Dimanche 12 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 12 A 2020

Après les grandes fêtes de la Pentecôte, de la Sainte Trinité et du Saint Sacrement nous reprenons le temps dit ordinaire jusqu’à la fin de l’année liturgique en novembre. La parole de Dieu de ce dimanche veut nous rappeler combien Dieu nous aime.

Après les grandes fêtes de la Pentecôte, de la Sainte Trinité et du Saint Sacrement nous reprenons le temps dit ordinaire jusqu’à la fin de l’année liturgique en novembre. La parole de Dieu de ce dimanche veut nous rappeler combien Dieu nous aime, il donne la force dans la faiblesse et il nous pardonne nos péchés. Son amour envers nous reste inébranlable, ce qui encourage les croyants dans leurs difficultés.

                Dans notre vie, nous rencontrons des questions sans réponses, des interrogations incessantes, des situations qui ne s’améliorent pas. Devant ces cas, nous sommes abattus, nous nous recroquevillons sur nous -même, notre combat est fini et nous tombons dans le désespoir, tout devient ténèbres, le doute de Dieu s’installe et nous n’attendons que la mort ou le hasard qui peut nous délivrer. Le problème devient compliqué lorsque c’est l’ innocent qui souffre ou quand ce qui fait souffrir provient de ceux qui devraient être la source du bonheur. Le prophète Jérémie que nous avons écouté dans la première lecture a connu cette expérience «Tous ceux qui étaient en paix avec moi guettaient ma chute.» (Jr20, 10) Jérémie s’est mis au service de Dieu et quand il subit des vexations à cause de lui, il ne reçoit même pas l’assurance d’être dans le vrai. Il se sent oublié, même quand il est jeté à terre et réduit à l’agonie.

            La question est de savoir qui est ce Dieu qui semble se complaire à voir les siens tourmentés sans leur porter secours? Dans des tourmentes, Jérémie n’entend que «Les calomnies de la foule.» Mais quand il médite sur sa vie, aucune infidélité de sa part qui justifierait l’abandon de Dieu. D’où sa foi de se réfugier dans la toute-puissance de Dieu «Yahvé est avec moi comme un héros puissant.» (Jr20, 11). Devant la persécution qu’il subit, il voit imminente la justice de Dieu «Mes adversaires vont trébucher, vaincus: Les voilà tout confus de leur échec; honte éternelle, inoubliable.» (Jr20, 11) Jérémie ne se révolte jamais contre Dieu, il a compris son amour et sa miséricorde même dans son semblant-silence «Il a délivré le malheureux de la main des méchants.» (Jr20, 13) Quand notre vie est menacée, Dieu met alors en nous assez d’espérance pour que nous recevions de lui la force pour nous permettre de réagir face à l’épreuve. L’exemple de Jérémie est cependant un cas intéressant et il nous aide à nous situer face à nos propres incompréhensions au sujet de Dieu. Il prêche le Dieu qui n’intervient que par amour au moyen duquel il transforme les hommes afin que ceux-ci transforment le monde.

                Jésus nous enseigne un Dieu qui intervient en faveur des siens mais il nous met en garde, il ne nous préserve pas de la souffrance. La vie de témoignage de la foi n’exclut pas la persécution. Mais pour Jésus  la joie n’est pas dans le combat mais ensuite dans la victoire. Dans un combat on souffre, on peut être gravement blessé, on pleure, on verse sang et sueur mais fin des fins la victoire vient à son heure, tout finit par se savoir, Dieu apparaît finalement «Rien n’est voilé qui ne sera révélé. Rien de caché qui ne sera connu.» (Mt10, 26) Si nous connaissons qui est vraiment Dieu, il n’y a rien à craindre ni de l’oppression physique et morale, ni des mutations de la culture et de l’histoire, ni de la situation actuelle de la société et de notre Église ou la foi en Jésus-Christ. Selon Jésus, celui qu’il faut craindre, c’est «Celui qui peut perdre dans la géhenne à la fois l’âme et le corps.» (Mt10, 28) C’est-à-dire Dieu lui-même, qui seul est maître de la mort et de la vie.

            Il y a les gens qui ne savent pas qu’il faut craindre Dieu au lieu de craindre des hommes et des lois de la nature. Jésus dit à ceux qui l’approchent, «Ne craignez pas.» Il nous dit aussi de veiller, de vigiler, de nous mettre en garde mais pas avoir peur de quelqu’un d’autre qui n’est pas Dieu. Craignons pourtant la géhenne ou «gué-hinnûm» en hébreux, qui symbolisait l’enfer. Au temps de Jésus l’enfer ou la géhenne avait une image visible, elle était une vallée au sud de Jérusalem où l’on brûlait en permanence détritus et cadavres. Dans le temps très reculé on y faisait des sacrifices humains au dieu Moloch. Il faut craindre la souffrance de notre âme et non seulement de notre corps. Actuellement, nos sociétés deviennent de plus en plus expertes à contrôler la souffrance corporelle mais pas assez la souffrance intérieure et spirituelle. Notre humanité peut souffrir même quand nous possédons de quoi nourrir notre corps car «Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme.» (Lc4, 4)

            «Craignez ceux qui tuent l’âme.» Et pourtant on nous a enseigné que l’âme est immortelle. Attention, selon Jésus l’âme peut mourir et elle peut mourir avant le corps. C’est le péché qui la tue et ceux qui nous entraînent dans le mal nous tuent. Saint Paul dit que «Le péché est entré dans le monde.» (Rm5, 12) Au milieu de nous, il y a un virus qui circule et qui tue l’âme et ce virus s’appelle le péché. Heureusement qu’on a trouvé son vaccin «La grâce de Dieu répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.» (Rm5, 15) Nous sommes appelés à avoir du respect et de l’affection pour Dieu qui nous préserve du mal en Jésus Christ. Celui qui a vaincu la peur de la mort vit heureux et calme, malgré ses limites et ses faiblesses, en confessant hardiment le Christ sauveur. Celui-là se déclare pour lui devant les hommes partout où il est aimé, partout où il est trahi, partout où des hommes cherchent Dieu dans leur tâtonnement.