Pâques 4B2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Pâques 4B2024

Dieu s’occupe de nous. Jésus Christ, son Fils est notre pasteur à l’image du berger qui garde le troupeau pour que ce dernier ne se perde pas ou ne s’égare pas pour être à la merci des loups. Jésus nous défend de tout mal y compris le péché qui nous sépare de Dieu et de notre prochain. Cette image de pasteur s’applique à ceux qui possèdent une certaine responsabilité envers les autres, prendre soin des autres est un service digne des chrétiens. Un bon pasteur est en bonne relation avec ses brebis.

                Mal nommer une personne résulte souvent d’une méconnaissance sur lui, quand on connaît quelqu’un on l’appelle par son nom. Personne ne peut prétendre connaître l’autre plus que soi-même. Devant ses disciples Jésus se définit, ce n’est pas une seule fois qu’il se définit. «Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger.» (Jn10, 11) Il ne dit pas seulement qu’il est pasteur ou berger, il ajoute un qualificatif de bon et de vrai. Cela change tout. On dirait que Jésus voyait des pasteurs qui n’étaient pas bons et des bergers qui n’étaient pas des vrais. Dans certaines cultures, on utilise un langage symbolique; un pasteur ou un berger symbolise celui qui guide les autres, un chef ou un ancien. Les chefs du peuple à cause de leur rigorisme menaçaient Jésus qui proposait un sens profond de la loi et du religieux, différent de leur formalisme.

                En Orient, un pasteur désigne aussi les dieux ou les rois, voilà pourquoi dans le Psaume 22 nous chantons «Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien.» (Ps22, 1) Il y a plusieurs références de l’AT où on parle de berger pour évoquer le Seigneur. Quand Jésus dit alors qu’il est le bon pasteur, ses disciples comprennent ce qu’il veut dire en réalité, il est Seigneur et Roi, pas comme les autres mais unique dans la façon dont il traite ses fidèles. Il montre comment est le bon berger en se différenciant des mercenaires qui se sauvent quand les brebis sont en danger. Le bon pasteur ne fuit pas, il est toujours avec ses brebis dans tous les moments. Le berger s’identifie avec ses brebis et ces dernières s’identifient aussi à lui «Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent.» (Jn10, 14) Entre eux, il y a un même langage, une harmonie et une symphonie existentielle. Jésus ressemble à ses disciples et ils doivent ressembler à lui. Nous écoutons ce récit de l’Évangile dans le Temps Pascal, nous savons ce qui s’est passé sur la croix, Jésus est mort pour sauver l’humanité.  C’est lui donc qui peut dire que «Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis,» (Jn10, 11) et «Je donne ma vie pour mes brebis.» (Jn10, 15) 

                Jésus est réaliste, il sait que toutes les brebis ne sont pas au bercail, il y a encore ceux qui ne croient pas en lui explicitement et même implicitement, sa mission d’avoir un seul troupeau et un seul pasteur, ne s’est pas arrêtée. «J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos: celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix.» (Jn10, 16) Nous trouvons ici l’universalité du salut de Dieu, en lui il n’y a pas des préférés et des ignorés. En Jésus Christ, l’amour de Dieu est universel. Le Dieu de Jésus Christ ne fait pas de distinction, ceux qui cherchent une Église nationaliste ne sont pas les disciples de Jésus, son bercail est pour toutes les brebis, celles qui sont proches ou lointaines. Notre communauté doit être ouverte à tous et à toutes. Pas seulement une ouverture des portes mais aussi de notre enseignement, de notre langage sans oublier de notre liturgie. Le cœur de Jésus est universel, celui de ses disciples doit aussi. Ainsi Jésus accomplit l’œuvre de son  Père qui l’aime et qui lui offre tout en le ressuscitant d’entre les morts. «[Ma vie] Nul ne peut me l’enlever: je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau.» (Jn10, 18)   

                Pierre qui se souvenait de ce discours de Jésus affirma la résurrection du Christ aux chefs du peuple juif. C’est grâce à Jésus ressuscité que les Apôtres accomplissent des œuvres qui attestent sa présence pour continuer la mission de rassembler les brebis perdues. Jésus n’accueille pas seulement les brebis perdues, il les guérit aussi. Par lui, saint Pierre guérit un infirme devant tout le monde, mais il ne s’enorgueillit pas de ce miracle, au contraire il en profite pour annoncer Jésus ressuscité. «Sachez-le donc, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël: c’est par le nom de Jésus le Nazaréen, lui que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts, c’est par lui que cet homme se trouve là, devant vous, bien portant.» (Ac4, 10) Toute l’action du chrétien est de faire les disciples afin d’accomplir la volonté de Jésus de former un seul bercail et d’avoir un seul pasteur. Pour saint Pierre, nous n’avons qu’un seul Sauveur et Seigneur. Ceux qui s’approprient la place de Dieu et de Jésus son Fils ne sont que des mercenaires. «En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver.» (Ac4, 12)

                Dans sa lettre, saint Jean affirme qu’en Jésus nous sommes devenus enfants de Dieu, une autre façon de dire comme Pierre qu’il est Sauveur. Mais ce que nous recevrons de Jésus dépasse notre entendement car «Nous lui serons semblable.» (1Jn3, 2) Maintenant nous sommes appelés à aimer notre prochain comme il nous a aimés en donnant sa vie. Nous accueillons ce que nous avons semé. Qui donne la vie récolte la vie qui donne l’amour récolte l’amour. Puisque suivre Jésus n’est pas une obligation, mais une pure liberté, faisons un bon choix afin d’échapper aux loups et aux mercenaires qui peuvent nous sacrifier pour satisfaire leur goût.