4ème Dimanche de Carême A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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4ème Dimanche de Carême A 2020

Ce quatrième dimanche de Carême nous révèle la miséricorde de Dieu. Dieu n’arrête jamais de nous surprendre dans son amour.

Ce quatrième dimanche de Carême nous révèle la miséricorde de Dieu. Dieu a choisi David, le berger du troupeau et il l’a fait roi d’Israël. Dieu n’arrête jamais de nous surprendre dans son amour, il agit là où on ne l’attend pas, il est en œuvre aussi actuellement où le monde entier souffre de cette épidémie mondiale du Virus Covid-19. C’est lui qui ouvre les yeux des aveugles, qui nourrit les affamés et qui console tous les malheureux. Nous avons tous besoin de sa miséricorde, non pour devenir roi mais pour accueillir ses merveilles. Prions pour que nos yeux s’ouvrent et reconnaissent les actions de Dieu dans notre vie.

            L’Évangile de ce dimanche est plein d’enseignements. Il était dans l’Église primitive une catéchèse baptismale pour préparer les catéchumènes au baptême. Il s’adresse d’abord à eux qui seront baptisés pendant la période pascale afin de rencontrer Jésus Christ, lumière du monde comme il l’ a dit à ses disciples «Qui me suit  ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie.» (Jn8,12) Dans nos sociétés où rien n’arrête l’obscurité de notre temps, nous avons besoin de Jésus pour nous guider. Ses paroles et ses gestes nous aident à avoir la foi, Jésus montre qu’il est  notre unique sauveur. Jésus ouvre les yeux d’un aveugle de naissance. Saint Augustin  disait que toutes les générations se souviendront avec joie de ce miracle.

            Imaginez la joie de cet homme quand il a ressenti qu’il voyait. Jésus ne lui demande ni son nom, ni son origine, ni son âge, ni sa foi pour le guérir, il manifeste directement sa bonté, il est touché par la souffrance de cet aveugle et il agit sans qu’il  le lui demande. Il y a des situations où il faut agir directement sans rien exiger pour secourir celui qui est en danger. D’après Jésus «Les œuvres de Dieu se manifestent» (Jn9, 3) sans notre contribution. Qu’est-ce que nous faisons pour que le soleil se lève, pour que la pluie tombe, ou pour que le vent souffle? Qu’avons-nous fait pour exister? Pour avoir la foi, l’amour et la paix; pour avoir de bons parents et voisins; pour naître dans un pays sans conflits qui ne s’arrêtent pas? Tout cela, n’est-il pas l’oeuvre de Dieu qui se manifeste sans notre intervention? N’offusquons jamais les œuvres de Dieu et ne les discréditons pas. Au contraire, devant les œuvres de miséricorde, il faut savoir rendre grâce au Seigneur. Les voisins de l’aveugle que nous raconte l’évangile, au lieu de rendre grâce à Dieu, ils discutent entre eux en le voyant «N’est-ce pas celui qui se tenait assis à mendier? (…) Non, mais il lui ressemble» (Jn9, 8-9) Combien il est difficile de reconnaître la présence de Dieu quand bien même ça semble évident?

                        Il est difficile de reconnaître Jésus. Nous trouvons trois attitudes dans cet Évangile: celle des pharisiens, celle des parents de l’aveugle et celle de l’aveugle lui-même. Les pharisiens ferment leurs yeux et ils ne veulent pas accepter Jésus malgré le témoignage de celui qui était aveugle «Il m’a appliqué de la boue sur les yeux, je me suis lavé et je vois.» (Jn9, 15) Un témoignage simple et clair mais les pharisiens, non seulement n’acceptent pas cette guérison, mais ils considèrent Jésus comme quelqu’un qui transgresse la loi de Dieu, donc un pécheur. «Il ne vient pas de Dieu, cet homme-là, puisqu’il n’observe pas le sabbat.» (Jn9, 16) C’est un péché contre l’Esprit Saint, fermer les yeux pour ne pas voir la lumière de Dieu. Les parents de l’aveugle, eux aussi, par peur des pharisiens, ne veulent pas faire de compromis en prétendant que c’est Jésus qui a guéri leur fils. «Nous savons que c’est notre fils et qu’il est né aveugle. Mais comment il voit maintenant, nous ne le savons pas (…) Interrogez-le, il a l’âge; lui-même s’expliquera sur son propre compte.» (Jn9, 20-21) C’est vraiment ingrat de ne  pas reconnaître celui qui a sauvé leur fils. Voyons si dans notre vie, nous ne nous déguisons pas pour cacher notre identité de chrétiens afin d’accepter ce qui est contraire à la vie chrétienne.

            Seule l’attitude de celui qui était aveugle est positive, il ne veut pas oublier son sauveur. Il accepte  la parole de Jésus en  allant «se laver à la piscine de Siloé» (Jn9,7), il rend témoignage de ce qui s’est passé entre lui et Jésus, il reconnaît que «Jésus est un prophète» (Jn9, 17), il surmonte la peur que les pharisiens lui font, il accepte leurs injures et on l’exclut de la synagogue. Il ne veut pas oublier l’action miséricordieuse de Jésus. c’est cela la foi. Jésus l’a guéri physiquement et spirituellement. C’est un homme qui voit et qui croit. Dans notre monde, il y a des voix qui cachent la vérité mais cette dernière finit par triompher. Il y a la peur et l’ignorance de vivre la foi mais comme on le dit dans ma culture africaine «ntabapfira gushira» ce qui signifie que dans des situations dramatiques, il y a toujours des survivants. Cet aveugle est un survivant de la foi. Soyons toujours des survivants de la foi, de l’amour, de la vérité, de la paix et du bien.

            Il n’y a pas de christianisme décaféiné, nous devons confesser notre foi en Jésus. Notre prière d’aujourd’hui doit être la parole de l’aveugle de Jéricho «Seigneur que je recouvre la vue!» (Lc18,41) Que notre foi soit si grande pour que nous puissions suivre Jésus et accepter les conséquences d’un tel suivi. Que le Seigneur, ait pitié de tous ceux qui souffrent dans leur âme et dans leur corps à cause de cette tragédie de Covid-19.