Dimanche 34 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche 34 A 2020

Nous terminons l’année liturgique et les lectures nous présentent Jésus comme Roi et Seigneur de tout l’Univers. À la naissance Jésus fut présenté par des mages comme roi des juifs «Où est le roi des juifs qui vient de naître?» (Mt2, 2) et à la fin de sa mission, l’autorité romaine le considéra aussi roi des juifs «Pilate rédigea aussi une écriteau et le fit placer sur la croix. Il y était écrit: «Jésus (…) le roi des juifs.» (Jn19, 19)...

                En Israël les rois, à l’exception de certains d’entre eux, avaient conduit le peuple à la catastrophe comme l’exil à Babylone. Au temps du prophète Ézéchiel, la situation était assez grave et Dieu voulait intervenir «Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles.» (Ez34, 11) Dieu nous a confié sa mission mais quand nous ne faisons rien, il intervient lui-même. Ne permettons que Dieu intervienne là où nous devons faire quelque chose. Il a confiance en nous et n’abusons jamais de sa confiance, soyons fidèles à sa mission. Mais si nous devenons infidèles, Dieu ne permettra pas que son projet échoue. Dans tous les cas, Dieu a promis au peuple son assistance «Je m’occupera de mes brebis. Je les retirerai de tous les lieux où elles furent dispersées, au jour de nuées et de ténèbres.» (Ez34, 12) En lui, nous trouvons la signification d’un vrai roi, celui qui nourrit son peuple comme un berger paît ses brebis. Un bon roi s’occupe des plus faibles et cherche ceux qui sont perdus, ceux qui sont loin de l’enclos. Ézéchiel décrit les actions du bon berger: faire paître, chercher, suivre les brebis, prendre soin d’elles, rassembler, panser, guérir, garder les brebis, etc. Le prophète termine en exaltant une autre qualité d’un roi «Je les ferai paître avec justice.» (Ez34, 16) Ce pasteur est particulier et différent, il n’est pas comme des pasteurs humains indifférents et égoïstes, plus disposés à défendre leurs propres droits que ceux du troupeau.

                Jésus est le seul pasteur capable d’offrir ce que Dieu nous a promis. Il nous connaît personnellement et il nous aime avec une vraie passion. C’est lui le vrai roi et sa royauté vient du fait qu’il est le Fils de Dieu. Il est le Fils de Dieu comme le dit le psalmiste «Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré.» Il ne garde pas jalousement sa royauté car il la partage avec ses fidèles et surtout il la remettra à son Père comme le dit saint Paul aux Corinthiens «Puis ce sera la fin, lorsqu’il remettra la royauté à Dieu, le Père, après avoir anéanti … le denier ennemi (…) la mort.» (1Co15, 24.26) Nous comprenons bien que le royaume des cieux est l’héritage que son Père lui a donné. Jésus est donc le chemin qui nous conduit au bonheur éternel et c’est par sa mort que nous avons gagné ce bonheur comme le dit saint Pierre «Sachez que ce n’est par rien de corruptible, argent ou or, que vous avez été affranchis de la vaine conduite héritée de vos pères, mais par un sang précieux, comme d’un agneau sans reproche et sans tache, le Christ.» (1P1, 18-19)

                L’Évangile revient sur l’accomplissement définitif de la royauté de Dieu et de son Fils Jésus Christ. C’est cela que l’Église appelle la fin des temps ou la fin du monde mais c’est plutôt le début de l’ère nouvelle, celle de la gloire de Dieu que nous commençons dès ici-bas en croyant en Dieu. Ne cherchons pas à diluer l’Évangile, en pensant que c’est une parole moralisante, le Christ reviendra car il l’a promis. Mais nous ne devons pas nous préoccuper surtout de cet événement eschatologique et mystérieux, au contraire nous devons accomplir notre devoir, et remplir notre mission. Ne soyons pas comme un ouvrier qui ne pense qu’à son salaire au lieu de faire son travail comme il faut. Si nous réalisons notre mission, la récompense vient de soi, elle est notre dû car comme le dit Jésus «L’ouvrier mérite son salaire.» (Lc10, 7) Jésus reviendra comme sauveur et juge qui récompense ceux qui ont répondu à son invitation. «Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les uns des autres, tout comme le berger sépare ses brebis des boucs.» (Mt25, 32) Notre récompense se fondera sur notre réponse actuelle à la fraternité, ce que saint Jean de la Croix dit de sa manière «qu’à la fin de notre vie, Dieu nous jugera sur l’amour». Jésus nous demandera donc si nous l’avons connu et ceux qui le reconnaissent à travers leurs frères surtout les pauvres, les prisonniers, les malades et les étrangers, ... seront accueillis dans sa gloire. «Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde.» (Mt25, 34)

                En appliquant les paroles de l’Évangile dans notre vie, nous voyons qu’actuellement il y a la détérioration de l’image de Jésus chez ceux qui souffrent des guerres, des maladies, du terrorisme mais surtout de notre indifférence et de notre égoïsme. Que le Royaume de Dieu vienne à eux, leur donnant la consolation, l’aide et l’amour dont ils ont besoin. Sachons que les vrais citoyens de la gloire de Dieu sont ceux qui essayent quotidiennement de réaliser les œuvres de miséricorde et qui s’entraînent à devenir miséricordieux; sont aussi ceux qui vivent avec le Père une relation de confiance filiale et qui guident leur existence selon les critères de la fraternité universelle, de la vérité, de la justice, de l’amour et de la paix. Le temps de notre existence qui nous  est donné  est celui de découvrir l’amour comme critère décisif de Jésus pour entrer dans son royaume. Que l’amour fraternel nous permette de vivre pour la gloire de Dieu et le salut du monde !