Dimanche de l'Avent 1 B — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de l'Avent 1 B

Le premier dimanche de l’Avent est celui de la vigilance, il faut veiller en tout instant. Mais nous ne veillons pas comme les israélites qui attendaient la venue du Messe. Car notre Messie est venu et il est avec nous. Nous devons veiller pour ne pas perdre de vue, pour ne pas trébucher afin de tomber dans le doute, dans l’égarement et dans l’incrédulité. Notre Messie se réjouit de nous voir avec lui pour être ensemble dans son royaume. Pour ceux qui n’ont pas encore reçu la visite du Messie, c’est le temps de sortir du sommeil et de lui ouvrir leurs cœurs, il veut y entrer. L’Avant est donc l’attente de sa naissance en nous et parmi nous.

    Le 6è siècle av. J.C. a été pour les Hébreux, celui de grandes épreuves: la destruction du temple, la disparition de l’Arche d’alliance, l’exil à Babylone, le tout dans la seule année de 587. Même après l’exil en 538 av. J.C. les choses peinaient à bien se relever et à démarrer, la médiocrité était en vogue, la morale était au plus bas. C’était alors qu’a paru la prophétie attribuée au prophète Isaïe vécu plus de deux siècles avant. «C’est toi, Seigneur, notre père; «Notre-rédempteur depuis toujours», tel est ton nom.» (Is63, 16) Le prophète ne voit le salut du peuple qu’en évocation du nom de Dieu, qui seul redonne la vie. Il ne se trompe pas car par le passé, le Seigneur avait montré sa puissance où tout était rien devant sa face. «Ah! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face.» (Is63, 19)

                Dieu n’a pas agi en faveur de son peuple à cause de sa sainteté mais uniquement par sa miséricorde. «Tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés. Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient.» (Is64, 5) Malgré tout, l’amour de Dieu pour son peuple n’est pas tari. Il est bien de reconnaître l’amour de Dieu, c’est le départ de l’ère nouvelle. La reconnaissance de l’amour de son père a donné la force au fils prodigue de se relever pour aller demander pardon à son père qui n’a pas tardé à agir en sa faveur. Il est aussi important de reconnaître notre faiblesse, c’est un acte d’humilité qui est une exigence sine qua none pour accéder à la miséricorde divine. C’est en nous reconnaissant petits que Dieu vient à notre aide. «Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes: nous sommes tous l’ouvrage de ta main.» (Is64, 7) Devant le Seigneur nous sommes infiniment petits, presque rien, c’est lui qui nous fait ce que nous sommes. Pour saint Paul que toutes les richesses nous viennent de Dieu. «En lui vous avez reçu toutes les richesses.» (1Co1, 3) 

               L’Évangile nous appelle à la vigilance. Chacun chrétien, bien que le salut lui soit donné, il y a en lui les marques du péché. Personne n’est sans tache, les retombées sont toujours possibles pour chaque homme, nous ne sommes pas toujours debout. À la question de savoir le jour et l’heure de l’intervention définitive de Dieu ou de la fin des temps, Jésus donne cette réponse. «Prenez garde, restez éveillés: car vous ne savez pas quand ce sera le moment.» (Mc13, 33) Jésus annonce aussi ces paroles avant son départ, avant son sacrifice suprême. Dans l’Évangile de Marc, ces paroles sont celles des adieux, les dernières paroles, des paroles intimes d’un ami à ses bien-aimés, d’un père à ses enfants. Ce sont des paroles à prendre en compte avant chaque décision. Est-ce que nous sommes conscients que nous ne savons pas le moment de rendre compte à Dieu pour tout ce qu’il nous a donné ? En tout cas nous savons une chose, ce moment arrivera pour chacun d’entre nous. Jésus ne cesse de dire à ses disciples de rester vigilants pour qu’ils ne soient pas surpris de ce qui viendra après lui. Nous aussi prenons garde et veillons, les jours mauvais sont imprévisibles.

            Nous devons voir la fin des temps de deux manières, au niveau personnel et au niveau plus large. À ce dernier niveau nous savons que ce qui commence, un jour touchera à sa fin, aucune créature n’est éternelle. C’est le niveau personnel qui doit nous intéresser. Aucun parmi nous ne sait pas quand viendra sa dernière heure et pourtant cette heure est inévitable. Nous ne devons pas vivre comme si rien n’arrivera; cela ne doit pas nous surprendre, il faut s’y préparer. Il y a quelques années, une femme presque septuagénaire était en train de préparer ses obsèques avec un membre de l’équipe. Au départ cela m’a surpris et je demandai si elle avait une maladie qui pouvait l’emporter n’importe quand. On me répondit qu’elle venait de commencer sa retraite et qu’elle voulait tout mettre en ordre en organisant aussi ses obsèques qui se dérouleront sans doute. Au moins, elle sait que cela arrivera un jour. Elle peut faire mieux pour se préparer en conséquence, par exemple se réconcilier avec les autres s’il y a un différend qui les oppose, rembourser ses dettes envers les autres, penser aux pauvres, demander pardon, se débarrasser de ce qui n’est pas nécessaire, etc.

            «Ce que je vous dis là, je le dis à tous: veillez!» (Mc13, 37) Le message de la vigilance dépasse un cadre religieux. Chacun est invité à mettre un peu d’ordre dans sa vie en sachant que la vie présente n’est pas définitive car les morts ne sont pas morts, dit un poète. Les morts vivent en nous, au milieu de nous ou dans la nature selon les naturalistes. Il faut nous préparer à cet avènement en évitant de nous séparer avec les autres, avec la nature et avec Dieu. Pour les disciples de Jésus, il faut s’attacher à lui car tout pouvoir lui a été donné sur la terre et au ciel, avec lui nous régnerons pour les siècles des siècles. Amen.