Jeudi Saint

Pont –Sur Yonne le 09 Avril 2020

Je ne parle plus de confinement mais de retraite spirituelle

   Chers paroissiens (nes),

   Vous trouverez, ci-dessous, le petit mot fraternel que je vous adresse et en 2ème partie, une proposition concrète pour la prière de ce Jeudi saint.

   Connaissant votre ferveur spirituelle, j’imagine votre peine de ne pas pouvoir vous réunir surtout en ce jour ou l’Eglise commémore l’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce ministériel. Le père Jan que j’ai eu au téléphone, se joint à moi pour vous transmettre nos salutations et nos encouragements. Si l’absence et le manque peuvent provoquer l’amour, alors prions le Seigneur afin que le jeûne eucharistique que nous observons en ces moments suscite davantage en nos cœurs, l’amour de l’Eucharistie et de la communion fraternelle.

   Pour Mieux vivre ces grands jours de la semaine sainte, particulièrement ce Jeudi Saint, je ne parle plus de confinement mais de retraite spirituelle. En effet nous sommes retirés dans nos domiciles comme Jésus et ses disciples au jardin des oliviers. Pour eux, comme pour nous aujourd’hui, l’heure était grave parce qu’il s’y jouait l’histoire du salut de l’humanité et l’angoisse était au rendez. Mais, grâce à la ferme volonté de Jésus, de réaliser le projet de salut du Père, le monde n’a pas sombré dans les ténèbres.

   Chers paroissiens, l’heure est grave, et nous sommes angoissés, mais le moment est plus que jamais favorable à l’Espérance grâce à la foi en Jésus Christ. Comment en ce moment, ne pas laisser résonner en nous quelques messages du concile Vatican II depuis 1965.

    Aux jeunes du monde entier : « C’est vous qui allez recueillir le flambeau des mains de vos ainés et vivre dans le monde à moment des plus gigantesques transformations de son histoire. Vous vous sauverez ou vous périrez avec elle. ».

   Aux gouvernants : « C’est à vous qu’il revient d’être sur terre les promoteurs de l’ordre et de la paix entre les hommes. Mais c’est Dieu le grand artisan de l’ordre et de la paix sur la terre, car c’est Lui qui conduit l’histoire humaine et qui peut seul incliner les cœurs à renoncer aux passions mauvaises qu’engendrent la guerre et le malheur. C’est lui bénit le pain de l’humanité, sanctifie son travaille sa souffrance »

   Aux malades : « Pour vous tous éprouvés par la souffrance, les yeux implorants, brillants de fièvre ou abattus par la fatigue, regards qui cherchent en vain le pourquoi de la souffrance humaine et qui demandent anxieusement quand et d’où viendra le réconfort… Sachez que vous n’êtes pas seuls, ni séparés ni abandonnées : vous êtes les appelés du Christ, sa vivante et transparente image. »

   Ces messages révèlent la mission prophétique de l’Eglise qui n’est pas d’annoncer les malheurs au monde, mais d’éveiller les consciences et de préparer les hommes et les femmes de chaque époque à adopter des comportements responsables conforment à la Volonté du Créateur. C’est ainsi que le monde dont ils ont la mission de transformer, deviendra un havre de paix.

   Retirés dans nos maisons à cause du Covid- 19, nous sommes en train de vivre, une des plus gigantesques transformations de l’histoire de l’humanité à partir de laquelle un nouvel ordre du monde va certainement se dessiner. Alors ne soyons pas seulement des spectateurs. Soyons aussi les acteurs par la force de la prière.

Bonne Célébration du Jeudi saint à tous

Père Samson KANTOUSSAN

CELEBRER LE JEUDI SAINT, 9 AVRIL 2020, EN FAMILLE Ou SEUL

   Nous entrons dans le Triduum pascal : les trois jours Saints où l’on fait mémoire de la Passion, la mort et la Résurrection de Jésus. Privés de célébration communautaire, on peut néanmoins vivre intensément ce Jeudi saint en famille ou seul, en évitant de suivre les célébrations à la télévision comme tout autre programme.

 Se préparer :

   Dans un coin bien aménagé prière ou l’on aura posé une bible. Privilégier la couleur BLANCHE dans la décoration. Préparer, si possible, un bouquet de fleurs. Faire la célébration à 18 heure.

 DEROULEMENT DE LA PRIERE

   Pour entrer en prière, après un moment de silence avant d'entonner un chant, comme par exemple : La nuit qu'il fut livré, le Seigneur prit du pain ; En signe de sa mort, le rompit de sa main : « Ma vie, nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne Afin de racheter tous mes frères humains. » Après qu'il eut soupé pour la dernière fois, S'offrit comme victime au pressoir de la croix : « Mon sang, versé pour vous, est le sang de l'Alliance ; Amis, faites ceci en mémoire de moi. »

    • Faire le signe de la Croix

 Mot d'ouverture de la célébration : « Aujourd’hui, l’Église nous invite à faire mémoire du dernier repas du Christ. Réunis autour de sa Parole, nous voulons rester en communion avec tous ceux qui sont au service des malades, de leurs familles ; ceux qui sont au service de la société pour nous permettre de continuer à vivre. Nous sommes aussi en communion avec notre communauté paroissiale tout entière et tous ceux que nous connaissons. Nous sommes en communion avec tous les prêtres du monde entier qui continuent de perpétuer les paroles et gestes du Christ.

     • Écouter la Parole de Dieu

Lecture de la lettre de Saint Paul, apôtre, aux Corinthiens (1Co 11,23-26)

Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

PSAUME 115

 Refrain : Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait…)

Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?

 J’élèverai la coupe du salut,

 J’invoquerai le nom du Seigneur. R/

Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens  

Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,

 Moi, dont tu brisas les chaînes ? R/

Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,

J’invoquerai le nom du Seigneur.

Je tiendrai mes promesses au Seigneur,

 Oui, devant tout son peuple.R/

  Acclamation : Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus

 Évangile selon Saint Jean (Jn 13,1-15)

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.» •

 Méditation et partage

Après un temps de silence, chacun pourra redire un mot, un passage qui le rejoint ou l’interpelle. Évoquer la valeur du service, du don de soi et du sacrifice...

Prière Commune (Prévoir un refrain : par exemple : écoute la prière de ton peuple)

   1) Seigneur Jésus, après avoir lavé les pieds de tes disciples, tu as dit :"c'est un exemple que je vous ai donné". Aide-nous à repérer les fragilités autour de nous et à être inventifs et attentifs pour venir en aide à ceux et celles qui ont besoin de nous.

   2) Seigneur Jésus, tu as dit : "Voici mon corps, voici mon sang". Nous te prions pour les prêtres qui reprennent ces paroles à chaque messe. Nous te confions tous ceux qui se préparent dans les séminaires. Nous te confions aussi celles et ceux qui sont engagés dans la mission de l’Église.

   3) Seigneur Jésus, Saint-Paul nous a dit : « Chaque fois que vous mangez ce pain et buvez à cette coupe, vous proclamez le Seigneur jusqu'à son retour. » Nous te rendons grâce pour le don de l’Eucharistie, dont nous mesurons en ce moment combien elle peut nous manquer. Nous te prions spécialement pour les enfants, les catéchumènes qui se sont préparés à te recevoir pour la première fois.

Réciter le Notre Père…

Oraison finale (Après un temps de silence raisonnable),

    Dieu qu’il est juste d’aimer par-dessus tout, multiplie en nous les dons de ta grâce ; dans la mort de ton Fils, tu nous fais espérer ce que nous croyons, accorde-nous, par sa Résurrection, d’atteindre ce que nous espérons. Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen.