Dimanche de Pâques 1 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche de Pâques 1 A 2020

Le chant de l’annonce de Pâques chante « O, nuit bénie! Qui seule a pu connaître le temps et l’heure où Christ est ressuscité des morts ».
«Les disciples ne savaient pas encore que d’après l’Écriture, Jésus devait ressusciter d’entre les morts. La foi est parfois un chemin long et plein de doutes.

Le chant de l’annonce de Pâques chante « O, nuit bénie! Qui seule a pu connaître le temps et l’heure où Christ est ressuscité des morts ». «O vere beáta nox, quæ sola méruit scire tempus et horam, in qua Christus ab ínferis resurréxit!» Personne n’a jamais été témoin de la résurrection, et aucun évangéliste ne la décrit. Les premiers disciples ont cru qu’«On a enlevé le Seigneur du tombeau.» (Jn10, 2) Ils ont trouvé le tombeau vide mais un détail fut remarqué, c’est son suaire mortuaire, roulé à part, à sa place, comme pour montrer que le corps n’a pas été enlevé précipitamment mais avec calme. «Les disciples ne savaient pas encore que d’après l’Écriture, Jésus devait ressusciter d’entre les morts.» (Jn20, 9) La foi est parfois un chemin long et plein de doutes.

            Nous aurions aimé un signe éclatant, une preuve irréfutable, un coup d’éclat de la résurrection de Jésus mais ça n’a pas été ainsi. Dieu se révèle avec simplicité et silence. Le triomphalisme n’a jamais été la pédagogie de Dieu. Nous ne pouvons pas célébrer la résurrection de Jésus comme une évidence qui saute aux yeux et qui s’impose à tous. Voilà pourquoi jusqu’aujourd’hui nous voyons ceux qui trouvent énigmatique la résurrection de Jésus ou qui ne la comprennent pas. Ici nous sommes ramenés au fond à l’humilité qui est une caractéristique typique de la présence du Seigneur Jésus, doux et humble de cœur. Le Ressuscité demeure l’Agneau qui ne s’impose pas mais qui vient à nous humblement. Et c’est donc humblement que nous devons nous-mêmes nous approcher du tombeau vide.

            Au moment où Marie Madeleine pleure la disparition de Jésus «Nous ne savons pas où on l’a mis» (Jn20, 2), Pierre et Jean sont allés au tombeau et ils ont compris ce que dit l’écriture. Jean, le disciple que Jésus aimait «Il vit, et il crut.» (Jn20, 8) Dans l’attitude du disciple bien-aimé, tout est exprimé. Il n’a pas vu  grand-chose mais cela suffit à celui qui a reposé sur le cœur de Jésus pendant sa passion et sait discerner sa présence dans les signes discrets de son passage. C’est bien donc l’humilité du cœur qui nous donne accès au Ressuscité, par le moyen de la foi. Le mystère de la résurrection échappe aux sages et aux savants; il ne s’ouvre aux petits qu’à travers un regard de foi.

            Après ce chemin qui mène à la résurrection du Christ, Pierre commence l’annonce de cette bonne nouvelle «Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour.» (Ac10, 39-40) Pierre ne dit pas comment Jésus est ressuscité, il reste sur le témoignage de ce que lui et les autres disciples ont vu «Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les mort.» (Ac10, 41) Ils ont vu Jésus vivant après sa mort et ils ont cru à la sainte Écriture dans laquelle Jésus lui-même avait dit qu’il ressuscitera des morts. Ils ont constaté que la résurrection de Jésus Christ n’était pas un retour à la vie terrestre, comme l’était, par exemple, la résurrection de Lazare. La résurrection de Jésus-Christ a été essentiellement différente. Son corps ressuscité est passé de l’état de mort à un autre spirituel qui n’est plus soumis à la loi du temps et de l’espace.

            Le refus de la foi à la résurrection n’est pas nouveau. Dès le lendemain de la première Pâques, certains disciples ont trouvé ridicule le discours de la résurrection de Jésus et ils ont refusé d’y croire. Même le cercle restreint de Jésus n’a pas cru à la résurrection. Nous verrons dans ce temps pascal comment l’apôtre Thomas a résisté à croire. Mais sans aller très loin, on peut se demander pourquoi Pierre et Jean coururent vers le tombeau après avoir entendu qu’«On a enlevé le Seigneur de son tombeau.» (Jn20, 2) Ils ont voulu aller vérifier qu’on l’avait enlevé, ce qui est une autre manière de dire qu’ils n’avaient pas encore la foi à la résurrection. Inutile de condamner ceux qui ne croient pas car la raison humaine est insuffisante pour accéder à la foi. Il faut d’abord suivre la recommandation de saint Paul pour accueillir le mystère de la résurrection. «Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle.» (1Co5, 7) Quand nous nous fions aux certaines théories scientifiques ou croyances, à l’orgueil ou que nous sommes dominés par  l’indifférence, nous ne pouvons pas croire à la résurrection. C’est seulement auprès de Dieu, et à l’écoute de sa Parole, qu’il faudra désormais chercher et trouver le Ressuscité d’entre les morts.

            Actuellement que nous sommes confinés à cause de la pandémie de Covid-19, comment est-il possible de célébrer la résurrection de Jésus? Sachons que lors de la première Pâques, les disciples étaient en cachette à cause de la crainte d’être poursuivis car ils avaient suivi Jésus qui venait d’être condamné de ses actes et de son enseignement. Mais c’est dans cette situation de désespoir qu’a surgi la joie de sa résurrection. Nous voyons donc que célébrer la résurrection ce n’est pas seulement faire une fête grandiose à l’église en chantant ensemble «Alléluia du Messie ou sa résurrection» et en célébrant les différents sacrements comme nous les avions programmés au début de notre année pastorale. C’est surtout entendre en nous la parole qui soulage et qui dit «la paix soit avec vous.» C’est sentir une joie que nul autre ne peut nous donner sauf celui qui a survécu au supplice de la croix en ressuscitant des morts. C’est enfin espérer qu’il n’y a pas de chaîne, aussi solide qu’elle soit, qui ne puisse être brisée. La vraie Pâques c’est découvrir que la mort n’a pas le dernier mot et qu’avec Jésus son aiguillon tombe. Heureuse Pâques, Christ est ressuscité !