Baptême du Seigneur B 2024 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Baptême du Seigneur B 2024

Après la fête de l’Épiphanie, l’Église célèbre celle du baptême du Seigneur, c’est le même mystère qu’elle célèbre, celui de la manifestation de Jésus Christ. Dans la première fête, c’est l’enfant Jésus qui est à l’attention de la cérémonie. Mais dans cette fête de son baptême, c’est à Jésus âgé de 30 ans qu’une voix venant des cieux révéla sa divinité. Son baptême est donc différent du nôtre qui nous transforme en fils de Dieu, ce que Jésus l’est depuis toujours. Notre filiation est donc une adoption et pour Jésus, elle est naturelle.

            La venue du Messie envoyé par Dieu n’est pas un hasard, elle a été annoncée bien avant. En effet, les prophètes et le dernier de ceux-ci, Jean-Baptiste, un contemporain de Jésus l’a montré de ses propres doigts. L’attente du Messie était tombée en désuétude mais jamais disparue, quelque poignée de fidèles gardait cette espérance. Le prophète Isaïe était l’un de ces prophètes qui annonçaient l’intervention définitive de Dieu. Dans le récit de la lecture de cette fête, il témoigne la volonté de Dieu envers son peuple «Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle: ce sont les bienfaits garantis à David.» (Is55, 3) Le peuple de Dieu connaîtra des moments d’égarement mais rien des promesses de Dieu ne s’effacera. Dieu n’est pas comme l’homme qui est souvent versatile. «Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.» (Is55, 9)

            C’est donc Dieu qui délivre l’homme mais ce dernier ne doit pas rester passif en attendant cette action divine. Il nous a créés pour participer à notre salut. «Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées! Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon.» (Is55, 7) Mais l’initiative vient toujours de Dieu ainsi l’homme ne peut pas se glorifier. Au contraire il doit rendre grâce à celui qui fait tout à sa faveur grâce à son Fils Jésus Christ qui nous a engendrés en enfants de Dieu comme le dit saint Paul car «Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu.» (1Jn5, 1) 

            C’est dans sa mission que Jésus nous a engendrés. Son Baptême au Jourdain inaugure la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes. Dans cet événement, un personnage nous intéresse, c’est Jean Baptiste. Il a été pour toute l’humanité un vrai veilleur pour reconnaître le Messie et le montrer de son propre doigt aux autres. «Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales.» (Mc1, 7) Il reconnaît que les temps sont venus où Dieu va manifester de façon éclatante son amour pour ses enfants en leur envoyant son propre Fils lui-même. C’est donc le grand mérite de Jean Baptiste d’avoir su reconnaître en Jésus l’Envoyé du Père, celui qu’on attendait depuis les temps immémoriaux. «Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau; Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint.» (Mc1, 8) L’essentiel du baptême chrétien n’est pas l’eau mais l’Esprit Saint. Ce n’est pas l’eau du baptême qui transforme mais l’Esprit.

            Le baptême du Seigneur termine le temps Noël et il est aussi une des manifestations du Christ comme sa naissance et son Épiphanie. «Tu es mon Fils bien-aimé; en toi, je trouve ma joie.» (Mc1, 11) Jésus n’a pas besoin de conversion, c’est lui le Saint de Dieu. Cet événement comme celui de sa transfiguration montre sa divinité. Jésus lui aussi a écouté cette voix du ciel à son sujet. Cette voix a confirmé en lui ce qu’il sentait ou savait, aussitôt il commença sa mission, le pourquoi de sa venue. Il gardera ses oreilles attentives aux paroles entendues «C’est toi mon Fils: moi, aujourd’hui, je t’ai engendré.» (Ps2, 7) Soutenu par cette conviction et par cette assurance, il ira de l’avant dans la voie d’un amour fou pour ses frères et sœurs en portant leurs péchés et leurs souffrances afin de les sauver. Dans son baptême nous voyons donc sa mort et sa résurrection qui se dessinent. Il devient donc l’agneau du sacrifice pour le salut des hommes et des femmes de tout temps.

            Urgemment après son baptême Jésus quitte sa vie tranquille d’humble artisan à Nazareth pour celle du prédicateur, du messager de l’amour de Dieu pour l’humanité toute entière. Les éléments du baptême du Seigneur sont tous symboliques. L’eau est depuis longtemps le signe de purification, avec l’eau dans l’AT, il y a eu un avant et un après. Après le déluge, il y eut un monde nouveau, la disparition de l’ancien plein de péchés et des pécheurs. En travers la mer rouge, les Hébreux sortis de l’esclavage d’Égypte commencèrent leur aventure avec Dieu. Les eaux du Jourdain où Jean Baptiste baptisait, introduisaient dans l’état de purification. Avec Jésus Christ, le baptême nous confère l’Esprit qui nous fait fils de Dieu que nous appelons d’alors «Abba, Père.» Le baptême du Seigneur inaugure sa mission au milieu du monde et il préfigure la mission des baptisés et de l’Église qui consiste a engendré de nouveaux fils et filles à Dieu.

            Comme Jésus Christ, celui qui est baptisé doit manifester Dieu et son amour. Le baptême fait de nous un autre Christ, ou Alter Christ en latin. Méditons au fond de nous cette prière de la liturgie de cette célébration. «Dieu éternel… puisque nous reconnaissons que l’humanité de Jésus fut semblable à la nôtre, donne-nous d’être transformés par lui au plus intime de notre cœur.» Amen!