Dimanche de la Sainte Trinité 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de la Sainte Trinité 2020

Nous célébrons la solennité de la Sainte Trinité qui est le mystère du Dieu Un et Trine ou un seul Dieu en trois personnes.

Nous célébrons la solennité de la Sainte Trinité qui est le mystère du Dieu Un et Trine ou un seul Dieu en trois personnes. Les choses de Dieu sont très complexes, plus on avance dans leur connaissance, plus on sent notre ignorance. Les israélites confessaient le nom de Dieu mais de plus en plus ils ont senti les difficultés de sa représentation. Dieu seul peut parler de Dieu, ou plus exactement, Dieu seul peut se révéler à l’homme comme il l’ a fait à Moïse «Yahvé descendit dans une nuée et il se tint là, avec lui.» (Ex34,5) Si Dieu ne descend pas en nous, nous ne pouvons pas le connaître. 

                Dès la première révélation, le Seigneur se découvre à Moïse comme «Dieu tendre et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité.» (Ex34, 6) Cela suffit pour comprendre que Dieu est unique dans l’amour. Si nous cherchons un Dieu capable de nous aimer, sachons qu’il n’y en a qu’un seul, le Dieu d’Israël qui s’est révélé à Moïse. Il semble que jusqu’ici, aucun problème sur la compréhension de Dieu, les juifs avaient compris cet amour en sortant d’Égypte par sa main puissante. Mais au désert, tout a changé, la souffrance a été une grande épreuve pour saisir l’amour de Dieu. Les prophètes ont conduit ce peuple à un Dieu capable de souffrir, c’est ici qu’intervient un nouveau pas dans la connaissance de Dieu qui a promis un sauveur pour toute l’humanité. En lui, Dieu est devenu visible, il n’est plus dans la nuée mais au milieu des hommes. Moïse l’avait compris et dans sa prière il le demande au Seigneur «Veuille bien aller au milieu de nous… et fais de nous ton héritage.» (Ex34, 9)

                Mais c’est en Jésus que la révélation de Dieu trouve donc son achèvement. Saint Paul nous présente notre salut comme œuvre conjointe de Jésus, du Père et de l’Esprit Saint «La grâce de Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient toujours avec vous tous.» (2Co13, 13) Ceux qui ne sont pas arrivés à Jésus sont encore en recherche de Dieu. S’ ils n’y arrivent pas, il n’y a pas de problème, le plus important est la soif de cette recherche. Il y a deux semaines, je célébrais des obsèques et une femme est venue me saluer et elle m’a dit que je ne la connaissais pas, parce qu’elle ne vient pas à l’église car Dieu l’a déçue dans la mort de sa mère. Je n’ai pas voulu dire grand-chose parce qu’elle est encore sous le choc de cette déception entre guillemets. Je suis sûr que ce n’est pas Dieu qui l’a déçue, elle n’a pas saisi la présence de Dieu dans ses souffrances, mais elle persévère encore dans sa foi malgré tout. J’espère que le mystère de la résurrection de Jésus vous aide à comprendre le pourquoi de la mort, sinon notre chemin est encore très long. Si nous ne croyons pas à la résurrection des morts notre connaissance de Dieu est encore enfantine.

                Le mystère de la Trinité est donc l’expression de l’amour en Dieu. Selon saint Augustin, En vérité on voit la Trinité quand on voit l’amour. (De Trinitate, 8, 8, 12) Il dit cela dans sa méditation sur la parole de la lettre de saint Jean «Dieu est amour» (1Jn4, 8) et il conclut que «L’amour suppose quelqu’un qui aime, celui qui est aimé et l’amour en soi». L’amour est donc un élément important pour comprendre la Trinité, sans l’amour Dieu dans toutes ses dimensions reste inaccessible. Dieu est par essence l’amour, pour cela il n’est pas solitaire. Il n’y a d’amour que s’il y a une personne qui aime et une personne aimée. Si je suis seul, si je n’aime rien, ni personne, à la rigueur je peux avoir un désir d’aimer, mais je ne peux pas dire que j’aime. Or dire que Dieu est amour, c’est donc dire qu’en lui-même, il y a une possibilité d’échange et de relations. Dire que Dieu est amour, c’est dire qu’il y a en lui-même une personne qui aime et une personne aimée. Or Dieu aime son Fils et en lui «Dieu a tant aimé le monde» (Jn3,16) L’amour n’existe pas en théorie, ni de manière abstraite, il n’existe que dans la réalité d’une relation, d’un amour en acte et en vérité. Chacune des trois personnes n’existe pas pour elle-même, elle n’est qu’en étant pour les deux autres. Le Père n’existe comme Père distinct du Fils qu’en se donnant tout entier au Fils. Et le Fils n’existe comme Fils distinct du Père qu’en étant tout entier un élan d’amour pour le Père. Le Père n’existe pas d’abord comme une personne constituée en elle-même et pour elle-même: c’est l’acte d’engendrer le Fils qui le constitue comme personne. Et l’Esprit Saint est à la fois l’acte du don du Père au Fils, et la réponse du Fils au Père. Sans l’amour, l’éternité serait une guerre sans fin entre ces trois personnes en mesurant leur puissance mais grâce à l’amour qui les unit notre éternité au ciel sera un lieu de paix et de joie parfaite.  

                La foi en Dieu Un et Trine, n’est pas facultative pour un chrétien, nous le confessons chaque dimanche dans notre Credo. Il nous faut aussi le vivre dans notre foi quotidienne. Le Catéchisme de l’Église Catholique nous dit: Le mystère de la Très Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne. Il est le mystère de Dieu en lui-même. Il est donc la source de tous les autres mystères de la foi, lumière qui les illumine. Il est l’enseignement le plus fondamental et essentiel dans la hiérarchie des vérités de la foi (n° 234). C’est dans la famille que le mystère de la Trinité s’applique le plus naturellement. Que nos familles soient un reflet terrestre de la Trinité comme communion d’amour dans la diversité. C’est dans son unité d’amour, d’intention, de collaboration, que la famille peut nous montrer en image ce que c’est la Trinité. Pour y arriver, il lui faut une maturité humaine et spirituelle.