Dimanche de l'Avent 3 B — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche de l'Avent 3 B

La joie de Noël approche, c’est le dimanche connu sous le nom latin de «Gaudete» qui signifie la joie. Dans les rues de nos villes et de nos villages, ainsi que dans les salons des familles chrétiennes ou des maisons religieuses, de grands sapins sont dressés ainsi que des crèches sans Jésus, les cadeaux et les vœux de Noël sont bien préparés. Mais la joie que l’Église va célébrer est l’accomplissement de la promesse divine, c’est la visite de notre Dieu dans notre humanité, c’est la lumière dans nos ténèbres, c’est la présence permanente de Dieu qui se réalise dans la personne de son Fils, Jésus Christ dont nous attendons sa venue. En Jésus Christ, accueillons avec joie l’amour, la liberté, la paix qu’il nous apporte

                 La question de tous les croyants est de savoir quand est-ce que le Seigneur interviendra définitivement car dans la vie il y a beaucoup de choses qui font souffrir comme la guerre, l’oppression, la pauvreté et autres formes de violence. C’est donc le salut de Dieu qui est souligné dans cette intervention divine. Le peuple de l’ancienne alliance, après l’exil à Babylone espérait que la prospérité et le bonheur allaient suivre mais finalement l’oppression étrangère n’a pas cessé. Dans ce désespoir, le prophète Isaïe reçoit la mission d’annoncer une bonne nouvelle au peuple, qu’un Sauveur vient pour donner la joie aux désespérés. Tout le pays reconnaîtra alors cette joie et il la proclamera. D’où ce cantique que nous avons écouté: «Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux.» (Is61, 10) La détresse n’est pas une fatalité pour un croyant en Dieu, elle est une épreuve pour le faire grandir et purifier ses pensées afin de s’engager dans la vie en reconnaissant l’amour de Dieu. Le Seigneur nous aime, il nous libère mais pas définitivement. Nous connaissons dans la vie présente des hauts et des bas. Un malheur peut être remplacé par un autre et ainsi de suite.

            Dans les difficultés, certains osent abandonner la foi ou douter de ce qu’ils ont cru ou pratiqué. Ils oublient que la vie est un combat continu, on gagne pour affronter d’autres attaques. Il ne faut pas douter de Dieu mais le louer en lui demandant la force pour avancer, la joie vient après la victoire. Avec Dieu les malheurs qui accablent notre monde ne peuvent pas avoir le dernier mot. Il viendra un temps où il n’y aura plus de crise, ni de violence, ni de guerre. En Dieu, l’Amour triomphe car la dernière parole est celle de Dieu. «Le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.» (Is61, 11) Il ne faut pas oublier que c’est Dieu qui sauve, tôt ou tard il se manifeste. Sa présence a été la force et l’espérance des martyrs et des confesseurs de la foi. Les chrétiens de Thessalonique ont du mal à vivre la foi et saint Paul leur donne des ingrédients de la vie chrétienne pour ne pas défaillir: la prière, l’action de grâce en toute circonstance, l’écoute de la parole des prophètes, la garde de ce qui est bien, le don de l’Esprit, la sanctification permanente. «Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.» (ITh5, 23)  

            Dans l’Évangile, Jean Baptiste symbolise la joie du croyant fondée sur la confiance en Dieu. Il est un grand personnage de la joie de l’humanité en qualité du premier témoin du Sauveur et de la fidélité de l’amour de Dieu. Il a la joie de témoigner ce que Dieu a promis à l’humanité. «Il était venu comme témoin pour rendre témoignage à la lumière.» (Jn1, 7) Il n’annonce pas seulement la joie de la venue du Messie, il est joyeux de contempler ce temps nouveau et il est content de jouer ce rôle et ne veut pas s’approprier le titre qui n’est pas le sien. «Je ne suis pas le Christ (…) Je suis la voix de celui qui crie dans le désert.» (Jn1, 20. 23) C’est son humilité qui est soulignée. Il n’est que la voix de Dieu et ce n’est pas moindre. Jésus ne s’était pas encore manifesté et Jean prépare sa manifestation et c’est une joie de précéder toujours un grand personnage. Il vit pour la réussite de celui qui va lui succéder. C’est un bon exemple dans nos communautés, il faut savoir préparer le lendemain de notre Église et c’est en nous effaçant que les autres apparaissent à l’horizon ainsi notre mission continuera avec ferveur.

            «Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas.» (Jn1, 26) Comment vivre en présence de l’inconnu? Dieu nous surprend et il nous demande de pouvoir interpréter les signes de sa venue et de veiller. Reconnaître sa présence demande de nouveaux yeux, ceux du cœur ou de l’amour sinon on tombe dans le doute et dans l’incrédulité. Le refus de Dieu nous renvoie à une vie superficielle sans lendemain et sans consistance. Sans la foi notre monde lutte pour sa survie et non pour la gloire de celui qui est la seule chance de notre vie. Notre Sauveur est donc caché mais visible, il est dans la parole que nous écoutons et dans le pain que nous partageons. Nous sommes appelés à vivre dans la communion si vraiment nous voulons le rencontrer dans notre quotidien. La joie de Noël est celle d’avoir le Sauveur Jésus naît dans notre vie et dans nos familles, qui sont une Église domestique appelée à faire visible l’amour, la paix et la justice. Que Jean Baptiste prie pour nous afin de découvrir celui qui est au milieu de nous pour combler notre soif et notre faim. Amen.