Dimanche 18 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 18 A 2020

Le Seigneur nous aime, il s’intéresse à nous, à nos faims et à nos soifs. Avant tout il nous demande de le suivre. Cela ne signifie pas qu’il oublie les autres, mais il prend soins de ceux qui écoutent sa parole et qui reconnaissent ses merveilles. Cela est normal et naturel, on ne voit d’abord que les proches et les voisins. Suivons le Seigneur, il nous invite à tout trouver en lui.

                Dans la première lecture du livre d’Isaïe, il s’agit de l’appel de Dieu à son peuple. Dieu invite son peuple à savourer ses dons. Au moment de cette prophétie d’Isaïe, le peuple d’Israël subissait l’exil à Babylone, il était en détresse et il était difficile de trouver le pain quotidien. Dans cette situation Dieu n’était pas absent, c’était le peuple qui l’avait oublié. Isaïe rappelle au peuple les bienfaits de Dieu; en lui tout est gratuit «Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait, sans argent, sans rien payer.» (Is55, 1) Cet extrait fait partie des promesses adressées au peuple depuis la sortie d’Égypte. Le peuple à l’instar des prophètes se souvenait de cet amour divin surtout lorsqu’il était dans la misère. Israël a cultivé ce souvenir vital et il avait expérimenté physiquement que Dieu n'abandonne pas ses fidèles: Dieu veut la vie et non la mort de son peuple mais cela a un prix «Écoutez et vous vivrez.» (Is55, 3)

                Ces paroles du prophète nous révèlent que le salut de Dieu et son royaume sont gratuits. Inutile de peiner et de dépenser notre vie pour ce qui ne rassasie pas, alors que le plus excellent de tous les biens peut s’obtenir sans argent et sans prix; Dieu en a fait tous les frais. Aussi, le salut doit être saisi maintenant. Cherchons Dieu tant qu’il est encore possible, la vie avec Dieu se prépare maintenant car demain peut être trop tard, «Prêtez l’oreille» et hâtez-vous! Si nous voulons nous pouvons tout réussir avec Dieu en Jésus Christ car comme le souligne saint Paul «Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.» (Rm8, 39) 

                L'Évangile de ce dimanche est celui de la multiplication des pains. Le souvenir de cet événement est double: le miracle et le moment. C’était après l’annonce de la mort de Jean Baptiste que ce miracle s’est réalisé. Jésus était triste non seulement pour la mort de son cousin mais aussi à cause de la dureté du cœur humain et de la cruauté du monde. Dans cette tristesse «Il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart.» (Mt14, 13) Le monde qui tue injustement, n’est pas un lieu de la présence de Dieu. Là où il y a un péché, Dieu s’efface car il ne peut pas cohabiter avec le mal ou le désordre. Jésus cherche un lieu de paix et de tranquillité. Dans son isolement, il a peut-être prié pour la conversion du monde et pour tous ceux qui souffrent à cause de notre injustice. Il a toujours pitié de notre monde qui s’améliore lentement en humanité car il existe encore des hommes et des femmes prêts à tuer pour assouvir leurs ambitions ou pour satisfaire leurs convoitises. On décapite encore de nos jours beaucoup d’innocents avec cruauté. Il y a toujours des millions de personnes qui cherchent la compassion de Dieu et Jésus ne les abandonne pas. 

            Dans l’ Évangile, ce n’est pas Jésus qui va vers les gens au contraire ce sont ces derniers qui courent vers lui, qui se hâtent de chercher là où il se trouve. Cela montre le besoin humain de la paix, de la tranquillité, de la justice, de la joie et non de la violence, de la guerre, de la cruauté et de la tristesse. Jésus voulait être seul et voilà que plus de cinq mille hommes sans compter les femmes et les enfants s’étaient présentés à lui. Devant cette foule, il n’est pas devenu nerveux comme nous dans certains cas, mais il a eu pitié d’elle «Il fut saisi de compassion (…) et guérit leurs malades.» (Mt14, 14). Ce sentiment de Jésus différait malheureusement de celui de ses disciples voyant qu’il se faisait tard. Ils allèrent lui dire «L’endroit est désert et l’heure est déjà passée, envoie donc les foules afin qu’elles aillent dans les villages s’acheter la nourriture.» (Mt14, 15) Peut-être que les disciples ne voulaient pas de ces gens parce qu’ils avaient besoin de se reposer. Jésus leur dit une parole pleine de miséricorde «Donnez-leur vous-mêmes à manger.» (Mt14, 16) C’est comme s’il leur disait de donner ce qu’ils avaient. Jésus a une infinité de choses à donner au monde, comme la vie éternelle, mais il a besoin de la collaboration de ses disciples. Il ne veut pas partir de rien, ni des céréales ou du raisin, mais du pain et du vin, qui incorporent déjà en eux le travail des mains humaines. Il utilise ses apôtres pour accomplir le miracle. Maintenant, il attend notre collaboration pour aider tous ceux qui le supplient.

                Nous connaissons dans l’Évangile de Jean la réaction des apôtres et nous la trouvons normale «Il y a ici un enfant, qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde?» (Jn6, 9) Cette réaction est parfois la nôtre. Que puis-je faire devant tant de millions de personnes affamées ou persécutées? Le Seigneur demande d’apporter ce que nous avons et il fait le reste.  Avec cinq pains et deux poissons et l’aide des apôtres, Jésus nourrit la foule qui le suit. Imaginez la joie et le goût de ce souper fait par les mains de Jésus! Ayons la joie de partager ce que Dieu nous a donné et rendons-lui grâce pour son amour de nous voir soulagés.