Mercredi des Cendres A 2020

Ce mercredi des Cendres, nous commençons un temps privilégié de 40 jours, le Carême. Le mot Carême veut dire quarante. Il ne faut pas perdre un seul de ces jours. Pendant cette période chaque chrétien ou chaque communauté chrétienne s’engage à vivre une vie religieuse centrée sur le partage, la prière et le renoncement dans la joie et pour Dieu.

            Dans quelques instants, nous allons tracer une croix à l’aide de cendre sur notre front en disant « convertissons-nous et croyons à l’Évangile ». Ce geste des cendres indique au fidèle qu’il doit avoir de l’humilité et de la piété. Le nom de cette coutume provient de cette tradition qui continue par le commencement du carême et se termine par la Cène du Jeudi saint. C’est une tradition très ancienne qui remonte au 6e siècle par le Pape Grégoire 1er. Au départ, elle était destinée à être un jour de pénitence envers les personnes reconnues coupables, puis elle s’est répandue partout envers tous les chrétiens car nous sommes tous coupables devant Dieu, qui est le seul saint. Les cendres sur notre front symbolisent un lien puissant entre nous et le Seigneur qui nous a tiré du néant. Pour tous les catholiques, le jour du Mercredi des Cendres est un jour sacré. Il s’agit avant tout de se préparer à l’arrivée de Pâques.

            Le rite des Cendres est depuis l’Ancien Testament un signe de pénitence. Nous commençons un temps de pénitence qui se résume à la prière, au partage ou à l’aumône et au jeûne. Dans les siècles passés, les chrétiens qui jeûnaient mettaient leur nourriture de côté pour les personnes les plus démunies. Mais le jeûne chrétien ne signifie pas seulement de se priver de nourriture, mais d’en comprendre le sens. Par exemple, prendre le temps de comprendre que sur terre, il y a ceux qui n’arrivent pas à trouver de quoi manger. 

            Le Carême est donc le temps de penser aux autres, de vaincre notre individualisme, d’avoir une vision globale. Dans le monde nous ne sommes pas seuls. Construisons une fraternité universelle, un amour sans frontière. Sachons découvrir les difficultés de notre prochain, cela nous aide à nous rapprocher de Jésus Christ qui s’est rapproché de nous pour nous sauver. Le Carême est aussi un temps de prière, de passer un peu plus de temps avec Dieu. Nous prions quotidiennement, mais la prière du Carême relie tous les chrétiens du monde. Que ce soit pour le jeûne, pour la prière ou pour l’aumône, la parole de Dieu insiste avant tout sur leur discrétion. Jésus dénonce l’hypocrisie de ceux qui agissent pour être remarqués. «Que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite» nous dit Jésus dans l’Évangile.

            Qu’allons-nous faire pendant ce Carême? Je ne vous donne aucune règle à suivre. Chacun doit suivre sa conscience. Ceux qui ont connu le Carême d’avant la deuxième guerre mondiale, vous savez qu’actuellement ce n’est plus comme avant où il y avait interdiction de plus d’un repas par jour, de la consommation de la viande, de l’huile et du beurre pendant le Carême. Un repas par jour était permis le soir. La viande, le poisson, les œufs et le beurre étaient interdits. 

            Pour ce qui nous concerne, nous allons essayer de faire chaque vendredi un chemin de la croix et chaque mercredi, une méditation sur quelques thèmes du Carême. Dans la mesure du possible, chaque dimanche avant la bénédiction, nous ferons une sensibilisation sur l’engagement à faire pour lutter contre la faim dans le monde. Dans chaque secteur pastoral, nous ferons une célébration pénitentielle pour avoir l’opportunité de nous réconcilier avec Dieu et avec notre prochain.

            Bon Carême à tous et profitons de ce bon moment pour nous rapprocher de Dieu et de nos frères et sœurs !