Edito de novembre 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Edito de novembre 2021

Dans l’Église, le mois de novembre évoque la fête des saints et la commémoration de tous les défunts. Ces deux événements font de novembre, un mois des morts.

 Le 1er novembre c’est la Toussaint qui est un hommage à tous ceux qui sont morts en fleur de sainteté.        
C’est en 837 que le pape Grégoire IV a institué cette fête en mémoire de tous les saints connus ou non connus. La Toussaint a remplacé la fête des martyrs qui ont mérité la vie éternelle par leur sacrifice. On dit qu’à la Toussaint, les blés doivent être  semés et tous les fruits rentrés ou la Toussaint venue, quitte la charrue. Cela pour signifier que cette célébration en novembre appelait les serviteurs à la remise des dettes, des quittances ou de payement des rentes à leurs seigneurs. N’est-ce pas un appel aux croyants de s’acquitter de leur dette entre eux pour avoir part à la sainteté de Dieu? Les saints sont ceux qui ont compris cette parole de saint Paul «N’ayez aucune dette envers qui que ce soit sinon celle de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi.» (Rm13, 8)
                Le 2 novembre est devenu la journée de tous les morts sans rien d’autre. Tous les peuples et toutes les cultures ont peur de la mort et des morts car certaines croyances attribuent aux morts certains pouvoirs alors qu’il n’en n’est rien. Des croyants chrétiens s’imaginaient qu’il fallait aider les morts en priant pour eux ainsi ils ne feraient rien de mal aux vivants. Petit à petit, l’Église a introduit dans sa pratique une journée précise pour prier pour les morts non pour apaiser leur supposée fureur mais pour vivre la fraternité qui continue au-delà de la mort avec nos frères et sœurs défunts. La meilleure façon de vaincre la peur de la mort et des morts consiste à croire que notre existence précède une autre plus parfaite et plus merveilleuse car la vie ne se termine ici-bas. N’oublions pas qu’une autre vie existe mais il nous faut la foi pour se rendre compte de son existence sinon elle n’est qu’une pure utopie.
                En tout cas, novembre est le mois dédié aux âmes des morts, à leur mémoire. La dévotion se manifeste par des actions en mémoire de nos chers défunts, mais aussi pour les défunts en général, et par une méditation profonde sur l’éphémère de la vie humaine, sur sa fragilité devant Dieu. Les prières récitées dans le cadre de cette dévotion permettent non seulement l’accès aux indulgences plénières, mais contribuent aussi à purifier les âmes des morts, à les sauver du purgatoire.
                Ces rites funéraires sont propres à l’homme de tous les âges. Oublier cette obligation humaine revient à nous détacher de nos ancêtres et cela nous dénature au fond de nous-mêmes. Nos défunts ne doivent pas disparaître en nous mais leur faire l’honneur de nous souvenir d’eux. Sachons que la mort est ce qui répare nos inégalités et nos injustices. Elle nous rend tous semblables et nous rappelle que nous avons un même destin. Au lieu de nous laisser surprendre par la mort, préparons-la en offrant notre vie à Dieu qui n'est pas un Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants (voir Lc20, 38).

Père CANISIUS NIYONSABA  - Curé de la Paroisse sainte Reine Auxerre Val de Baulche -