Caïn et Abel : Vers une fraternité réconciliée ? — 1. Paroisse Saint-Louis

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Caïn et Abel : Vers une fraternité réconciliée ?

Comment peut-on parler de fraternité alors que ce récit nous relate le meurtre d’Abel par son frère Caïn ?
Retour sur le temps de formation paroissiale du 18 janvier.

Peut-on voir dans le récit de Caïn et Abel en Genèse 4, 1-16 un récit de fraternité "réconciliée"?

C’est avec cette question que Caroline* nous interpelle.

Comment peut-on parler de fraternité alors que dans la Bible le passage de la Genèse (ch 4,1-16) nous relate le meurtre d’Abel par son frère Caïn ?

On pressent assez vite que ce n’est pas si simple.… A première vue, c’est le récit de l’échec de la fraternité.

Mais on y trouve des paradoxes et des ruptures logiques.

Après lecture du texte, voici les questions importantes auxquelles Caroline nous propose de tenter de répondre pour bien comprendre ce texte.

  • Pourquoi Dieu préfère-t-il l’offrande d’Abel ?
  • Caïn parle à Abel, mais que lui dit-il ?
  • Quel est le signe posé par le Seigneur sur Caïn ?

D’abord s’approcher des mots du texte pour s’apercevoir que cette première fraternité de la Bible s’accompagne dès le départ d’une inégalité entre les 2 frères : déjà à la naissance, Caïn a une relation toute particulière avec le Seigneur et ce récit n’est pas celui de deux frères, mais celui de l’homme Caïn auquel il advient un frère.

Ensuite Dieu accepte l’offrande d’Abel et refuse celle de Caïn. Question : Pourquoi Dieu préfère-t-il l’offrande d’Abel ?

Caroline nous fait réfléchir sur différentes raisons possibles :

  • Dieu préfère-t-il les faibles ?  Abel le juste est le cadet et a une meilleure disposition du coeur ?
  • Dieu est-il pédagogue ? En effet, le Seigneur accompagne l’expérience d’inégalité avec une sollicitude paternelle. Il ne menace pas Caïn après avoir refusé ses offrandes, il l’avertit que le mal est à la porte.

Question : Caïn parle à Abel, mais que lui dit-il ?

La  parole est inexistante entre les  deux frères ou refusée, la jalousie et le silence mènent à la violence et au meurtre. Or le texte après le meurtre est entièrement un dialogue : c'est la parole qui libère.

Ensuite le meurtrier est terrassé par les conséquences de son acte, Dieu lui demande de quitter la terre nourricière, il est errant et vagabond et devient victime potentielle. Il dépendra des autres pour survivre.

Question : Quel est le signe posé par le Seigneur sur Caïn ?

Ce signe le protège de la vengeance. Il permet une désescalade de la violence puisque le meurtrier ne sera pas tué par les vengeurs d'Abel.

Dans toute l’histoire des origines, il y a des gestes de protection du Seigneur.

La sanction est éducative : elle encourage l’humanité à l’interdépendance, à la fraternité. Désormais, c’est l’homme qui garantira la vie de l’homme. Grâce à la sollicitude du Seigneur, on passe donc d’une fraternité impossible à cause de l’homme à une fraternité nécessaire grâce à Dieu.

Mais c’est aussi une magnifique illustration de l’amour de Dieu pour l’humanité blessée, pour l’homme libre et pécheur.

Cet amour culminera dans l’Incarnation, la mort et la Résurrection de Jésus.

 

Françoise Duché

 

* Caroline suit une formation en théologie en cours du soir. Elle a eu l’occasion de rendre un devoir sur ce sujet, et propose de partager ce qu'elle a pu lire à ce sujet dans les ouvrages d'exégètes reconnus.