Dimanche 3A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 3A 2020

Ce dimanche nous comprenons que Dieu accomplit toujours ses promesses. En lui pas de retard, d’oubli, de précipitation, il agit quand le moment est propice. C’est à nous d’attendre dans la foi et la patience. Jésus a attendu lui aussi le temps de se manifester au monde pour annoncer le Royaume de Dieu.

            Dans la premier lecture, Isaïe prophétise la venue du Messie. Le livre d’Isaïe est considéré comme le 5ème Évangile car il est le plus cité dans le Nouveau Testament. C’est le livre prophétique où les annonces des temps messianiques sont les plus fortes et les plus abondantes. Dans le récit que nous venons d’écouter, nous voyons que Dieu n’oublie pas; quelque chose peut passer mais il tient compte de ses promesses, de l’humiliation, il a glorifié son peuple. «Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière» (Is9, 1) Le prophète annonce le salut, la libération et la victoire qui comportent la lumière, la joie, la suppression du travail forcé et l’anéantissement de la guerre.

            Tous attendaient un Messie qui apportera le salut mais l’attente a été longue et dure. Le plus important ce n’est pas ce temps d’attente, mais celui qui vient consoler le peuple de Dieu. Il est la lumière qui vient chasser les ténèbres. Comme on dit que soit longue la nuit, le lendemain le soleil se lève. Le pays a tout rencontré: l’apostasie, l’athéisme, le polythéisme, la corruption, la vie décadente et toutes formes d’immoralité. On peut tomber très bas mais un relèvement est possible, il faut toujours garder l’espérance. Isaïe ne pleure pas à cause de la situation mais il tourne vers le futur radieux, vers le Messie, le Christ, celui qui doit venir. Un croyant ne doit pas perdre l’espérance dans les épreuves qu’il rencontre. La vie peut mal tourner mais l’ordre vital ne tarde pas à venir si chacun y met du sien car les choses ne viennent pas d’elles-mêmes. L’engagement est nécessaire pour le détournement de la situation.

            Dans l’Évangile, Jésus commence sa mission avec un message très clair qui nous appelle à l’engagement «Convertissez-vous, car le royaume des cieux est tout proche.» (Mt4, 17) Son ministère vient après son baptême au Jourdain et après la traversée des tentations au désert «Il se retira en Galilée.» (Mt4, 12) Il va s’installer à Capharnaüm, dans cette Galilée des Nations, pour que s’accomplissent les paroles du prophète Isaïe que nous avons entendues dans la première lecture: «Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une lumière.» Capharnaüm était une ville hétérogène et cosmopolite, habitée par un mélange des gens y compris des païens. Jésus est la vraie lumière qui illumine tous les hommes sans distinction de cultures et de couleurs. Une Église nationaliste ne vient pas de la volonté de Dieu qui veut rassembler tous les peuples.

            Dans l'enseignement de Jésus l'accent est mis sur l'affirmation que «Le Règne des Cieux» s'est fait proche, il est là en Lui. C’est lui la Bonne Nouvelle qui doit nous attirer. Nous devons parler de Jésus aux gens. Dernièrement quelqu’un m’a fait une remarque «Je vais à des conférences, on me parle de l’écologie, j’ouvre la radio ou la télévision, on me parle de la protection de l’environnement, je vais à l’église, on me parle du réchauffement climatique. On ne nous parle pas assez de Jésus Christ, c’est pourquoi, nous ne le connaissons pas.» Je lui ai répondu tout simplement qu’on ne parle que de ce qu’on aime. Un fermier parle de ses brebis, un père de famille parle de ses enfants, un avocat parle de ses procès, etc. Jésus parle de son Père et de son règne. Si nous nous laissons toucher, saisir par Jésus Christ et son règne, nous nous mettons en route pour aller le chercher et notre existence deviendra une vie bouleversée, une vie renouvelée. Ainsi nous annoncerons son règne d’amour et de paix.

            Être séduit par Jésus ce n'est pas une utopie, nous le trouvons dans la vie de quatre pécheurs du lac de Galilée. Tandis que Jésus marchait le long du lac, il vit Pierre et son frère André, puis il vit aussi Jacques et son frère Jean en train de jeter leurs filets. Jésus leur lance un appel: «Suivez-moi.» (Mt4, 19) Cette Parole de Jésus touche à tel point le cœur de ces hommes, que aussitôt laissant leurs filets, ils le suivirent, ils décident d'abandonner leur famille et leur profession, pour vivre avec Jésus. Certes, ces Apôtres ne comprendront pas toujours Jésus, ils ne seront pas toujours à la hauteur de ses exigences, un jour, ils le trahiront, Jésus mourra seul, abandonné mais Il leur restera toujours fidèle.

            Nous aussi comme les premiers disciples nous nous sommes mis en route, nous aussi comme eux nous ne comprenons pas toujours où Jésus veut nous mener, ou ce qu'il attend de nous. Parfois le doute, le découragement nous guettent. Mais sa lumière ne s’éteint jamais sur la route de notre vie. Le psalmiste nous dit dans le Ps 26 «Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte. Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je?» Dans notre effort vers le règne de Dieu, saint Paul dans la deuxième lecture nous recommande ce qui suit «Par le nom de Jésus qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, restez bien unis dans un même esprit et un même sentiment.» (1Co1, 10) car dans le règne de Dieu pas de rivalité mais la communion et la fraternité, la paix et la justice, l’amour et la paix au nom de Jésus notre Seigneur.