3ème Dimanche de Carême A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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3ème Dimanche de Carême A 2020

C’est dans l’eau du baptême que nous avons eu la vie en plénitude. Tous sont d’accord, l’eau est la source de la vie. Dans les différentes cultures, l’eau symbolise la force et la douceur, la pureté et l’innocence.

 Le Seigneur vient vers nous et il nous apporte la vie. C’est dans l’eau du baptême que nous avons eu la vie en plénitude. Tous sont d’accord, l’eau est la source de la vie. Dans les différentes cultures, l’eau symbolise la force et la douceur, la pureté et l’innocence. C’est le cas de l’eau purificatrice des juifs, l’eau du baptême pour nous les chrétiens, l’eau pour les ablutions des musulmans. L’eau apporte et donne un sens à la vie.

            Quand l’eau manque, c’est la désolation et la mort. Nous le voyons pendant l’été lorsque la nature souffre beaucoup à cause de la chaleur. L’une des catastrophes qui endeuille les continents ces derniers temps, c’est la sécheresse. En sortant de l’esclavage d’Égypte, le peuple hébreu a senti l’importance de l’eau . La soif a été pour ce peuple, une des récriminations et un doute contre Dieu et son serviteur Moïse «Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte pour nous faire mourir de soif avec mes fils et mes troupeaux?» (Ex17,3) Pour calmer ce peuple qui réclamait de l’eau, le Seigneur a suscité l’eau du rocher «Tu frapperas le rocher et il en sortira de l’eau, et le peuple boira.» (Ex17,6) dit le Seigneur à Moïse.  Combien de peuples qui se sont entre-déchirés à cause de l’eau? Il n’y a pas de paix et de développement sans l’eau, les dirigeants de la planète, les hommes et les femmes de bonne volonté le savent. Quand l’eau fait défaut même la foi en Dieu est mise en cause. L’eau est un symbole important socialement et religieusement.

            Le Carême de l’année liturgique A est reconnu traditionnellement comme le «Carême baptismal» à cause de l’Évangile de la samaritaine qui marque tous ceux qui l’entendent même pour la première fois. C’est l’un des épisodes classiques des évangiles. Tous les éléments de la scène sont très intéressants. Jésus est fatigué du voyage, il a soif, ses disciples doivent aller acheter de quoi manger, la femme qui vient au puits accomplir une corvée quotidienne. Elle a une vie familiale pour le moins tourmentée. On l’appelait souvent Évangile de la rencontre peut-être à cause du cœur à cœur de Jésus et de la samaritaine car dans une vraie rencontre, chacun parle au cœur de l’autre. Jésus parle au cœur de la samaritaine et cette dernière ouvre son cœur à Jésus. Une vraie conversion consiste à ouvrir notre intérieur à Dieu qui nous aime. 

            Quelques attentions particulières dans cet Évangile de la samaritaine: Nous voyons Jésus qui n’a pas de frontière. Il est dans un territoire non juif, étranger; il aborde une femme inconnue, symbole d’un peuple qui adore des baals ou de  faux dieux, une femme adultère pour un juif car elle a connu six maris. Retenons curieusement qu’en hébreu, baal signifie mari. Jésus est dans ce territoire pour annoncer la bonne nouvelle qui le concerne. Jésus est donc le don de Dieu aux hommes de toutes les générations, il n’est pas seulement le sauveur des juifs mais de toute l’humanité, son amour n’a pas de limite. Dans une société machiste, Jésus intègre les femmes dans sa mission. Mais il veut combler d’abord la samaritaine qui a cherché son bonheur sans jamais le trouver dans des relations multiples et sans lendemain. Jésus lui propose une eau spéciale «Quiconque boit de cette eau aura encore soif; celui, au contraire, qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif.» (Jn4, 13-14) Qui que nous soyons, quelle que soit notre situation, quelle qu’ait été notre vie jusqu’à aujourd’hui, Jésus nous offre la source jaillissante de la vie éternelle qui a changé la vie de la samaritaine et qui peut transformer la nôtre.

            La Samaritaine est étonnée et il lui faudra un bon moment pour comprendre que Jésus lui offre beaucoup plus que l’eau pure d’un puits. Elle ne comprend sans doute pas tout mais elle est preneuse et très vite, la conversation glisse sur les besoins fondamentaux de cette femme. Elle a eu cinq maris et on peut imaginer une vie difficile. Quel est cet homme qui semble la connaître en profondeur et qui lui  parle  du côté insatisfaisant de sa situation? Finalement, elle découvre qui est Jésus «Je vois que tu es un prophète» donc un homme de Dieu. Et Jésus lui révèle sa vraie identité «Je sais que le Messie – c’est à-dire le Christ – doit venir. Quand il sera venu, il nous annoncera tout» Jésus lui dit: «je le suis, moi qui te parle.» (Jn4,25) D’un coup d’œil, la femme est transformée. On ne sait trop ce que la femme a compris mais elle est conquise par Jésus qui la connaît, qui lui a dit tout ce qu’elle a fait. Elle va présenter cet homme de Dieu à tous les gens de son village qui viennent écouter Jésus et déclarent: «Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons: nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde.» (Jn4, 42)

            Pour Jésus Christ, nos fautes, nos erreurs, nos blessures, n’éloignent pas Dieu de nous. Le Fils de Dieu n’est pas venu pour les biens portants mais pour les pécheurs. Cette rencontre de Jésus avec la samaritaine nous fait comprendre que notre religion n’est pas un passe-temps comme tant d’autres mais une source d’eau vive sinon elle ne vaut pas la peine. Au milieu de notre route de Carême, approchons-nous de Jésus qui  cherche des brebis perdues pour lui dire que nous avons besoin de son eau vive pour éteindre notre soif intérieure de l’amour, de la paix et de la foi pour être heureux dans notre vie.