Dimanche de Pâques 7 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche de Pâques 7 A 2020

Jésus est déjà au ciel, nous avons célébré son Ascension jeudi dernier, quarante jours après sa résurrection. Nous attendons à la Pentecôte, l’Esprit Saint qu’il nous a promis pour continuer sa présence dans le monde. Nous sommes appelés à vivre ce temps très particulier de la grâce de Dieu tout en faisant grandir sa famille que tous nous formons par le baptême que nous avons reçu.

            La première lecture nous rappelle la vie des Apôtres dans l’attente du don de l’Esprit; ils n’ont pas inventé une nouvelle forme de vie. Il sont retournés à Jérusalem «Ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement.» (Ac1, 13) En cela ils n’ont fait qu’obéir à Jésus: lors d’un dernier repas, il leur avait commandé de rester à Jérusalem, au lieu de repartir chez eux en Galilée, pour y attendre l’accomplissement de la promesse du Père. Ils attendaient le baptême dans l’Esprit Saint c’est-à-dire une purification opérée par la force de Dieu «C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de  jours» leur avait-il dit (Ac1, 5). Ils sont donc là, avec un groupe nombreux de femmes venues de Galilée, dont Marie la mère de Jésus, et d’autres disciples encore. Ils n’attendaient pas dans l’oisiveté «Tous d’un même cœur étaient assidus à la prière.» (Ac1, 14) C’est ainsi qu’ils attendaient la promesse de Jésus. Ce comportement de foi vaut pour nous, aujourd’hui. Nous devons attendre les promesses divines dans la prière. Jésus nous a promis la protection, l’assistance, la libération et le salut. Un disciple de Jésus attend sa miséricorde dans la prière. Celui qui ne prie pas attend pendant longtemps ce que Dieu a promis aux hommes.

            La persévérance dans la prière est la condition sine qua non des croyants avant chaque intervention de Dieu. Les disciples de Jésus prient avant de recevoir l’Esprit Saint promis. Car l’Esprit Saint n’est pas une chose, un objet qu’on recevrait et dont on pourrait disposer pour faire le bien. Dans l’Écriture, il est représenté par le feu, le vent, l’eau, autant de réalités qui échappent à une saisie et à une maîtrise. On ne met pas la main sur le vent. On ne l’accueille qu’en se mettant dans son sens. On ne reçoit l’Esprit qu’en se rendant disponible à son action. Ces disciples de Jésus ne comprenaient pas cet Esprit Saint, ils attendaient tout simplement la réalisation de l’espérance d’Israël. Jésus avait corrigé leur attente mais rien ne montre qu’ils avaient tout compris «Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous, vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.» (Ac1, 8) Peut-être que dans leurs prières, ils avaient d’autres attentes. Ça ne fait rien si dans nos prières nous tombons dans les différentes tentations, Jésus reste à nos côtés pour nous inspirer de bonnes pensées. 

            Les disciples ont donc vécu dix jours de retraite dans la prière avec Marie. De l’Ascension à la Pentecôte, dix jours nous sont donnés pour se convertir à l’accueil de l’Esprit. En attendant la fête de la Pentecôte, l’Église nous aide à avoir en nous de bons désirs exceptés de tout égoïsme car Jésus ne voulais pas seulement le salut des juifs mais de tous les peuples. Dans la prière de la messe, nous entendons l’universalité de la promesse de Jésus «Entends notre prière, Seigneur: nous croyons que le sauveur des hommes est auprès de toi dans la gloire, fais-nous croire aussi qu’il est encore avec nous jusqu’à la fin des temps, comme il nous l’a promis». La fête juive de la pentecôte était la fête du renouvellement de l’Alliance au Sinaï entre Dieu et Israël, la Pentecôte chrétienne doit célébrer la Nouvelle Alliance entre Dieu et l’humanité entière sauvée par la passion et la mort de Jésus sur la croix.

            Notre prière aujourd’hui n’a de sens que lorsque nous la réalisons en présence de Jésus. Il est notre modèle dans la prière. Dans l’Évangile nous l’avons contemplé dans sa prière au moment décisif de sa vie. Sa mort approchée mais sa prière n’était pas troublante, il s’adresse à son Père en toute confiance «Père, l’heure est venue: glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie» (Jn17, 1) Tout, dans la vie de Jésus, a glorifié le Père, les trente ans de Nazareth comme les quelques années intenses de son ministère public. Un seul projet l’habitait «Je t’ai glorifié sur la terre (…) J’ai manifesté ton nom» (Jn17, 4.6), c’est-à-dire dévoiler l’être de Dieu à partir de son action. Si bien que l’œuvre de Jésus sur terre a culminé dans sa mission de révélateur: il a donné aux hommes la parole reçue du Père. C’est la fidélité à cette mission qui a concentré sur lui toute la haine du monde et qui l’a amené jusqu’au procès et jusqu’à la croix.

            À l’imitation du Christ, notre vie sur terre n’a qu’un but: glorifier Dieu par nos actes, malgré tout ce que nous traversons. C’est ce que saint Pierre nous recommande dans son épître «Que nul de vous n’ait à souffrir  comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme délateur, mais si c’est comme chrétien, qu’il n’ait pas honte, qu’il glorifie Dieu de porter ce nom.» (1Pi4, 15-16) Dans l’espérance de vaincre les épreuves de la vie, prions sans cesse, ensemble avec la Vierge Marie, comme des Apôtres en attendant le don de l’Esprit. Jésus comme il  nous l’a montré intercède toujours pour nous, lui qui dit au Père «C’est pour eux que je prie (…)  pour ceux que tu m’as donnés car ils sont à toi.» (Jn17, 9)