Dimanche 25 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 25 A 2020

La parole de Dieu nous présente un regard miséricordieux de Dieu, il est différent de tous les hommes. Son amour est incomparable. Mais il veut vivre avec nous pour nous former à aimer comme lui. Que la miséricorde de Dieu soit dans notre vie de chaque jour.

                La première lecture rehausse l’espoir des croyants. Les juifs étaient encore en exil à Babylone, tout l’espoir de redressement de leur situation avait disparu, ils ne cherchaient qu’à survivre, mais en vain. Le désespoir ne cessait de les gagner, car ils ne voyaient que la situation dans laquelle ils se trouvaient. Mais le prophète Isaïe ne voyait pas comme eux, pour lui la modification radicale des conditions de leur existence était possible grâce à Dieu et à la conversion du méchant et de l’homme perfide. «Que le méchant revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon.» (Is55, 7) Lorsque nous voyons que tout s’arrête, que la situation ne peut pas s’améliorer, qu’on est sur le point de couler, Dieu le voit autrement «Mes chemins sont élevés au dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.» (Is55, 9) Dieu est totalement différent de nous, mais en même temps, il est proche de nous. Isaïe montre la transcendance de Dieu qui se manifeste dans son pardon, lui qui accorde aux pires criminels le don de se convertir. Ne considérons pas Dieu avec la même mesure que celle avec laquelle nous mesurons les hommes, son amour ne peut pas être mesuré par notre règle habituelle, sa bonté est pour tous comme dit le Psaume de la liturgie de ce dimanche.

                L’Évangile montre cette identité particulière et unique de Dieu. Jésus parle d’une scène typique du monde rural. Essayons de voir les personnages qui se trouvent dans la parabole racontée par Jésus à ses disciples. Il y a un propriétaire qui sort pour embaucher des ouvriers afin de travailler dans son vignoble. C’est donc le temps des grands travaux qui demandent beaucoup d’ouvriers. Ces derniers sont nombreux, on peut les trouver à n’importe quelle heure de la journée. On dirait que le chômage est un problème de tous les temps. Il trouve donc des ouvriers dès le matin: «Il convint avec les ouvrier d’un denier pour la journée et les envoya à sa vigne.» (Mt20, 2) Mais ce propriétaire ne cesse d’embaucher pendant toute la journée jusqu’à une heure tardive, lorsqu’il ne reste  plus qu’une heure pour terminer les travaux. Il a le souci de ceux qui sont désœuvrés «Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans travailler?» (Mt20, 6) Ils répondent «Personne ne nous a embauchés.» (Mt20, 7) Il embauche tout le monde et le salaire est le même.

                Nous trouvons tout le mystère du salut dans cette parabole. Dieu s’adresse à tout le monde sans distinction d’âge, de sexe, de capacité, de culture, de nationalité, etc. Pour lui, il n’est jamais tard pour trouver le bonheur et la joie. La bonté du propriétaire de la parabole n’empêche pas des protestations de certains journaliers «Ces derniers venus n’ont fait qu’un heure, et tu les a traités comme nous, qui avons porté le fardeau de la journée, avec sa chaleur.» (Mt20, 12) En  lisant simplement cette parabole, on peut penser que ces protestations sont fondées. Peut-être que les protestataires ont humainement et socialement raison. Au niveau des relations humaines, le comportement du propriétaire pourrait être discuté. Mais cet Évangile parle de la bonté incomparable de Dieu qui considère le dernier comme le premier, qui aime le beau et le laid, les saints et les pécheurs. C’est pourquoi tous les hommes peuvent trouver en lui leur consolation. Dieu est le refuge de tous les hommes. «Faut-il que tu sois jaloux parce que je suis bon?» (Mt20, 15) Telle est la réponse du propriétaire aux protestataires. 

                En approfondissant la parabole, nous sommes de plus en plus convaincus que les chemins de Dieu ne sont pas les mêmes que ceux des hommes. Sa manière de faire est caractérisée par l’amour et la gratuité. Dans la parabole, Jésus invite ses disciples à imiter le comportement miséricordieux de Dieu, celui qui est miséricordieux agit comme Dieu. Dans le royaume de Dieu, les miséricordieux seront traités avec miséricorde. Nous voulons tous aimer mais il y a une chose qui est l’ennemi de l’amour et de la miséricorde, c’est l’envie. Les premiers ont reçu le même salaire que ceux qui n’ont travaillé qu’une heure, mais ils ont reçu le salaire convenu et juste. Ils sont en colère contre la miséricorde du propriétaire envers les travailleurs de la dernière heure qui ont besoin de quelque chose pour faire vivre dignement leur famille. L’envie est le cancer de l’amour fraternel.

                Nous devons être distingués par l’amour, et la mesure de cet amour de Dieu est la croix. Aimer jusqu’à mourir. Allons de l’avant dans l’amour du prochain, l’amour mène très loin. Nous pouvons tous devenir  citoyens du royaume de Dieu si nous améliorons un peu notre relation fraternelle et tous nous pouvons y arriver. Personne n’a le privilège d’aimer et d’être aimé, ce don est donné à tout le monde, il suffit d’y croire fermement et de s’y engager. Ce que le Seigneur nous demande, c’est accepter sa générosité et collaborer avec lui. Il appelle tout le monde à travailler et la plupart d’entre nous, nous avons été appelés à la première heure, au lever du soleil. Car nos parents nous ont fait baptiser et éduquer chrétiennement dès notre naissance. Ne perdons jamais cette chance et rendons toujours grâce à Dieu.