Dimanche 13 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 13 A 2020

La parole de Dieu de ce dimanche parle de l’accueil de Dieu. Nous accueillons le Seigneur à travers nos prochains car l’être humain est le reflet de Dieu. Mais avant tout, c’est Dieu qui nous accueille et le baptême est un lieu d’excellence où l’hospitalité de Dieu à notre égard se rend manifeste.

Nos catéchumènes à travers le baptême reçoivent de Dieu un accueil chaleureux. Dieu exprime son accueil dans l’eau baptismale en nous faisant entrer dans l’intimité de son être afin de vivre comme lui en ayant un regard nouveau sur le monde, sur les réalités qui nous entourent. Par le baptême nous nous accueillons aussi mutuellement. 

                Il faut savoir accueillir les autres. Soyons une famille ou une communauté accueillante. «Construisons -lui donc une petite chambre haute avec des murs, et nous y mettrons pour lui un lit, une table, un siège et une lampe: quand il viendra chez nous, il se retirera là» (2R4, 10) dit une femme de qualité à son mari. Autrefois, avant que l’argent prenne le dessus, les hôtels étaient pour les gens sans moyens, étaient des lieux de charité. Les israélites croyaient qu’en accueillant les étrangers, ils s’ouvraient aux bénédictions de Dieu. Souvenez-vous qu’Abraham, en accueillant des inconnus, il a reçu en eux des anges de Dieu qui l’ont béni, lui et sa femme Sara. La lecture du livre des rois nous rapporte comment une femme de Shunem, en ayant la compassion du prophète Elisée, celui-ci lui a promis un enfantement alors qu’elle était stérile. «À cette saison, l’an prochain, dit-il, tu tiendras un fils dans tes bras.» (2R4, 16) Comme Dieu, le prophète Elisée procure aussi la vie là où il y a la mort, la joie, là où il y a la tristesse, la lumière, là où il y a les ténèbres, la paix, là où il y a la guerre. Cette lecture nous invite à découvrir chez l’autre, non pas ce qu’on est en mesure de lui donner, mais ce dont il a réellement besoin, ce qu’il y a de plus vital, d’essentiel. Cela peut aussi passer par une parole vivifiante à donner. Actuellement, on parle de la crise sociale face aux étrangers, mais ces derniers doivent aussi voir ce qu’ils font pour ceux qui les accueillent chez eux. Qu’est-ce que je donne à celui qui m’accueille: la bénédiction, la joie, la paix, les espérances? Dans une relation on reçoit et on donne.  

                L’accueil est ambivalent. En nous accueillant, Dieu voudrait aussi se laisser accueillir. Il faut savoir accueillir celui qui nous accueille. La grâce baptismale est telle que, dans le Christ, nous pouvons nous aussi, dans notre fragilité, accueillir Dieu. Jésus nous exhorte à accueillir Dieu et l’accueillir fait appel à un choix, à une détermination de la volonté qui se veut radicale: «Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi.» (Mt 10,37) Dans cette parole de Jésus il n’y a aucune rivalité entre lui et nos parents, nos frères et nos sœurs ou nos enfants. Il ne conseille pas aux parents de ne pas aimer leurs enfants ou aux enfants de ne pas aimer leurs parents, loin de là. «Honore ton père et ta mère, et que celui qui maudit son père ou sa mère soit puni de mort.» (Mt15, 4) Jésus cite ici le commandement de Dieu et maintes fois, il a montré que l’amour entre-nous dépasse tous les sacrifices et toutes les offrandes à Dieu. «Comme je vous ai aimé, aimez-vous les uns les autres» (Jn15,12). Jamais Jésus ne voit l’amour entre-nous comme un problème de l’amour pour Dieu. Que veut-il dire alors dans ces paroles qui risquent d’être mal interprétées? 

            Jésus dit ces paroles aux apôtres et non à la foule. Il s’adresse à ceux qui l’avaient accueilli, à ceux qui avaient opté pour lui. Il s’agit de s’affirmer pour lui devant les yeux du monde et devant ses propres familles. Lui aussi s’est affirmé pour eux devant sa famille. Sa famille est venue le chercher pour le ramener au pays et il s’est affirmé devant elle «Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux celui-là m’est un frère et une sœur et une mère» (Mt12, 50) Jésus nous demande d’être capable de le préférer, de lui rester fidèle, même au prix de notre sang. C’est en Dieu que l’amour prend source et trouve un sens. Il est impossible d’aimer jusqu’au bout si l’amour ne puise ses racines en Dieu. Jésus dit cela autrement dans l’Évangile de Jean «En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.» (Jn15,5) Jésus en tant que Dieu mérite la première place dans nos amours. Jésus ne veut pas voler nos amours mais les renforcer dans notre amour pour lui. En l’aimant nous apprenons à aimer comme il faut. Cet amour pour Dieu se situe dans l’attitude de l’accueil  de l’autre.

            Accueillir Dieu et les autres n’est pas dans l’ordre de l’avoir mais dans l’ordre de l’être. Nous pouvons dire aux nouveaux baptisés que vous avez Jésus dans vos cœurs mais c’est votre nouvelle façon d’être qui doit le témoigner. Si on reste le même sans une certaine nouveauté après le baptême, ce dernier n’a rien apporté dans la vie. Selon Saint Paul, tous les baptisés «Nous vivons nous aussi dans une vie nouvelle.» (Rm6, 4) C’est la qualité de notre existence qui montre si nous aimons Dieu et notre prochain. Cette qualité ne demande pas si nous sommes riches ou pauvres mais surtout si nous avons un cœur sensible. «Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits… ne perdra pas sa récompense» (Mt 10,42) Disons merci à Dieu pour toutes les personnes qui contribuent à la charité, à la solidarité et à la communion entre les peuples. Demandons-lui la grâce d’être accueillant envers les autres surtout envers ceux qui sont abandonnés et délaissés à leur sort.