Dimanche 17 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 17 A 2020

Les lectures de ce dimanches nous aident à découvrir que le royaume de Dieu est un trésor précieux qui doit attirer tout le monde, petits et grands, pauvres et riches, bien portants et malades, maîtres et esclaves; chacun peut trouver de quoi payer pour le conquérir. Ceux qui veulent passer leur éternité dans la joie doit trouver coûte que coûte ce trésor dans cette vie. Cherchons cet essentiel, le reste nous sera donné en surplus.

                Dans un songe, le roi Salomon fait une demande ou une prière qui plaît à Dieu «Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal.» (1R3,10) Il paraît que certaines de nos demandes comme la richesse, la suppression de nos ennemis ne plairaient pas à Dieu: «Puisque tu as demandé cela et que tu n’as pas demandé pour toi la richesse … la mort de tes ennemis, mais que tu as demandé le discernement pour gouverner avec droiture… » (1R3, 11) La demande de Salomon était purifiée de l’égoïsme et de l’intérêt strictement personnel. Ce qu’il demande est en lien direct avec son statut de roi. Dans sa demande, nous y trouvons les qualités d’une prière et ce qu’elle est réellement: La prière est bien un lieu d’abandon, de repos, de relâchement, de pauvreté, d’impuissance «Moi qui ne suis qu’un tout jeune homme, et ne sais gouverner.» (1R3, 7) Il commence par louer Dieu pour sa fidélité envers son père David, comprenant ainsi sa propre existence comme don fait en réponse à la loyauté, la justice et la droiture de son père envers Dieu. C’est sur fond de cette louange, d’une vie donnée et reçue, que Salomon présente sa demande.

                Dans la prière, Dieu rejoint celui ou celle qui prie pour lui donner ce qui est impossible d’acquérir par son effort comme le discernement, la droiture et la sagesse. Ces derniers sont en dehors de notre pouvoir mais dans l’ordre du don. La richesse, la mort des ennemis peuvent être dans la possibilité de n’importe quel roi; Dieu ne donne pas directement ce qui est à notre pouvoir au contraire il nous donne la force de l’accomplir. Dans nos demandes, nous devons aller directement à ce que Dieu seul donne. La prière est aussi un lieu où une autre voix se fait entendre, où Dieu nous parle, où il nous visite. En elle, nous sommes entendus, accueillis mais aussi interrogés sur nous-mêmes et nos désirs les plus profonds. Pour Saint Paul, dans une prière, Dieu est à l’œuvre pour conduire chacun au terme de son projet de salut. «Dieu collabore en tout pour le bien de ceux qu’il a appelés selon son dessein.» (Rm8, 28)

                L’Évangile multiplie les paraboles de Jésus sur le Royaume des cieux. Ce dernier est comme un trésor caché dans un champ, un marchand qui cherche une perle, un filet qu’on jette dans la mer, etc. Chacune de ces paraboles nous explique beaucoup de manières de découvrir le royaume de Dieu. Il peut être enfoui c’est-à-dire caché puis découvert par hasard ou non, il peut être cherché comme une perle de grande valeur parmi d’autres perles plus ou moins fines, il peut être le résultat d’un tri entre ce qui est bon… et ce qui ne vaut rien, etc. Restons sur l’idée du royaume de Dieu considéré comme des perles fines et très chères. Pour les acheter, cela exige de donner tout ce que nous avons. Mais tout est une comparaison, les richesses divines ne peuvent pas être achetées avec de l’argent. Il y a des choses que nous ne pouvons pas acheter: l’amour, la paix, le pardon, le bonheur et le paradis. Tous sont des dons qui viennent du Seigneur.

                Le trésor caché de l’Évangile est notre Dieu. Notre Dieu est à découvrir et il y a deux façons de le découvrir: en contemplant la création et en méditant sur l’admirable personne de Jésus. En cette période des vacances, nous pouvons découvrir Dieu à partir de ce que nous visitons: montagnes, mer, etc. Le livre de la Sagesse dit que «La grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur.» (Sg13, 5) Saint Léon le Grand disait aussi que «La terre, le soleil, la mer et tout ce qui s’y trouve donnent la bonté et la toute-puissance de son auteur». Nous pouvons aussi découvrir Dieu à travers la personne de Jésus parce que la connaissance de Jésus nous donne une connaissance de Dieu. Car il est l’image parfaite de son père car «Personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.» (Lc10, 22) Comme celui qui trouve un trésor est heureux de le trouver ainsi nous devons être ravis de trouver Jésus-Christ, notre sauveur. Pour trouver et suivre Jésus-Christ, il faut se dépouiller «Si quelqu’un veut venir avec moi, qu'il se renie et prenne sa croix et me suive» (Mt16, 24), celui qui aime abandonne ses propres habitudes pour sa bien-aimée. Nous devons chercher Jésus-Christ, qui est la perle précieuse qui nous rendra éternellement heureux.

                Ces paraboles nous révèlent que nous devons savoir faire un choix, sinon, comme l’illustre la parabole du pécheur qui  met un filet que l’on jette dans la mer, c’est Dieu qui fera le choix. La parole de Dieu nous envoie à une question fondamentale: qu’est-ce qui est précieux dans notre vie? Si c’est Dieu qui l’est, d’autres choses seront peut-être données par surcroît, comme pour Salomon à qui fut donné même ce qu’il n’avait pas demandé.