Dimanche 5B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 5B 2024

Ce dimanche nous méditons sur la souffrance et nous voyons Jésus à face de ceux qui souffrent. La souffrance n’épargne pas les croyants, tout le monde souffre les petits et les grands, les hommes et les femmes, les chrétiens et les non-chrétiens, les savants et les ignorants. Jésus porte le remède à la souffrance, guérir les malades fait partie de sa vie dominée par l’action, l’enseignement et la prière.

            La souffrance surtout celle des innocents faisait l’un des sujets de méditation dans l’AT. Pour des religieux de l’Ancienne Alliance, c’était Satan qui était  l’auteur du mal et de la souffrance. Est-ce que c’était pour se venger? Loin de là, car même les mauvais supposés être ses adeptes n’étaient pas épargnés de la souffrance. Est-ce que la souffrance était la punition de Dieu? c’était ce que les gens imaginaient mais une  question se posait celle de la souffrance des innocents. Finie la théorie simpliste que les bons sont récompensés et que les méchants sont punis dans la vie quotidienne. L’explication de la souffrance dépasse l’entendement humain. Nous connaissons l’histoire de Job, un homme pieux et juste, nageant dans l’opulence et le bonheur. Mais un jour, toute sa joie disparût d’un coup, il perdit tout ce qui constituait sa richesse l’un après l’autre et il se retrouva dans la souffrance sans précédent. «Je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance.» (Jb7, 3)

            Nous pouvons donner un essai d’explication à la souffrance et à ses causes mais elle reste un grand mystère. Il est impossible d’expliquer à fond le mal. Ce que nous constatons est la limite des choses, ce qui nous permet de nous remettre en Dieu qui sait toutes choses. «À peine couché, je me dis: «Quand pourrai-je me lever?» Le soir n’en finit pas: je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube.» (Jb7, 4) Quand toutes les portes semblent fermées, il y en a une qui devient notre unique sortie: confier tout ce que nous sommes à Dieu. Tel est le mérite de Job «Souviens-toi, Seigneur: ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur.» (Jb7, 7) Un homme est rien, Dieu est tout. C’est dans cette soumission à Dieu que la vie a un sens. C’est alors que notre existence petite ou longue, faible ou forte devient un don excellent. Après sa conversion, saint Paul a compris plus que personne le pourquoi de l’existence. La vie est une mission pour annoncer Jésus et cette mission concerne tout le monde. «En effet, annoncer l’Évangile ... c’est une nécessité qui s’impose à moi.» (1Co9, 16) La vie de chacun est sa manière de témoigner Jésus Christ. Et il y a ceux qui témoignent de la tendresse de Dieu dans la souffrance mais cette manière de témoignage demande une grande maturité spirituelle. Ceux qui souffrent doivent être soutenus humainement et spirituellement sinon ils peuvent sombrer dans le désespoir et considérer leur vie inutile alors que chaque vie est un don. Certains trésors sont cachés parfois dans les jarres très fragiles.  

            Les malades intéressent la mission de Jésus. Il voit notre humanité en souffrance, il décide de faire quelque chose, il ne veut pas rester indifférent à la misère de l’homme. C’est cela la miséricorde de Dieu qui prend l’initiative, personne n’a obligé Jésus à s’incarner dans notre vie, il sait quand il faut agir, il répond à son heure. Son enseignement va ensemble avec la communion avec ses disciples ainsi que ses actions. «Ils allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.» (Mc1, 29) Nous sommes devant deux couples de frères, peut-être les plus connus parmi les premiers disciples de Jésus. Jésus rejoint notre fraternité, là où cette dernière disparaît, là Jésus est absent. La fraternité est une relation humaine la plus importante. La fraternité s’impose, on ne choisit pas être frère ou sœur de tel, la fraternité est don. Il faut créer les conditions de son installation. Nous regrettons qu’actuellement le voisinage, les affinités diverses ne soient pas vraiment des facteurs de la vraie fraternité.     

            Chez nous Jésus nous soulage. «La belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.» (Mc1, 30-31) Jésus ramena la joie en guérissant la belle-mère de Pierre et on célébra son rétablissement et ce fut elle qui «les servait.» Puisque l’amour de Jésus n’a pas de limites et que chez lui il n’y a pas de privilégiés «Il guérit beaucoup de malades atteints de divers maux, et il chassa beaucoup de démons.» (Mc1, 34) Jésus enseigne et guérit les malades. Sa troisième préoccupation n’est pas moindre, je crois que c’est elle qui donne plus de signification à ses réalisations. «Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait.» (Mc1, 35) Dans sa prière, il s’approche de son Père, il a besoin de s’entretenir avec lui. Cela marque le besoin de notre humanité. Cette dernière sans Dieu souffre d’un manque inestimable, vivre sans Dieu est un suicide bien qu’il soit lent et moins douloureux mais fin des fins il nous conduit à un avenir sans lendemain.

            «Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche… lui disent: «Tout le monde te cherche.» (Mc1, 36-37) Ils veulent s’approprier Jésus, le garder pour eux-mêmes. Mais ils se trompent, Jésus n’appartient à personne, il est pour toute l’humanité. Sa mission est universelle «Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile; car c’est pour cela que je suis sorti.» (Mc1, 38) Portons Jésus à nos frères et sœurs malades, sans distinction et prions pour que ces derniers, une fois guéris le servent au milieu des siens. Rencontrer Jésus sans le porter aux autres n’a pas de sens. Notre mission est d’annoncer le Christ aux autres.