Pâques 2B2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Pâques 2B2024

Nous sommes dans le Temps Pascal, moment des témoignages sur la résurrection du Christ. C’est aussi le temps des apparitions du Ressuscité auprès de ses disciples. C’est la joie dans les différents milieux des disciples de Jésus car leur Seigneur n’a pas été retenu par la mort. Son triomphe devient celui de ceux qui l’ont suivi et qui ont cru en lui. Le Pape Jean Paul II a institué ce deuxième dimanche de Pâques, celui de la miséricorde divine qui s’est manifestée en Jésus Christ, le Sauveur de l’humanité entière.

            Les disciples de Jésus commencent une nouvelle aventure. Ils apprennent à vivre en présence de Jésus qui n’est plus dans son corps visible. Ils vivent en communion spirituelle avec leur Maître en revivant de ses enseignements, en imitant ses actes et son mode de vie. Ils ne vivent pas en cachette, ils sont suivis par la foule car ils ont triomphé, il n’y a plus de honte sur leur visage mais la joie en liesse extérieurement et intérieurement. La mort n’est plus pour eux l’objet de la peur. Leur existence est résumée ainsi par saint Luc dans son livre des Actes des Apôtres. «La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun. (Ac4, 32) C’est l’époque idyllique des disciples de Jésus.

            Les Apôtres ont une mission principale de témoigner de la résurrection car ils ont rencontré  le Ressuscité. «Les Apôtres rendaient témoignage à la résurrection du Seigneur Jésus et une grâce abondante reposait sur eux tous.» (Ac4, 33) Le témoignage de la résurrection Jésus revient d’abord à celui qui l’a rencontré. Les Apôtres ainsi que d’autres disciples ont vu le Ressuscité et ils ne peuvent pas taire cette Bonne Nouvelle. C’est cette dernière qui les transforme en femmes et hommes nouveaux avec un nouveau style de vie. Les Apôtres deviennent donc leurs maîtres et leurs guides. Une nouvelle organisation est en train de naître et le but principal est de témoigner non seulement que Jésus Christ est ressuscité mais aussi que c’est lui le Sauveur du monde. Ils sont en train de naître de Dieu afin de devenir des créatures nouvelles. Les témoignages des Apôtres enfantent cette humanité nouvelle. Ainsi ils peuvent vaincre toutes les difficultés comme l’affirme saint Jean «Puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi» (1Jn5, 4) La foi en Jésus Christ permet un nouveau départ dans notre vie.

            L’Évangile de ce dimanche est l’apparition de Jésus à ses Apôtres. La nouvelle de sa résurrection est connue selon les dires de Marie Madeleine mais ils ne comprennent pas grand-chose, leurs pensées sont floues. Ils veulent le rencontrer pour en être sûrs. Ils sont encore en cachette, beaucoup de questions les submergent surtout voir un ressuscité des morts. Jésus leur avait révélé sa résurrection mais sans rien comprendre. Jésus vient pour confirmer qu’il est Vivant, que la mort ne l’a pas retenu, que sa vie est plus forte que la mort. Il ne vient pas comme lors de l’incarnation en aspect d’un bébé qui a besoin de l’assistance, il vient cette fois-ci en puissance, rien ne l’arrête. «Alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.» (Jn20, 19) C’est le premier dimanche des disciples de Jésus, ce dernier les rejoint là où ils s’enferment. Jésus sait là où ils se trouvent mais eux ne savent où le rencontrer. C’est Jésus qui prend l’initiative. Son corps n’a plus de limites, il est au milieu d’eux.

            Imaginons ses disciples qui rencontrent leur Maître. «Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.» (Jn20, 20) De la tristesse, la joie inonde leurs cœurs. Tout change, un événement nouveau se réalise, celui qui était mort devant la foule ainsi que devant les chefs du peuple et de la puissance romaine, est Vivant. Il leur montre les marques de la croix, c’est bien lui. Il ne s’arrête pas seulement à sa présentation, il leur donne la mission et l’Esprit pour faire comme lui. «Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus.» (Jn20, 22-23) Un fait se fait remarquer, c’est l’absence de Thomas qui n’accepte pas la résurrection lorsqu’on lui dit que Jésus est ressuscité. Il veut la confirmation donnée par Jésus lui-même. «Si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas.» (Jn20, 25) Ce n’est pas du chantage, la foi n’est pas facile, la preuve est le grand nombre des incrédules malgré les témoignages des croyants.   

            Jésus guérit son Apôtre de l’incrédulité. Huit jours après, Il apparut encore à ses disciples, Thomas est au rendez-vous, Jésus s’adresse à lui. «Mets ton doigt ici, et regarde mes mains; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois plus incrédule, mais croyant.» (Jn20, 27) Thomas est donc la figure de quelqu’un qui cherche la foi et qui s’interroge comment sortir du doute et de l’incrédulité. À sa rencontre avec Jésus, il change, son incrédulité est dissipée, il devient un homme d’une foi vivante «Mon Seigneur et mon Dieu!» (Jn20, 28) Mais Jésus ressuscité nous met en garde que la foi ne naît pas d’une vérification, mais d’une rencontre personnelle avec lui. L’annonce de la Bonne Nouvelle est nécessaire mais elle n’est pas suffisante pour susciter la foi, cette dernière demande l’engagement et l’implication directe de la personne. «Bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.» (Jn20, 29) C’est donc le cœur qui voit Dieu, pas nécessairement les yeux. Que nos cœurs rencontrent le cœur miséricordieux de Jésus pour accueillir sa joie.