6ème Dimanche de Carême A 2020 ou Dimanche des Rameaux — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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6ème Dimanche de Carême A 2020 ou Dimanche des Rameaux

Le dimanche des Rameaux est l’une des fêtes très sympathiques dans l’Église; Jésus entre triomphalement à Jérusalem en toute solennité. . L’entrée de Jésus à Jérusalem est le prélude de sa passion et de sa résurrection. Jésus est en train de terminer sa mission dans le monde, et son entrée solennelle dans la vie de David est donc la manifestation publique de son identité messianique.

Le dimanche des Rameaux est l’une des fêtes très sympathiques dans l’Église; Jésus entre triomphalement à Jérusalem en toute solennité. Nous voyons Jésus heureux et acclamé par une foule de gens avant de le voir triste et trahi par le peuple le Vendredi Saint. L’entrée de Jésus à Jérusalem est le prélude de sa passion et de sa résurrection. Jésus est en train de terminer sa mission dans le monde, et son entrée solennelle dans la vie de David est donc la manifestation publique de son identité messianique.

            Jésus entre solennellement à Jérusalem ; le peuple prie avec ferveur le Dieu d’Israël, et l’implore aussi de ses bénédictions en chantant : «Hosanna au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna au plus haut des Cieux!» (Mt21, 9) C’était le cri de joie que les juifs répétaient en célébrant de grands fêtes populaires. Le peuple reconnaît en Jésus le rôle de Messie. L’âne et les branches agitées symbolisent toute la création qui exulte à cause de sa servitude qui termine; les manteaux à terre, c’est l’enlèvement des vêtements derrière lesquels se cachaient frileusement nos pauvretés et nos péchés. Le temps nouveau va bientôt commencer celui du royaume de Dieu.

            Mais tout le monde n’applaudit pas le nouveau roi de l’univers. Certains assistants ne l’applaudissent pas, d’autres l’ignorent,  ils sont indifférents et se demandent «Qui est cet homme» (Mt21, 10) La foule qui l’applaudit n’a pas peur de confesser son Messie «C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée.» (Mt21, 11). Parmi ceux qui l’applaudissent, il y en a sans doute qui trouve en lui, le triomphe, le succès et la joie. Ils se réjouissent des merveilles de Dieu. Jésus anticipe la joie de sa mission, qu’il mène à  terme  Le chrétien est un homme heureux car il vit les merveilles de Dieu. Parmi ceux qui observent Jésus, il y a ceux qui sont jaloux de sa joie et de la joie de la foule. Luc le fait remarquer dans son Évangile «Maître réprimande tes disciples» (Lc19, 39). Celui qui ne convertit enlève Dieu dans sa vie et dans sa pensée; l’amour et les différents miracles le laissent insensible. De quel groupe sommes-nous devant Dieu? Celui des indifférents, de la foule enthousiasmée par le triomphe de Dieu et de son amour ou celui de ses adversaires jaloux de sa manifestation? En tout cas, il faut se décider dans la vie et ouvrir les yeux du cœur pour découvrir Dieu présent dans notre monde malgré le mal qui veut offusquer son apparition.  

            Nous célébrons cette fête des Rameaux dans un confinement total à cause de Covid-19. Cela est un message très important. Dans le monde il y a une infinité des croyants qui ne manifestent  pas leur foi mais ils sont heureux en eux-mêmes. Pensons surtout à tous ceux qui ne peuvent pas extérioriser leurs sentiments à cause des maladies, de la peur de vivre leur foi, etc. Sachons qu’il y a mille manières de vivre la joie et celle-ci se vit d’abord intérieurement et c’est là où Dieu nous rejoint. Cette joie de l’entrée messianique à Jérusalem n’a pas duré longtemps et ceux qui l’applaudissaient ont changé de camp. Le vendredi Saint, nous trouvons Jésus, seul, abandonné, accusé par tout le monde. Jésus accueille tout avec une grande humilité.

            Au début de cette semaine de la passion, nous pouvons nous interroger pourquoi Jésus a-t-il souffert? Il a souffert pour accomplir la volonté de son Père. Dans son plan de nous sauver, Dieu a envoyé son Fils dans les conditions que nous connaissons où la souffrance parait inévitable. Il a souffert pour notre rédemption. Ses souffrances ont rétabli l’humanité dans sa relation avec Dieu. Il répare en nous ce que le péché avait détruit car chaque sanction exige une réparation. L’humanité ne pouvait trouver autre moyen de se réconcilier avec Dieu en dehors de la passion de son Fils. En fait, c’est Dieu qui s’est réconcilié avec les hommes car c’est de Lui que venait l’initiative et la stratégie. La souffrance de Jésus est un cas unique où c’est l’offensé qui paie tout pour rétablir la situation. Comme le dit l’Évangile «Nul n’y a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis.» ( Jn15, 13) Le plus grand amour de Dieu est donc dans passion et la mort de son Fils que nous célébrons en mémorial perpétuel et vivant dans l’Eucharistie.

            Jésus est le serviteur souffrant dont parle le prophète Isaïe qui supporte tout sans rouspéter «J’ai tendu le dos à ceux qui me frappaient, et les joues  à ceux qui m’arrachaient la barbe; je n’ai pas soustrait ma face aux outrages et aux crachats.» (Is50, 6) Jésus aime son Père et il nous aime; tiraillé par cet amour, il ne peut pas ne pas souffrir pour nous sauver. Qui ne sait pas souffrir ne peut pas aimer et qui ne peut pas aimer ne sait pas souffrir. Nous ne pouvons pas comprendre par un simple raisonnement cette souffrance de Jésus. Il nous faut de l’amour et de la foi pour laisser agir sur nous ce récit de la passion et de la mort de Jésus. Jésus est seul, ses disciples l’ont abandonné, Judas l’a trahi, Pierre l’a renié, privé de justice,  la lumière du soleil l’a aussi abandonné. Il fait nuit autour de lui, et en lui il semble aussi faire nuit. Dans cet atmosphère où tout est arrêté, il cria «Éli, Éli, lema sabactani? Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» (Mt27, 46) Ce cri n’exprime pas l’absence de son Père, c’est sa prière. Jusqu’au bout il se confie à Dieu seul. C’est déjà l’espoir de la résurrection qui retentit dans les ténèbres; Jésus crie à son Père en se confiant à lui malgré toutes les apparences contraires et défavorables, il a suivi son chemin jusqu’au bout. Que son exemple inspire notre foi en Dieu quand nous sommes assaillis par les malheurs comme ce Covid-19.  Ne perdons jamais notre espoir.