour avoir la joie et le bonheur. 

            La famille de Jésus, Marie et Joseph retient notre attention. C’est une famille que nous connaissons bien. Joseph et Marie viennent d’avoir un enfant, Jésus ou Yeshoua, c’est-à-dire Dieu sauve. Il l’amène à Jérusalem «Pour le présenter au Seigneur.» (Lc2, 22) C’était la tradition, ils savaient bien ce qu’ils faisaient, suivre la loi de leurs ancêtres. Joseph et Marie faisaient comme les autres, ils ne voulaient pas se séparer d’eux bien que leur enfant était particulier. Cette présentation était donc la consécration de l’enfant à Dieu, chose étonnante car cet enfant est le Fils de Dieu, Joseph et Marie le savaient bien de la part de l’ange. Que faire qu’on ait Dieu en soi ou chez soi? Tout simplement vivre comme homme ou femme ordinaire. Joseph et Marie nous enseignent cette humilité malgré le choix que Dieu leur a fait d’être les parents de son Fils. La foi ne nous fait pas de super-homme mais de simples créatures fragiles attachées fermement à leur Créateur. Joseph et Marie n’ont pas inventé d’autres manières de vivre avec Jésus mais faire ce que les autres parents font à l’égard de leurs enfants.

            À Jérusalem, Jésus n’est pas reçu par un prêtre ou un représentant du Temple mais par Syméon et Anne, représentants des pauvres de Yahvé ou anawims. Le récit dit que le premier était «Homme juste et religieux» (Lc2, 25) la seconde, Anne, veuve «Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.» (Lc2, 37) En eux, ce sont les petits, les pauvres, les humbles et les assoiffés de Dieu qui vont à la rencontre de leur Sauveur. Ils embrassent Jésus ou c’est lui qui les embrasse en venant vers eux par l’intermédiaire de Joseph et Marie. Au temple Jésus rencontre le peuple de Dieu et ce dernier reçoit son Dieu. Syméon et Anne sont de vrais adorateurs de Dieu et ils ont la bénédiction de voir le salut de leur peuple, ils peuvent s’en aller contents et tranquilles. La présentation de Jésus au Temple préfigure la rencontre finale de Dieu avec l’humanité. Ceux qui verront la gloire de Dieu doivent être dans la vie présente justes et religieux, attirés toujours par Dieu qui leur parle dans la prière. Nous verrons ce que nous avons l’habitude de désirer.

            Dieu nous surprend, nous devons faire attention en étant vigilant. On attendait Dieu en toute puissance et il se manifestait en bébé. Il faut être guidé par notre foi pour contempler les merveilles de Dieu. Il faut se laisser guider par l’Esprit Saint pour bien contempler Dieu et saisir ses manifestations. C’est en partageant qu’on accueille Dieu, c’est en s’abaissant qu’on l’approche. C’est ce chemin que Jésus a emprunté pour venir à notre rencontre. Comme Marie et Joseph, apprenons à accueillir Jésus et à vivre avec Lui.