Carême 1B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Carême 1B 2024

Le Carême, un temps de 40 jours avant Pâques, s’ouvre aux chrétiens. Ce temps est celui de la pénitence, du jeûne et de la prière. Ainsi nous nous approchons de Jésus Christ et de nos frères et sœurs afin de vivre ensemble la joie de Pâques, la victoire de notre Dieu. L’accent du Carême est celui de partager tout en soulignant que notre force pour traverser les épreuves réside dans la communion avec Dieu et avec notre prochain.

            L’humanité s’est détournée de son Créateur et elle s’est perdue en se tournant vers les créatures. Pire encore, actuellement, l’homme risque de se détourner de la création et de Dieu pour se consacrer sur soi-même en suivant ses propres intérêts au détriment des autres et de tout. Le livre de la Genèse nous révèle que le monde fraîchement créé s’est éloigné de Dieu. De Caïn qui tua son frère Abel, la chose alla de pire en pire jusqu’à ce que Dieu se repent de la création de l’homme. Mais un seul lui plaisait par sa qualité de juste, Noé et sa famille. Au moment où les autres sombraient dans des abominations, Noé fabriquait une arche où Dieu sauvera sa famille et un couple de tous les animaux créés pour la survie de leurs espèces. Par lui, l’humanité repartit de nouveau.  Dieu faisait une alliance avec Noé et tous ceux qui étaient  avec lui. «J’établis mon alliance avec vous: aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre.» (Gn9, 11) D’un seul homme, Dieu sauve toute l’humanité. Une bonne action, si petite qu’elle soit est salvatrice . Comme on le dit, qui sauve une personne sauve  l’humanité entière.

            Dieu est toujours fidèle, accomplit ce qu’il promet. Il est Sauveur, de lui ne peut pas venir la mort. Ce qui attriste l’homme est à chercher en dehors de Dieu. Ceux qui chassent sa volonté se détruisent ainsi que ceux qui les approchent, mais les justes et fidèles devant Dieu reçoivent sa protection dans ces tourmentes provoquées. Dieu est Sauveur mais il a besoin des hommes et des femmes comme Noé qui fabrique une arche qui devient le berceau d’une nouvelle vie que Dieu donne et que nous recevons au sein de ce berceau. Ce dernier peut être notre propre vie, notre famille ou notre communauté ou groupe. Faisons de notre entourage un berceau de la vie et non un déluge pour la perte de la vie. Dieu veut préserver notre vie. «Les eaux ne se changeront plus en déluge pour détruire tout être de chair.» (Gn9, 15) Telle est la volonté de Dieu. Voyons donc notre responsabilité à ce qui détruit la vie et vite essayons de réparer ce que nous endommageons avant qu’il ne soit  trop tard.   

            Dieu fait de l’eau un signe de la nouvelle alliance. C’est dans l’eau du baptême que l’homme se réconcilie avec Dieu en devenant une créature nouvelle. Dans cette nouvelle alliance, l’Église devient un nouveau berceau pour protéger cette vie nouvelle. Ici l’Église n’est pas nécessairement l’institution, mais chaque baptisé qui reçoit la mission de veiller sur les autres. La vie nouvelle est donc à défendre sur tous les niveaux et avec une dernière énergie à la manière de Jésus Christ qui a souffert pour notre salut comme le dit saint Paul. «Car le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu; il a été mis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit.» (1P3, 18) 

            Dans l’Évangile, Jésus commence son combat spirituel au désert. Ce combat inaugure sa mission de sauver le genre humain.  Tout cela s’est passé après être investi officiellement comme le Fils de Dieu «L’Esprit pousse Jésus au désert» (Mc1, 12) Là, Jésus est en compagnie des bêtes sauvages. Cette image nous envoie au paradis où Adam et Eve étaient entourés par les bêtes sauvages en vivant cette harmonie de toute la création. Il faut que cette harmonie dure sinon on peut perdre la boussole. La joie du paradis existe chaque fois que les créatures tournent leur regard et leur reconnaissance vers le Créateur qui veille sur elles. «Les anges le servaient.» (Mc1, 13) Au milieu des bêtes sauvages, il ne perd pas son identité de Fils de Dieu, fidèle à la volonté de son Père. Là, il brille encore sans se salir pendant 40 jours sous la tentation de Satan. Ne pas céder à la tentation demande une confiance sans faille, une fidélité sans précédent au principe de vie. Pour Jésus être c’est vivre pour Dieu et avec Dieu. Le Carême nous rappelle qui nous sommes, créatures de Dieu via la création et fils et filles de Dieu par le baptême. L’homme appartient à Dieu, aucun pouvoir ne doit pas le soumettre.

            À la sortie du désert et à l’arrestation de Jean Baptiste, se fut une nouvelle ère pour Jésus. «Les temps sont accomplis: le règne de Dieu est tout proche.» (Mc1, 15) Sa vie se dessine, c’est la compréhension totale de son mystère. Il voit se réaliser la nouvelle histoire entre Dieu et les hommes. C’est le triomphe de Dieu et non celui de Satan, c’est le temps de l’amour et non de la haine, c’est le temps de la paix et non de la guerre. Après la tentation, c’est la joie de celui qui a été tenté et la chute du Tentateur. Jésus commence à proclamer son règne de l’amour et de la paix en rappelant aux  hommes et aux  femmes d’adhérer à sa joie d’être en communion avec son Père. «Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.» (Mc1, 15) Il s’engage corps et âme dans ce combat du triomphe de Dieu. Ceux qui veulent le suivre doivent imiter sa manière de lutter en ne faisant pas de victimes mais en devenant ses disciples voués à le suivre jusqu’à la croix où la victoire de l’amour est totale.  Le Carême nous rappelle donc ce combat de la vie qui aboutit à la joie de la résurrection. Bon Carême.