Edito de Janvier 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Edito de Janvier 2020

Dans la tradition de mon pays d’origine, le mois de janvier est appelé «Mutarama », nom dérivé du verbe «gutarama» qui signifie se rassembler pour célébrer et se réjouir ensemble en dansant, en chantant, en mangeant mais surtout en buvant. Cette fête n’était pas celle du nouvel an comme on peut l’imaginer parce que l’année commençait au mois de septembre. La joie qui se célébrait, était celle des récoltes des champs.

Dans les pays équatoriaux, en janvier les pluies ne sont pas abondantes, le soleil est suave,  les fleurs sont partout, c’est  la petite saison sèche qui va jusqu’à la fin de février. ‘La vie en rose’, les hommes, les animaux et les végétaux sont en fête, chaque être trouve au moins de quoi se nourrir. Pour ceux qui suivent le calendrier grégorien, janvier est la célébration du début de l’année. Quant aux chrétiens, c’est  encore la joie de Noël qui continue. Dans beaucoup de cultures, les joies de la naissance d’un enfant durent longtemps, en tout cas plus d’une ou deux semaines voire tout un mois quand le nouveau-né est l’aîné de la famille. Quand il est un prince ou une princesse, la joie qu’il apporte dure des années. Et l’enfant Jésus est Roi des rois, il est le Roi de tout l’Univers, on se réjouira toujours de sa naissance.

Depuis le début de ce troisième millénaire, l’an 2020 a été annoncé comme une année où la pauvreté sera réduite d’une façon remarquable, mais nous voyons au contraire qu’elle est revenue au galop. Presque tous les pays avaient comme objectif de réduire nettement la proportion de jeunes sans emploi, ni formation. Chaque jour, il y a trop de pauvres mais la pire pauvreté d’aujourd’hui est «relationnelle, morale et spirituelle» et elle provoque un sous-développement moral. Je ne peux pas relater ici tout ce qui est à la base de cette «nouvelle pauvreté» mais je voudrais évoquer «l’éclatement familial» qui engendre des pauvres dans notre société et que nous chrétiens, nous pouvons combattre. Actuellement c’est l’individualisme qui domine, la famille a été mise au second niveau, chacun pour soi. Une personne peut être pauvre ou riche est non le reste de sa famille ou vice versa. Des enfants peuvent être en bonne situation et leurs parents être en précarité. Quand la famille n’est plus une force pour un individu, ce dernier peut vivre sans elle et tous deviennent moralement très fragiles. 

         Commençons cette année 2020 en pensant à notre fraternité. Sans frère et sœur, aussi riche qu’on soit, on est en insécurité. Être pauvre, c’est se sentir vraiment seul ou abandonné. Que chacun essaie de gagner un vrai nouvel ami, un frère ou une sœur, au moins chaque semestre de cette année et vous exprimerez votre joie à la fin de 2020 !

Père CANISIUS NIYONSABA  -Curé de la Paroisse sainte Reine Auxerre Val de Baulche-